ZNIEFF 730030242
Vallon du ruisseau d'Aurignac

(n° régional : Z1PZ0029)

Commentaires généraux

Ce paysage est structuré autour de son ruisseau au débit régulier et des multiples sources qui l’alimentent.

L’ensemble de la zone constitue un paysage de forêts, pelouses et prairies.

La forêt occupe une large part de la surface : l’est du vallon, les versants nord et sud, et quelques bosquets dans le vallon.

Cette forêt présente plusieurs visages en fonction de l’exposition et de la nature du sol.

La chênaie pubescente est présente sur les versants sud et ses marges, mais aussi sur quelques secteurs des penchants opposés.

La charmaie profite de la fraîcheur des versants nord et de l’extrémité est du vallon particulièrement encaissée. C’est dans ce secteur que l’on trouve les seuls hêtres du secteur plaine du département. Ces forêts ne sont pas exploitées, le nombre d’arbres morts contribue à leur donner un aspect « sauvage ». En outre, des escarpements rocheux dans certains lieux humides et sombres façonnent des milieux très peu répandus sur le territoire départemental.

Des bosquets d’aulnes et de frênes, type forestier très peu répandu dans le secteur, accompagnent le ruisseau, et les haies, arborées ou buissonnantes, qui créent un maillage répété, complètent l’aspect forestier de l’ensemble.

Les pelouses sèches s’établissent sur des surfaces importantes, sur les sols maigres, rocheux ou marneux des versants méridionaux. Elles investissent aussi les versants septentrionaux qui offrent des caractères semblables. Une de ces pentes contient une vaste station à Phalangère ramifiée (Anthericum ramosum), une des deux seules stations du département. Ces pelouses recèlent aussi de larges populations de la Leuzée conifère (Leuzea conifera) et d’orchidées. Quelques rochers ou falaises accentuent le caractère supraméditerranéen de ces pelouses.

Ces pelouses ne semblent pas menacées par la progression des fourrés et une fermeture du milieu.

Sur ces mêmes versants, des prairies et des pâtures remplacent ces pelouses lorsque les sols sont plus profonds. Ce sont des prairies semi-naturelles, à la floraison dense et variée.

Le fond du vallon est un bocage composé d’une succession de pâturages et de prairies de fauche. Certaines de ces prairies révèlent de belles populations de la Colchique d’automne (Colchicum autumnale) et de l’Euphorbe poilue (Euphorbia villosa).

Quelques autres éléments ajoutent un intérêt supplémentaire à ce site. Dans la partie est du vallon, un abreuvoir abrite un large tapis de renoncules aquatiques ; à l’ouest, c’est une phragmitaie qui s’est installée sur les pentes suintantes d’un versant méridional. Ces deux habitats sont exceptionnels dans ce secteur du département.

En conclusion, ce vallon constitue un espace épargné par les bouleversements qui accompagnent l’intensification des pratiques agricoles. La surface retenue et le nombre d’habitats rencontrés lui donnent une certaine cohérence écologique.

Commentaires sur la délimitation

La zone proposée est un vallon orienté d’est en ouest, de la source d’un ruisseau à son exutoire. Les limites suivent les parties supérieures de chaque versant et de leurs reculées.

Cet ensemble est entouré d’un paysage façonné par l’agriculture intensive.

Au contraire, ce vallon abrite plusieurs habitats qui ne sont pas, ou peu, affectés par l’activité humaine, et abritent certaines espèces remarquables. Ces milieux sont très contrastés. Ils s’opposent par leur aspect, mais s’enchevêtrent cependant, en créant de nombreux milieux de transition.

Les quelques secteurs soumis à l’activité agricole sont représentés par des prairies de fauche ou quelques pâturages.