Les prairies de Pastenc constituent un îlot remarquable dans la vallée de l’Arrats. En effet, la rivière Arrats atteint le Tarn-et-Garonne sur la commune de Gramont et s’écoule vers le nord, jusqu’à Saint-Loup, où elle conflue avec la Garonne. Sur cette section, qui représente une vingtaine de kilomètres, le cours de l’Arrats constitue l’essentiel de la limite avec le département du Gers.
Sur sa portion tarn-et-garonnaise, le paysage de la vallée de l’Arrats est modelé par une agriculture intensive produisant surtout du maïs et du tournesol et ayant fait disparaître la majorité des prairies permanentes et de l’activité pastorale. Dans ce contexte, les petites prairies humides de Pastenc, qui sont encore entretenues par la fauche et la pâture, constituent donc des reliquats remarquables, comme témoins d’un mode d’agriculture et d’une biodiversité associée en voie de disparition.
Elles constituent en elles-mêmes un habitat naturel rare, et accueillent une diversité floristique de premier plan pour la vallée, mais également à l’échelle départementale. On notera donc la présence d’une flore hygrophile variée qui abrite le Trèfle écailleux (Trifolium maritimum), protégé dans la région, le Trèfle étalé (Trifolium patens), dont c’est la seule station actuellement connue dans le département, et des plantes rares et menacées comme l’Oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa) ou l’Orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora).
Cet îlot joue un rôle fonctionnel évident de réservoir de biodiversité et de refuge dans une vallée largement altérée par l’agriculture intensive.
La délimitation de la ZNIEFF est argumentée par l’intérêt botanique de la zone et l’occupation du sol alentour. Elle est ainsi bordée par le cours de l’Arrats, la route D88 et des ensembles agricoles ou des fourrés denses et peu intéressants sur le plan floristique ou faunistique.
La ZNIEFF se compose de deux ensembles prairiaux humides séparés par un bosquet peu dense.