La ZNIEFF se situe sur la commune de Séniergues dont elle représente un quart de la surface. L’altitude varie de 330 m au pech Piélat pour descendre à 255 m dans la vallée de la Coulière. Le paysage correspond à une succession de vallons et de pechs en bordure de l’immense plateau du causse de Gramat. Le climat très sec, combiné au substrat calcaire parfois très squelettique avec la roche affleurante, engendre la présence de pelouses sèches mésophiles et xérophiles. Les versants boisés sont également très thermophiles, mais apportent des zones d’ombre pour la faune. Les zones de dalles rocheuses du pech Piélat contrastent cependant avec les mares (parfois artificielles) présentes dans les fonds de vallons. Le pâturage ovin assure la conservation des milieux ouverts.
Comme nous venons de l’évoquer, les habitats sont essentiellement des pelouses sèches à très sèches. Localement, leur cortège floristique les rend typiques de la région du Quercy : Xerobromion du Quercy avec une espèce phare, la Crapaudine de Guillon (Sideritis peyrei subsp. guillonii), la Renoncule à feuilles de graminée (Ranunculus gramineus), l’Argyrolobe de Zanon (Argyrolobium zanonii) aussi des espèces plus communes comme le Cardoncelle mou (Carduncellus mitissimus), la Bugrane striée (Ononis striata), ou encore l'Inule des montagnes (Inula montana), la Scorzonère hirsute (Scorzonera hirsuta), et le Mesobromion du Quercy. C’est dans les zones plus riches en sol (zones mésophiles en fond de vallon) que l’on peut observer les prairies de fauche et les zones un peu plus fraîches qui abritent le Brome en grappe (Bromus racemosus). La Gastridie ventrue (Gastridium ventricosum) et Sabline des chaumes (Arenaria controversa) - espèce protégée - sont quant à elles typiques des tonsures pastorales à annuelles du Thero-Brachypodion, au même titre que le Brachypode à deux épis (Brachypodium distachyon). À noter enfin, parmi le cortège des orchidées souvent bien représenté dans ce type d’habitat, la présence de l’Orchis punaise (Orchis coriophora subsp. coriophora), espèce protégée au niveau national. Dans les bois de chênes pubescents, certaines fleurs peuvent aussi trouver refuge, comme l’Euphorbe anguleuse (Euphorbia angulata), espèce très peu citée du Lot dont la répartition est essentiellement dans le quart sud-ouest de la France, ou encore l’Épiaire des Alpes (Stachys alpina subsp. alpina). Parmi les espèces arborées, les influences méditerranéennes mises en évidence dans le cortège des espèces végétales pré-cité favorisent la présence du Chêne vert (Quercus ilex). En lien avec la diversité des espèces d’amphibiens, les mares parfois artificielles accueillent une végétation aquatique de petits potamots.
Du point de vue de la diversité faunistique, la présence des mares dans ces zones très sèches favorise la présence et la sédentarisation d'un cortège de plusieurs espèces dont le peu commun Triton marbré (Triturus marmoratus), le Triton palmé (Lissotriton helveticus), la Rainette méridionale (Hyla meridionalis), le Crapaud accoucheur (Alytes obstetricans) et la Salamandre tachetée (Salamandra salamandra). Dans ces mêmes habitats, on trouve une belle diversité d'odonates avec plus de 25 espèces connues sur la ZNIEFF. Citons notamment le Leste sauvage (Lestes barbarus) et le Leste verdoyant (Lestes virens), deux espèces peu communes dans la région, en particulier dans le Lot. C'est dans des milieux complètement différents de dalles rocheuses voire de lapiaz que peut s'observer le Lézard ocellé (Timon lepidus). Cette espèce, pourtant massive, reste très discrète et dépendante de milieux très ouverts. Comme les amphibiens cités plus haut, il est protégé au niveau national. La majorité des milieux étant des pelouses sèches, on note un cortège entomologique riche en lépidoptères et en orthoptères notamment. Des études font apparaître une diversité de plus d’une centaine d’espèces de papillons de jour, ce qui est exceptionnel et constitue un enjeu majeur de la zone. Parmi les espèces de papillons remarquables, citons deux espèces protégées au niveau national, le Damier de la succise (Euphydryas aurinia), occupant les prairies de fond de vallon, et l’Azuré du serpolet (Phengaris arion), occupant les ourlets thermophiles. Plusieurs espèces menacées de disparition à l’échelle régionale sont également présentes dans la zone : le Nacré de la sanguisorbe (Brenthis hecate), l’Azuré du mélilot (Polyommatus dorylas), l’Hespérie des cirses (Pyrgus cirsii) ou encore l’Hermite (Chazara briseis), espèce à affinité steppique citée anciennement mais non revu depuis le début du siècle et qui pourrait avoir disparu des causses du Quercy. On compte également un minimum de 130 espèces de papillons de nuit (hétérocères) pour lesquels les intérêts locaux sont sans équivoque, avec la présence de l’Agrotide de Chrétien (Agrostis chretieni) par exemple, connu de quelques rares localités en France. Cette diversité est engendrée par la diversité des milieux ouverts et fermés qui attirent de nombreuses espèces. Chez les orthoptères, plus d’une trentaine d’espèces sont connues sur la ZNIEFF dont un intéressant cortège lié aux pelouses écorchées rocailleuses avec des espèces telles que le Criquet des rocailles (Omocestus petraeus), menacé de disparition à l’échelle régionale ou l'Oedipode rouge (Oedipoda germanica). Le Sténobothre bourdonneur (Stenobothrus nigromaculatus) et l’Arcyptère bariolée (Arcyptera fusca), deux autres criquets menacés de disparition en Occitanie et très rares sur les causses du Quercy, sont également citée historiquement de la ZNIEFF mais n’ont pas été revus depuis de nombreuses années. Les zones plus herbacées et arbustives accueillent également le Dectique verrucivore (Decticus verrucivorus) ou le Barbitiste des Pyrénées (Isophya pyrenaea) alors que le Tétrix des vasières (Tetrix ceperoi) occupe les berges des mares.
Avec un peuplement avoisinant les 150 taxons connus, les araignées formant le cortège des pelouses thermophiles est assez diversifié, avec des espèces remarquables comme la Grosse épeire (Araneus grossus) qui tisse des grandes toiles entre les genévriers, Gnaphosa lucifuga qui se loge sous les pierres en journées, Pardosa bifasciata (déterminante SCAP) ou la très colorée Araignée clotho (Philaeus chrysops). Dans les plus discrètes de quelques millimètres de la famille des Linyphiidae, on notera Agyneta simplicitaricis ou Erigonoplus depressifrons toujours très rares dans la région.
Toute cette mosaique de milieux à végétation herbacée est également favorable à l'Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) qui y trouve secteur de nidification et zone d'alimentation. Cette espèce est possiblement nicheuse sur la zone. C’est le seul oiseau déterminant du site, les autres n’étant pas nicheuses, comme la Grive litorne (Turdus pilaris) et le Pipit farlouse (Anthus pratensis), tous deux hivernants.
Le Conservatoire des espaces naturels d'Occitanie est propriétaire d’une zone de prairie, et collabore avec les agriculteurs locaux pour mener à bien une gestion conservatoire et pérenniser cette biodiversité.
La ZNIEFF est scindée en trois parties : un pech au nord, délimité par ses versants et les zones trop fortement agricoles, et deux vallées au sud, celles de la Coulière et de la Faurie qui, bien que de taille un peu différente, font cependant apparaître les mêmes intérêts (habitats, géomorphologie, enjeux…). Depuis quelques années, le pech Piélat est séparé des vallées par le passage de l’autoroute A20. Les périmètres des deux vallées comprennent les fonds de vallons, les versants thermophiles souvent boisés et les zones de pelouses jusqu’aux plateaux, souvent rattrapés par l’agriculture. Cette présence artificielle délimite l’extension des vallées sur les pechs avoisinants.