ZNIEFF 730030233
Retenue de Léojac-Génébrières

(n° regional: Z1PZ0043)

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Ce site se trouve dans la vallée du Tordre, à environ 6 km à l'est de Montauban. La région, assez vallonnée, est dévolue à l'agriculture et à l’arboriculture. Le périmètre du site concerne principalement le lac du Tordre, mais également le ruisseau l’alimentant, son exutoire et quelques retenues artificielles. Construit en 1992, ce lac constitue un barrage réservoir de 3.2 millions de m3. Le lac du Tordre, créé initialement pour un usage agricole (soutien d'étiage et irrigation des parcelles agricoles) et de ressource en eau potable, est un espace où sont pratiquées quelques activités de loisirs (pêche, chasse, promenades…).
Les abords du lac sont relativement ouverts dans sa partie nord. Au contraire, dans sa partie sud, il est relativement boisé et constitué essentiellement par des forêts galeries de saule blanc.

La plus grande partie du site en eau se trouve sur des alluvions modernes (ancien lit du Tordre), le plus souvent encadrée par des molasses sur lesquelles s’appuient les berges, le coin nord-ouest étant sur des alluvions de la moyenne terrasse. Le climat est de type atlantique modéré.

Les principaux enjeux du site sont ornithologiques et entomologiques.


En effet, la saulaie au sud du site accueille une colonie mutlispécifique d’ardéidés : Héron cendré (Ardea cinerea), Héron garde-boeufs (Bubulcus ibis), Aigrette garzette (Egretta garzetta) et Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax). Plusieurs couples par espèce ont été recensés mais il serait nécessaire de réaliser un comptage plus précis pour mieux définir cette héronnière. Ces oiseaux utilisent essentiellement les saules morts situés dans l’eau pour installer leurs nids, les rendant inaccessibles pour la plupart des prédateurs terrestres.

La retenue de Léojac-Génébrières accueille également plusieurs oiseaux des zones humides en période d’hivernage comme le Canard siffleur (Mareca penelope), le Canard pilet (Anas acuta), le Canard souchet (Spatula clypeata), la Sarcelle d’hiver (Anas crecca), le Grèbe huppé (Podiceps cristatus), le Cygne tuberculé (Cygnus olor), le Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo), le Foulque macroule (Fulica atra), la Grande Aigrette (Ardea alba), la Bécassine des marais (Gallinago gallinago) ou encore le Fuligule morillon (Fuligule morillon). Cette retenue est la seule zone humide d'importance pour les oiseaux d'eau dans un rayon d'environ 12 km.

En halte migratoire, on note également la présence irrégulière de quelques espèces peu communes comme le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), présent sporadiquement aussi en période hivernale, ou la Barge à queue noire (Limosa limosa). La présence du Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis) (migrateur rare) est également à noter. Dans la partie sud, les berges en pentes douces et la zone de queue d'étang pourvue d'une ceinture végétale assez riche sont intéressantes pour différents limicoles comme le Bécasseau minute (Calidris minuta) ou le Chevalier culblanc (Tringa ochropus).

Au niveau entomologique, il faut souligner la présence d’une belle population d’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), libellule protégée au niveau national et inscrite annexe II de la directive « Habitats », au niveau de l’exutoire du plan d’eau. Il est accompagné par une autre espèce peu commune dans le département du Tarn-et-Garonne, la Libellule fauve (Libellula fulva).

Les prairies mésophiles à humides au nord de la digue accueillent également le Damier de la Succise (Euphydrays aurinia), papillon protégé. Cette population semble assez réduite. Toutefois, une population beaucoup plus importante, avec au moins une cinquantaine d’individus, a été recensée au sud-ouest du plan d’eau, à proximité du lieu-dit Carbonnières. Ce secteur, non compris dans l’ancien périmètre de la ZNIEFF, a été rajouté lors de la mise à jour.

Le Lac du Tordre abrite une diversité assez élevée en odonates, avec au moins 20 taxons identifiés.
L’observation la plus intéressante est la reproduction du Gomphe de Graslin (Gomphus graslinii), espèce protégée et généralement inféodée aux grands cours d’eau. Plusieurs exuvies ont été détectées en rive droite, au nord du plan d’eau. Il faut signaler également la présence de l’Anax napolitain (Anax parthenope), du Sympétrum méridional (Sympetrum meridionale) ou encore de l’Aeschne affine (Aeshna affinis).

Enfin concernant les coléoptères saproxyliques, plusieurs vieux chênes autour du lieu-dit Carbonnières sont favorables à quelques espèces remarquables comme le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo) et le Lucane cerfvolant (Lucanus cervus).

Le site abrite également une belle diversité en amphibiens. Les derniers inventaires font mention d’au moins 5 espèces, dont la Grenouille agile (Rana dalmatina).

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Le contour de cette ZNIEFF correspond aux berges de la retenue, remonte sur les cours d’eau intermittents de chaque rive et le cours du Tordre, et comprend leurs abords. Il englobe la partie aval de la digue. Dans la partie sud, en rive gauche, une ancienne prairie est intégrée dans le tracé.