ZNIEFF 730030213
Pelouses sèches et versant rocheux du Pech d'Angély

(n° régional : Z1PZ0221)

Commentaires généraux

Le site se trouve sur les causses marneux de la région de Cahors, plus précisément sur la bordure sud-ouest du méandre du Lot qui enserre la ville de Cahors. Il correspond à la butte calcaire dite « pech d’Angély », qui comprend le point de vue de la Croix-Magne et dont le versant exposé au nord-est, abrupt, est caractérisé par une série de falaises surplombant la rive gauche du Lot. La fontaine des Chartreux, importante émergence vauclusienne captée pour l’alimentation en eau potable de Cahors, se situe au pied de ce versant, et est incluse dans le site.

Le site présente un intérêt écologique et floristique notable, lié à la présence d’un nombre conséquent d’habitats naturels et d’espèces végétales déterminants. Les habitats les plus remarquables sont les pelouses calcaires vivaces moyennement sèches du Mesobromion du Quercy et, surtout, celles à tendance aride du Xerobromion du Quercy, qui occupent une surface importante. Parmi ces dernières, les plus originales sont dominées par la Seslérie bleue (Sesleria caerulea), et se rattachent à la sous-alliance du Seslerio-Xerobromenion erecti. Parmi les plantes herbacées remarquables que l’on peut trouver dans ces pelouses ou dans les lisières herbacées, sont à citer en premier lieu la Marguerite de la Saint-Michel (Aster amellus), protégée au niveau national, et la Marguerite vert-glauque (Leucanthemum subglaucum), protégée au niveau régional et fortement localisée dans le Lot. Ces deux espèces avaient déjà été signalées sur ce site dans les années 1880, la première par l’abbé Revel, la seconde par l’abbé Bousquet. Les pelouses calcaires vivaces abritent diverses autres plantes d’intérêt, à caractère subméditerranéen ou méditerranéen, comme l’Échinops à tête ronde (Echinops sphaerocephalus), globalement rare dans le Lot, l’Armoise blanche (Artemisia alba), la Catananche bleue (Catananche caerulea), l’Hysope officinale (Hyssopus officinalis), l’Ophrys occidental (Oprys arachnitiformis subsp. occidentalis), le Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus) ou le Laser de France (Laserpitium gallicum). En outre, les lisières du versant exposé au nord-est hébergent localement une importante population de Fétuque brunâtre (Festuca paniculata subsp. spadicea), graminée méditerranéo-montagnarde peu commune dans le Lot et rare à aussi basse altitude (200 m). En l’absence actuelle de pacage des zones de pelouse, les communautés calciphiles à annuelles méridionales du Thero-Brachypodion sont ponctuelles et liées à une action régressive anthropique sur la végétation de pelouse vivace (bords de chemin et zones de stationnement arides soumis à une fréquentation humaine régulière mais modérée). Elles sont représentées par un groupement à Brachypode à deux épis (Brachypodium distachyum) et Lin strict (Linum strictum), qui ne semble pas accueillir de plantes rares, mais contribue néanmoins à la diversité botanique du site. Cette diversité est également renforcée par la présence de communautés végétales rupestres, dont une végétation de falaise calcaire bien éclairée (alliance du Potentillion caulescentis), qui héberge localement un œillet méridional naturalisé, l’Œillet giroflée (Dianthus caryophyllus) et, beaucoup plus ponctuellement, une végétation propre aux falaises méridionales ombragées et humides (alliance de l’Adiantion capilli-veneris), caractérisée par une petite fougère typique de cet habitat, la Capillaire de Montpellier (Adiantum capillus-veneris). La végétation arbustive ou arborée comprend diverses espèces méditerranéennes spontanées comme le Chêne vert (Quercus ilex), très ponctuel sur le site, le Pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus), l’Alavert intermédiaire (Phillyrea media) et, beaucoup plus localisés au niveau départemental, le Sumac des corroyeurs (Rhus coriaria) et le Sumac fustet, ou Arbre à perruque (Cotinus coggygria). D’autres ligneux méditerranéens présents sur le site n’y sont pas spontanés mais naturalisés de longue date, et témoignent, pour certains, d’anciennes cultures ou plantations : Arbousier commun (Arbutus unedo), Coronille glauque (Coronilla valentina subsp. glauca), Romarin (Rosmarinus officinalis), Viorne-tin (Viburnum tinus), Sauge officinale (Salvia officinalis), Frêne à fleurs (Fraxinus ornus). Les données faunistiques sont encore fragmentaires. Les falaises sont occupées par un rapace rupestre remarquable : le Faucon pèlerin (nidification certaine en 2009). Papillon protégé largement répandu sur le Lot calcaire, l’Azuré du serpolet (Maculinea arion) a été recensé dans les lisières et les pelouses mésophiles hébergeant l’Origan (plante hôte de l’espèce, sur laquelle s’effectuent la ponte et les premiers stades du développement des chenilles). À mentionner également l’utilisation du site comme zone de chasse par différentes libellules, dont la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), espèce protégée aux niveaux français et européen, qui se reproduit dans le cours du Lot contigu.

Commentaires sur la délimitation

Situé en périphérie immédiate de Cahors, le site regroupe l’ensemble des milieux naturels (pelouses, landes calcaires, bois, falaises) du lieu-dit « pech d’Angély », et est limité de toutes parts par des routes ou des habitations.