La zone correspond au fond d’un petit vallon humide situé à l’est de Labastide-Murat. Le petit ruisseau qui l’alimente prend naissance dans sa partie amont, à la source de Carniac. Il se jette dans la perte de Bramarigue, deux kilomètres en aval du site. Ce petit cours d’eau de la frange orientale du plateau de Labastide-Marnhac alimente une rivière souterraine, elle-même affluente de l’Ouysse.
Les milieux naturels d’intérêt patrimonial dominants sont des prairies de fauche atlantiques, mésophiles à moyennement humides, du Brachypodio rupestris-Centaureion nemoralis, ainsi que des prairies atlantiques franchement humides du Bromion racemosi, dont certaines, fauchées ou à régime mixte, se rapportent à l’association du Trifolio patentis-Brometum racemosi et d’autres, uniquement pâturées et floristiquement moins riches, relèvent de l’Hordeo secalini-Lolietum perennis. Elles hébergent 3 plantes peu communes affectionnant les prairies plus ou moins humides : l’Orchis élevé (Dactylorhiza elata subsp. sesquipedalis), le Narcisse des poètes (Narcissus poeticus) et le Brome en grappe (Bromus racemosus), ces deux derniers respectivement assez abondant et abondant sur le site. Les parties supérieures, non inondables, de certains prés sont occupées par une végétation de pelouse mésophile à tonalité prairiale, relevant de la sous-alliance du Mesobromenion erecti. Un bosquet humide est constitué de deux habitats forestiers. L’un est une aulnaie-frênaie de bord de ruisseau relevant de l’alliance de l’Alnion incanae (ou Alno-Padion), formation souvent présente le long des petits cours d’eau lotois. Le second, plus ponctuel et à caractère marécageux, est une aulnaie de l’Alnion glutinosae. Sur le département, ce dernier habitat se trouve surtout dans le Ségala ainsi qu’en Bouriane et en Limargue. Il est nettement plus rare sur les causses du Quercy.
La zone héberge 2 orthoptères intéressants, régulièrement présents dans les prairies plus ou moins humides du Quercy : le Grillon des marais (Pteronemobius heydenii), ici abondant dans les zones les plus mouillées, et la Decticelle des friches (Pholidoptera fermorata), sauterelle méridionale qui peut s’observer dans les pelouses et ourlets mésophiles mais dont l’habitat préférentiel en Quercy est constitué par les prairies de fauche fraîches à moyennement humides. Elle peut y atteindre de fortes densités, comme c’est le cas dans les prés de la partie aval du site. L’intérêt entomologique principal du site est cependant la présence d’une population d’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), libellule protégée liée aux sources et petits ruisseaux bien éclairés riches en végétation aquatique ou semi-aquatique. Enfin le Pic mar, oiseau assez localisé en Midi-Pyrénées mais présent sur une grande partie du Lot, a été observé dans le bois humide précédemment cité, où il se reproduit probablement.
Cette zone présente un intérêt indéniable lié à la qualité de ces prairies ainsi qu’à la présence de bois humides peu courants en contexte caussenard et d’un petit ruisseau hébergeant une population d’Agrion de Mercure. La richesse écologique du site est en partie liée aux pratiques de fauche extensive mises en œuvre sur une partie importante des prairies. Elle serait réduite par l’instauration d’un régime de pacage exclusif.
Cette zone est limitée aux prairies naturelles humides de fond de vallon qui se trouvent entre la fontaine de Carniac et le nord-est du château de la Devèze. Elle inclut également un bosquet humide remarquable.