ZNIEFF 730030231
Vallons de Bioule et de Montsembosc

(n° régional : Z1PZ0041)

Commentaires généraux

L’opposition apparaît très nettement entre les versants méridionaux et ceux qui sont orientés au nord : pentes sombres et boisées sur ces derniers, claires et pelées sur les premiers.

La forêt présente elle-même plusieurs visages.

La chênaie pubescente est présente sur les pentes les moins raides des penchants méridionaux. Elle peut aussi profiter d’un sol moins squelettique pour s’installer n’importe où sur ces versants. Et elle est également présente sur les marges supérieures du plateau, bien exposées à la lumière. Sa lisière compose la seule limite aux immenses cultures.

Les charmes prospèrent sur les penchants nord, plus frais.

Les aulnes, les frênes et les peupliers composent d’autres forêts, celles qui inaugurent les vallons en enjambant les sources et les ruisseaux. Dans tous ces bois, les arbres morts reposent à terre ou sur leur voisin encore debout, en créant une confusion de branches et de souches moussues.

Enfin, un réseau de haies quadrille le fond du vallon, et compose un paysage bocager.

Ailleurs, ces milieux ne se rencontrent plus que de manière occasionnelle.

Les pelouses sèches se déclinent selon plusieurs types : anciennes parcelles aux murettes délabrées, pâtures à moutons abandonnées, pelouses de sols marneux, et quelques pentes rocailleuses. Sur ces deux dernières pelouses, on trouve respectivement la Phalangère ramifiée (Anthericum ramosum), une des deux seules stations du département, et la Centranthe chausse-trape (Centhrantus calcitrapa), seule station de l’ouest du département.

Les pentes raides et les sols souvent squelettiques ne permettent pas la mise en place d’un couvert préforestier. Ces pelouses sont régulièrement ponctuées par des petites falaises et des rochers. Ce type de formation reste peu fréquent dans ce secteur et favorise des espèces spécialisées, comme la Germandrée botryde (Teucrium botrys), les nombreuses Leuzée conifère (Leuzea conifera) et Bugrane fluette (Ononis pusilla).

Le fond du vallon est occupé par des prairies de fauche. Les prairies peuplées de la Colchique d’automne (Colchicum autumnale), de l’Euphorbe poilue (Euphorbia villosa) et de l’Orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora) sont abreuvées toute l’année par de nombreuses sources, issues de versants, qui les inondent.

Les sources permettent au ruisseau de grossir rapidement à partir de sa source initiale, et assurent la pérennité de son débit.

Commentaires sur la délimitation

La zone retenue est constituée de l’ensemble de deux vallons, de leurs versants respectifs et de la périphérie de leur confluence. S’ils apparaissent larges, leurs pentes sont souvent raides, limitant par cela les accès et l’exploitation des surfaces présentes. C’est ce qui a permis le maintien d’habitats différents et contrastés abritant des espèces rares et remarquables. L’ensemble considéré s’établit comme une parenthèse de versants secs, de forêts, de fourrés, de rocailles et de prairies fraîches, comprise entre les grandes cultures ouvertes qui couvrent le plateau.

Le lac, récent, qui occupe presque l’intégralité du vallon de Montsembosc témoigne de l’importance de ce type d’agriculture.