D’une superficie d’environ 620 ha, la zone est essentiellement constituée d’un ensemble de pechs et de combes modelés dans des formations marno-calcaires et calcaires du jurassique supérieur, et majoritairement occupés par des formations boisées naturelles (surtout chênaies de Chêne pubescent, localement chênaies-charmaies calcicoles). Les cultures sont essentiellement des prairies semées. Celles-ci occupent la plus grande partie des fonds de combes, et sont également fréquemment implantées en sommet de pechs, notamment à la faveur d’affleurements sablo-argileux. En majorité développées sur les versants exposés au sud, les pelouses sèches ne couvrent qu’une faible partie du site. À l’ensemble précédent s’adjoignent des tronçons à écoulement pérenne, ou subpérenne, du ruisseau du Céou et de son affluent, le Tirelire. Sur le site, ces ruisseaux sont encore pourvus d’un cordon arboré riverain à peu près continu, mais ils ne sont plus que rarement bordés par des prés naturels de fauche, les prairies permanentes riveraines ayant été largement supplantées par des cultures.
Si les chênaies de chênes pubescents hébergent ponctuellement une orchidée discrète et assez rare, l’Épipactis à petites feuilles (Epipactis microphylla), l’intérêt des milieux boisés et arborés des pechs et des combes est avant tout faunistique. Ainsi le secteur vallonné à dominante boisée qui occupe la moitié sud du site constitue une zone de nidification du Circaète Jean-le-Blanc, grand rapace peu commun et sensible aux dérangements, qui se nourrit essentiellement de serpents et recherche les boisements tranquilles pour établir son aire. Les petits bois et haies riches en vieux arbres abritent quant à eux nombre d’espèces remarquables de coléoptères saproxyliques (c’est-à-dire qui dépendent du bois mort ou mourant pendant tout ou partie de leur cycle biologique). Plusieurs de ces espèces sont caractéristiques des cavités des vieux arbres. C’est le cas de la cétoine Cetonischema aeruginosa, dont la larve se nourrit de bois mort, et des taupins Cardiophorus gramineus, Megapenthes lugens, Elater ferrugineus et Brachygonus bouyoni, dont les larves sont prédatrices et dont le premier montre une préférence marquée pour les cavités basses alors que les deux derniers recherchent les cavités de grand volume situées en hauteur et bien ensoleillées. Parmi les espèces liées au bois mort, sont notamment à mentionner l’anthribide Enedreutes sepicola, qui se développe électivement dans les branches mortes, le rare Cerophtyum elateroides, qui recherche au contraire les bois morts de grandes dimensions, ainsi que des taxons spécifiquement associés aux bois cariés, c’est-à-dire dégradés par différents champignons spécialisés, tels le longicorne Pedostranglia revestista et l’eucnémide Hylis cariniceps. Peut également être cité le colydiidéAulonium trisulcum, espèce prédatrice qui chasse sous les écorces des arbres dépérissants ou morts, des ormes le plus souvent. Par la variété des exigences écologiques que cette ZNIEFF représente, l’éventail des coléoptères saproxyliques recensés témoigne de la diversité et de la continuité temporelle des types de bois morts présents sur le site, donc du bon fonctionnement local des processus écologiques liés à la dégradation du bois mort. Encore majoritairement soumises au pâturage ovin, les pelouses sèches des versants et des pechs calcaires présentent un intérêt non négligeable. Elles comprennent des formations vivaces mésophiles rattachables au Mesobromion du Quercy, des formations vivaces xérophiles relevant du Xerobromion du Quercy, dont la tonalité méridionale est soulignée par la présence de plantes méditerranéennes comme la Leuzée conifère (Leuzea conifera) ou la Carline en corymbe (Carlina corymbosa), enfin des communautés à annuelles méridionales affiliables au Thero-Brachypodion, dont le développement est étroitement dépendant du pacage extensif. Le cortège entomologique de ces pelouses est encore mal connu. Est à signaler la présence de plusieurs chrysomèles d’affinité méridionale se trouvant en limite d’aire sur les causses du Quercy, où certaines paraissent se raréfier, comme Brachyrachys rugifer, Cyrtonus dufouri et Chrysolina femoralis, cette dernière étant représentée ici par la sous-espèce aveyronensis, propre aux causses du Massif central. Les portions de ruisseaux incluses dans le site sont riches en formations tufeuses qui contribuent à la diversification des conditions d’écoulement et des habitats piscicoles. La forte abondance du Vairon, de la Loche franche et du Goujon relevée par endroits témoigne d’une bonne qualité des eaux et d’un fonctionnement naturel équilibré du cours d’eau. Un intérêt faunistique majeur associé aux ruisseaux est la présence d’Agnathus decoratus, coléoptère rare lié aux ripisylves inondables, où il se développe électivement sous l’écorce des bois fraîchement morts et en partie immergés. Il se trouve habituellement sur l’Aulne glutineux, parfois sur d’autres essences croissant en berge, comme c’est le cas sur le site, où l’aulne est absent. Les prairies naturelles riveraines contribuent à la diversité écologique de la zone. Leur niveau d’intérêt floristique et entomologique reste à préciser.
La délimitation s’appuie sur la répartition locale des différents habitats et espèces remarquables recensés : pelouses sèches, secteurs boisés ou arborés d’intérêt faunistique avéré ou potentiel (Circaète Jean-le-Blanc, coléoptères saproxyliques), formations de pelouses sèches, tronçons à écoulement pérenne ou subpérenne des ruisseaux (Céou et Tirelire) et prairies naturelles de fauche riveraines. Le tracé retenu suit fréquemment des limites topographiques de type bas de versant-fond de vallée, qui correspondent souvent à des limites entre milieux à caractère naturel et cultures ou zones habitées. Les secteurs à large dominante cultivée et, à quelques exceptions près, l’habitat humain en ont été exclus.