ZNIEFF 730030228
Vallon du Bordemoulis

(n° régional : Z1PZ0032)

Commentaires généraux

Ce vallon offre de multiples faciès entremêlés. Les penchants est et ouest, les secteurs nord du vallon et quelques parcelles situées sur le plateau possèdent la plupart des pelouses sèches.

Les plantes adaptées à ces milieux sont nombreuses et diversifiées : par exemple, le Brachypode à deux épis (Brachypodium distachyon), l’Égilope ovale (Aegilops ovata), le Bugle jaune (Ajuga chamaepitys), la Bugrane fluette (Ononis pusilla) peuplent les tonsures ; si le sol devient plus rocailleux, ce sont les orpins qui s’installent en formant des tapis ; on trouve également, dans ces domaines voués à la chaleur, le Stipe penné (Stipa pennata), le Liseron des Cantabriques (Convolvulus cantabrica), la Leuzée conifère (Leuzea conifera) et d’autres.

Les sols marneux, aux forts contrastes hydriques et aux sols squelettiques, inhibent l’installation des fourrés.

La Stéhéline douteuse (Staehelina dubia) développe de larges colonies dans ces secteurs.

C’est au niveau de zones moins contraignantes que ces plantes peuvent se développer. Certains de ces fourrés sont originaux, notamment une belle population de genévriers en peuplement pur et un sous-bois constitué de buis aux troncs imposants.

La forêt occupe diverses places, en présentant différents faciès en fonction des milieux. La chênaie pubescente est essentiellement répandue sur le versant est, la chênaie-charmaie occupe plutôt le versant ouest. Cette forêt n’est pas exploitée, les différents stades forestiers apparaissent juxtaposés. Dans le vallon, des petits bois d’aulnes et de frênes longent le ruisseau. Ce type forestier est très peu répandu dans les autres vallons ou vallées du secteur. Enfin, les haies arborées ou arbustives, peu ou pas taillées, tissent leur réseau entre les secteurs boisés et les secteurs dégagés, pelouses et prairies. Leurs lisières abritent de nombreuses espèces végétales associées selon le degré d’ensoleillement et la profondeur du sol, de l’aridité à l’humidité quasi permanente.

Les prairies non enrichies occupent surtout le fond du vallon. Elles présentent des visages différents en fonction de l’humidité du sol. Plus sèches dans les parties supérieures des versants, elles deviennent plus fraîches dans leur partie inférieure. L’une d’elles possède encore une petite population d’Orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora), une orchidée devenue rare dans le département. On trouve aussi de belles colonies de la Colchique d’automne (Colchicum automnale).

L’eau est très présente tout le long du vallon, et permet certaines « fantaisies », comme cette prairie fraîche située à mi-pente et juxtaposée à des pelouses sèches, grâce à la présence de petites sources. Abreuvoirs, sources, suintements permanents ou temporaires apparaissent au gré des ruptures de pentes ou de failles rocheuses, et abreuvent le ruisseau principal qui coule toute l’année. Il est à noter que les escarpements moussus et couverts de fougères sont peu communs dans ce secteur de plaine.

De nombreuses orchidées se répartissent largement dans tous ces milieux : 15 espèces ont été inventoriées sur l’ensemble du site, avec une mention particulière pour l’Ophrys sillonné (Ophrys sulcata) qui compose une des plus belles stations départementales avec plus d’une centaine d’individus dans une clairière.

Enfin, les cultures situées en périphérie révèlent chaque année quelques plantes messicoles remarquables comme l’Adonis annuelle (Adonis annua), la Nielle des blés (Agrostemma githago) et le Gaillet à trois cornes (Galium tricornutum).

En conclusion, par le nombre d’espèces remarquables et la présence de certains milieux, ce site peut participer, grâce à sa situation géographique et en relation avec d’autres sites, au maintien des richesses naturelles départementales

Commentaires sur la délimitation

Le site proposé s’établit tout au long d’un vallon de direction nord-sud. Le périmètre défini comprend les terrains situés sur des sections du plateau, au nord, qui s’abaissent en pente douce vers le sud. Ce périmètre embrasse les versants opposés du vallon et quelques reculées adjacentes à ce vallon. Certaines portions supérieures du plateau sont également comprises dans l’ensemble. La limite sud de cet ensemble se situe au niveau de l’exutoire de ce vallon avec une extension vers l’est.

Les milieux présents dans cet espace se caractérisent d’abord par des aspects subméditerranéens. Cependant, la diversité des expositions et la nature du sol permettent la présence de multiples habitats.

La bonne conservation de ces milieux et leur richesse en espèces sont à souligner. Une culture de céréales menée en mode biologique est située dans les limites de ce territoire.

Ce vallon est resté à l’écart des bouleversements consécutifs à l’intensification des pratiques agricoles.