ZNIEFF 730030234
Plateau de Gasques et vallons de Najac, Roquebiard et Carretou

(n° regional: Z1PZ0023)

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Situé au cœur du bassin aquitain, le site est constitué de deux zones de coteaux issus de l’érosion de terrains de l’ère tertiaire, et sillonnés par de petits cours d’eau. Le site comporte en outre deux cavités. C’est un plateau où l’agriculture semble assez présente, mais sûrement encore extensive vu les espèces de plantes messicoles inventoriées. Ces cultures sont comprises dans une zone encore un peu bocagère, où s’observent des bosquets, des haies... Plusieurs vallons alimentent le ruisseau de Carretou vers le sud de la zone. Ces vallons présentent des versants assez pentus qui permettent à des formations forestières de subsister sur tout leur linéaire. Les zones de ripisylves sont, elles, très rares, les fonds de vallons étant en majorité occupés par des cultures. On peut imaginer qu’il reste çà et là quelques zones de prairies humides, à rechercher... On note enfin des étangs ou lagunes, sûrement voués à l’irrigation.

Aucun habitat patrimonial n’a été cité ; cependant, au vu des espèces que l’on trouve localement, on peut croire que des pelouses résiduelles sont encore présentes dans certaines zones peu accessibles. En effet, la Stéhéline douteuse (Staehelina dubia), la Sauge fausse verveine (Salvia verbenaca) ou encore le Chêne vert (Quercus ilex) laissent penser que des milieux calcaires thermophiles existent encore.

Nous avons vu que la zone était assez agricole mais encore extensive, car on note la présence de nombreuses espèces de flore messicoles, comme le Miroir de Vénus (Legousia speculum-veneris) ou le Myagre perfolié (Myagrum perfoliatum).

Enfin, parmi les espèces remarquables, que l’on peut d’ailleurs rattacher aux espèces messicoles, on note de très nombreuses stations de la Tulipe d’Agen (Tulipa agenensis) et la Tulipe sauvage (Tulipa sylvestris subsp. sylvestris). Elles étaient par le passé très liées au mode de gestion des terres agricoles ; elles sont aujourd’hui généralement dans des conditions précaires en limite de culture. Ici, ces stations s’échelonnent le long des vallons. Ces espèces représentent un enjeu fort.

La faune inventoriée s’arrête à l’heure actuelle à certaines espèces d’oiseaux qui utilisent les forêts présentes sur les versants comme territoires de chasse. Ainsi la Pie-grièche à tête rousse, l’Alouette lulu, la Tourterelle des bois et la Huppe fasciée apprécient ces secteurs forestiers mais aussi bocagers.

Le dernier intérêt du secteur, et non des moindres, est la présence de nombreuses espèces de chauves-souris dans les grottes situées dans le périmètre. On note pas moins de 7 espèces qui occupent le site tout au long des saisons entre transit (Minioptère de Schreibers), reproduction (complexe Grand/Petit Murin) et hibernation (complexe Grand/Petit Murin, Murin à moustaches, Murin de Natterer, Grand Rhinolophe, Rhinolophe euryale et Petit Rhinolophe).

Toutes ces espèces (protégées aux niveaux national et européen) utilisent, à un moment donné de leur vie, les habitats proches de leur gîte pour se déplacer et chasser. Localement, les vallons, les bosquets, les prairies bocagères et les zones d’eaux stagnantes et courantes représentent l’essentiel de leurs habitats de chasse ; ils sont donc à considérer comme « habitats d’espèces patrimoniales ».

Comments on the delimitation

Le périmètre du site tente de prendre en compte le territoire de chasse des chauves-souris (lors de la phase d’apprentissage des jeunes, car les espèces présentes effectuent des déplacements assez longs pour aller chercher de la nourriture) occupant les cavités souterraines présentes. L’intérêt a été concentré sur les cours d’eau présents aux alentours, comprenant les ripisylves ainsi que les bosquets et dérivés du bocage présent. Dans une autre mesure, il a été intégré des milieux naturels peu communs accueillant encore une certaine flore originale, ainsi que certaines espèces d’oiseaux et leur territoire de chasse.