La zone, située sur le causse de Limogne, est constituée d’un secteur de plateau et d’un système de combes sèches établies dans des calcaires durs du jurassique moyen.
Les éléments remarquables du patrimoine naturel sont essentiellement liés, d’une part aux pelouses sèches et autres milieux ouverts, d’autre part à la chênaie pubescente. Les pelouses sèches sont représentées par quatre types de communautés végétales différentes : des pelouses vivaces moyennement sèches, qui se rattachent à l’alliance phytosociologique du Mesobromion, des pelouses vivaces très sèches à tonalité méditerranéenne relevant du Xerobromion du Quercy, des tonsures à annuelles méridionales du Thero-Brachypodion et des pelouses à orpins sur dalles calcaires (alliance de l’Alysso-Sedion albi). Bien qu’encore répandues sur le territoire du Parc naturel régional des causses du Quercy et, plus largement, sur le Lot calcaire, ces communautés végétales y régressent cependant fortement depuis au moins trente ans du fait, soit de l’intensification agricole (conversion en cultures), soit de la déprise agropastorale qui se traduit par la progression des landes et des chênaies pubescentes au détriment des milieux ouverts traditionnellement gérés par le pâturage extensif (essentiellement ovin).
Parmi les plantes d’intérêt patrimonial recensées, la plus rare au niveau départemental est le Salsifis à feuilles de crocus (Tragopogon crocifolius), qui se rencontre de façon sporadique dans le Quercy blanc ainsi que sur les causses de Limogne et de Gramat. Ce salsifis méditerranéen aux superbes capitules rouge violacé à centre jaune apparaît de façon plus ou moins fugace dans les milieux un peu remaniés (bords de chemins, marges des cultures, friches post-culturales...). Espèce franco-ibérique protégée en France, la Sabline des chaumes (Arenaria controversa) croît, en revanche, essentiellement dans les tonsures à annuelles du Thero-Brachypodion. Plusieurs autres espèces méridionales remarquables ont été recensées, la plupart dans les pelouses vivaces xérophiles : la Renoncule à feuilles de graminée (Ranunculus gramineus), l’Armoise blanche (Artemisia alba), la Scorsonère hirsute (Scorzonera hirsuta), l’Hysope officinale (Hyssopus officinalis subsp. officinalis), le Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus), petit narcisse franco-ibérique qui atteint l’extrême limite nord de son aire de répartition dans le Lot, et le Lin des collines (Linum austriacum subsp. collinum), lin vivace aux fleurs bleues assez fortement localisé en France et dont le Quercy héberge l’essentiel des populations régionales. Dans la zone de battement du seul petit point d’eau pérenne recensé sur la zone, le lac Bertrand, croît ponctuellement une végétation amphibie annuelle à petits joncs, formée par un groupement de Jonc des crapauds (Juncus bufonius), Cresson rude (Sisymbrella aspera) et Renoncule des mares (Ranunculus sardous). Largement distribué sur les causses de Limogne et de Gramat, où il est néanmoins nettement localisé vu son écologie particulière (bord des mares à niveau variable), ce groupement à tonalité méditerranéo-atlantique contribue à la biodiversité du site. L’entomofaune du site est encore insuffisamment connue. Les 2 espèces d’insectes les plus remarquables recensées à ce jour sont l’Œdipode rouge (Oedipoda germanica), criquet méridional affectionnant les milieux caillouteux et les pelouses rases, et le Nacré de la filipendule (Brenthis hecate), papillon méditerranéo-asiatique à répartition restreinte en France et dont les causses du Quercy constituent l’un des bastions nationaux. Ce nacré fréquente les pelouses mésophiles et les lisières herbacées hébergeant sa plante hôte, la Filipendule commune (Filipendula vulgaris). On peut également citer la présence du Demi-argus (Cyaniris semiargus) dans certaines pelouses et friches herbacées mésophiles du site. S’il est largement répandu sur une grande partie de la France, ce petit papillon est, en revanche, fortement localisé dans certaines régions méridionales, dont les causses du Quercy. L’avifaune des milieux semi-ouverts à ouverts (landes calcaires lâches, zones de pelouses entrecoupées de bosquets et de haies) est diversifiée sur le site, qui héberge notamment l’Alouette lulu, la Huppe fasciée, la Tourterelle des bois, le Torcol fourmilier, la Pie-grièche écorcheur et la rare Fauvette orphée. Parmi les oiseaux forestiers, le Pic mar est à citer, car cet hôte habituel des futaies âgées de chênes est assez rare sur les causses, majoritairement couverts de taillis grêles de Chêne pubescent (Quercus pubescens). Enfin, un couple de Circaète Jean-le-Blanc niche dans les bois de la partie sud de la zone. Ce rapace peu commun, dont l’envergure atteint 1,80 m, est un chasseur de reptiles (serpents essentiellement), qu’il repère le plus souvent en pratiquant un vol stationnaire. Vulnérable au dérangement, il a besoin d’un secteur boisé calme pour établir son aire et élever son unique jeune annuel, avant de repartir passer l’hiver en Afrique subsaharienne.
L’intérêt botanique et faunistique de cette zone est indéniable. Le maintien de pratiques pastorales extensives dans les zones ouvertes d’une part, et la présence de grands secteurs boisés quasiment dénués d’activités humaines d’autre part, sont les garants de cette biodiversité. La zone possède peut-être aussi un intérêt écologique au niveau de son réseau karstique souterrain, susceptible d’héberger des invertébrés cavernicoles.
La zone comprend un site de nidification du Circaète Jean-le-Blanc, dans un complexe de combes sèches et de coteaux boisés. Elle inclut également un petit secteur de plateau riche en pelouses sèches, avec une diversité d’oiseaux d’agrosystèmes assez importante. La délimitation de la partie sud de la zone est construite à partir d’une aire de vigilance pour le rapace précité : il s’agit d’une zone à l’intérieur de laquelle toute activité humaine trop intense risque de nuire au couple nicheur en période de reproduction. La délimitation de la partie nord inclut quant à elle le maximum de pelouses sèches tout en excluant les secteurs dominés par les cultures.