La zone est située en partie dans la vallée de la Grande Barguelonne, et en partie sur un coteau et sur une portion de plateaux attenants. Elle est constituée de pelouses sèches relictuelles, de landes à Genévrier commun (Juniperus communis), de prairies naturelles, de cultures et de vieilles truffières ainsi que de boisements dominés par le Chêne pubescent (Quercus pubescens). Les habitats naturels d’intérêt patrimonial sont essentiellement représentés par des pelouses sèches (parfois marnicoles et xéroclines) qui relèvent du Mesobromion du Quercy. Ces pelouses sèches sont en déprise pastorale quasi totale, et de nombreux secteurs ont déjà évolué vers la lande calcicole à Genévrier puis vers la chênaie pubescente. Le pâturage ovin, maintenu jusqu’à une époque récente, a sans doute permis le maintien d’un certain niveau d’ouverture du paysage.
Plus d’une quinzaine d’espèces d’orchidées sont présentes dans la zone. Notons la présence exceptionnelle de la Barlie ou Orchis géant (Barlia robertiana) à floraison très précoce (dès la mi-février). Cette orchidée est actuellement en expansion vers le nord depuis la zone méditerranéenne, et de nouvelles stations septentrionales sont fréquemment découvertes. C’est la première donnée lotoise pour cette espèce qui atteint ici sa limite nord-ouest de répartition. L’espèce n’est apparemment pas encore signalée dans le Tarn-et-Garonne. L’Ophrys d’Occident (Ophrys occidentalis = Ophrys arachnitiformis) est également présent, et assez abondant sur les pelouses sèches de la zone, où il voisine avec deux espèces proches à la floraison un peu plus tardive : l’Ophrys litigieux (Ophrys litigiosa) et l’Ophrys araignée (Ophrys sphegodes). Non loin de la zone, donc potentiellement présent sur celle-ci, le Sérapias en soc (Serapias vomeracea) a également été observé. Le Damier de la succise (Euphydryas aurinia) fréquente les pelouses où croît une de ses plantes hôtes, la Scabieuse colombaire (Scabiosa columbaria). D’autres espèces animales liées aux zones ouvertes et aux pelouses sèches fréquentent aussi le secteur. Nous citerons par exemple, pour l’avifaune, la Pie-grièche à tête rousse, l’Alouette lulu, la Tourterelle des bois, la Huppe fasciée et le Circaète Jean-le-Blanc. Parmi les plantes des milieux prairiaux, il faut citer la Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris), qui est ici très abondante par endroits. Cette liliacée n’est connue dans le Lot que des prairies naturelles du Quercy blanc, où elle est menacée par le retournement pour la mise en culture, y compris sur la zone présentement décrite. Les changements de production agricole qui interviennent depuis plusieurs décennies dans le Quercy blanc modifient en effet fortement le paysage et l’usage des terres arables. Dans la vallée, la plupart des prairies naturelles disparaissent, tandis que sur les plateaux, les pelouses sèches deviennent soit des cultures céréalières, soit des bois... Concernant le patrimoine naturel lié à l’eau, plusieurs petits points d’eau permanents existent sur la zone, et l’un d’entre eux abrite un herbier à characées (Chara sp.) très dense et pérenne, car lié à une petite source. Cet herbier est régulièrement faucardé, mais les conditions physico-chimiques restent stables et permettent son renouvellement. Il faut noter ici que la zone héberge plusieurs espèces d’amphibiens intéressantes, notamment des populations importantes de Rainette méridionale et de Pélodyte ponctué. La Grande Barguelonne, qui peut rester à sec une partie de l’année, est parfois visitée par quelques libellules remarquables dont la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) qui peut trouver, certaines années, des conditions de reproduction favorables. Les zones boisées, largement dominées par le Chêne pubescent (Quercus pubescens), mais aussi parfois par le Chêne pédonculé (Quercus robur), sont le terrain de chasse d’une petite colonie reproductrice de Barbastelle. Cette chauve-souris forestière utilise souvent les interstices des poutres et des murs ou l’arrière des volets comme gîtes diurnes, y compris pendant la période d’élevage des jeunes. Cette espèce discrète demeure assez méconnue dans le Lot, et ce lieu est un des rares sites de reproduction connus. Une autre espèce animale méconnue, une sauterelle arboricole microptère, est également répertoriée. Il s’agit de la Méconème scutigère (Cyrtaspis scutata). Cette dernière, qui est capable de traverser les hivers doux sans encombre au stade adulte, n’est actuellement connue que d’une petite poignée de stations lotoises.
Incluant plusieurs fermes et habitations, la zone décrite recèle une biodiversité remarquable à plus d’un titre. Son rôle dans la conservation de certaines espèces est important dans un contexte globalement assez défavorable. Le maintien de cette biodiversité est néanmoins précaire, car la déprise pastorale et les profondes modifications de la gestion de l’espace se font sentir ici aussi.
La zone comprend plusieurs prairies naturelles en isolat au milieu d’une vallée cultivée, ainsi qu’une partie du cours de la Grande Barguelonne, un peu en amont de Saint-Vincent, jusqu’à Ferrières. Elle comprend aussi des pelouses sèches, des landes et des boisements dans le secteur de Lathaillade, Bénech, Marès-Bas et l’Official. Cet ensemble est entouré de zones sur lesquelles s’exerce une plus forte pression anthropique avec notamment une plus grande densité de cultures.