ZNIEFF 730030204
Prairies naturelles de Beaumat

(n° régional : Z1PZ0259)

Commentaires généraux

Les prairies naturelles mésophiles et mésohygrophiles de Beaumat sont situées dans le vallon à l’est de Beaumat. Le petit cours d’eau qui y circule est un affluent du Céou qui appartient lui-même au bassin versant de la Dordogne. La zone se trouve sur le plateau de Labastide-Murat qui est rattachable aux downs ou causses de collines qui font la transition entre causse de Gramat et Bouriane. Les milieux naturels d’intérêt patrimonial dominants sont des prairies humides atlantiques et subatlantiques du Bromion racemosi, des prairies de fauche atlantiques du Brachypodio rupestris-Centaureion nemoralis et des pelouses sèches alluviales du Mesobromion erecti. Il s’agit donc d’un ensemble complexe de formations herbacées soumises à différents niveaux hydriques et à un régime de fauche souvent suivi par le pâturage du regain. Ces prairies renferment deux espèces botaniques intéressantes et assez rares sur les causses du Quercy : l’Orchis élevé (Dactylorhiza elata subsp. sesquipedalis) et le Brome en grappe (Bromus racemosus). La Germandrée des marais (Teucrium scordium) croît quant à elle dans les zones les plus humides, notamment dans le lit mineur du ruisseau temporaire. Quelques stations de Narcisse des poètes (Narcissus poeticus) sont également visibles dans la partie aval de la zone. Le Pigamon jaune (Thalictrum flavum) a été observé dans une prairie humide subatlantique. Cette espèce est très rare dans le Lot : elle n’y est aujourd’hui connue que de cette unique station ! Deux espèces de sauterelles intéressantes ont en outre été observées sur cette zone. Il s’agit de la Decticelle des friches (Pholidoptera femorata) et du Barbitiste des Pyrénées (Isophya pyrenea). Ces deux espèces, inaptes au vol, apprécient en particulier les prairies fauchées et les haies arbustives. On les rencontre aussi dans des biotopes plus secs, mais elles sont alors nettement moins abondantes. D’autres espèces d’insectes remarquables sont potentiellement présentes sur le site, des papillons diurnes notamment, ce qui mériterait de plus amples prospections. Le site est une des zones de chasse potentielles pour les différentes espèces de chauves-souris qui se reproduisent alentour, en particulier les Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) présent dans le bourg de Beaumat. Cette zone possède un intérêt patrimonial indéniable, lié à la qualité et à la diversité de ses prairies naturelles de fond de vallée. La présence d’une espèce végétale rarissime dans le Lot, le Pigamon jaune (Teucrium scordium), vient encore renforcer cet intérêt.

Commentaires sur la délimitation

Cette zone est limitée aux prairies naturelles plus ou moins humides qui se trouvent au fond de la petite vallée du ruisseau de Beaumat (à l’est du village du même nom). La zone s’étale depuis la naissance du vallon, où ce dernier se nomme alors « combe du Four », jusqu’à un kilomètre en amont de la confluence du ruisseau avec le Céou. La partie aval de la petite vallée, ainsi exclue de la zone, présente en effet une densité croissante de prairies temporaires semées, ce qui en limite fortement l’intérêt botanique.