ZNIEFF 730030251
Plateaux et penchants de Bagor et Las Cabanels

(n° régional : Z1PZ0038)

Commentaires généraux

Le caractère steppique et xérophile s’impose nettement dans ces lieux. Ce sont des successions de pelouses sèches, écorchées qui s’étalent ici sur de grandes surfaces. Des rochers dénudés, de petites falaises, des pierres délitées et le sol marneux imposent leurs contraintes. Nous rencontrons là les seules stations de Cirse tubéreux (Cirsium tuberosum) du département, mais aussi de belles pelouses d’orpins ; le Stipe penné (Stipa pennata) est si abondant dans certains secteurs qu’il compose une prairie exclusive de 2 ha.

Dans ces conditions, les fourrés restent limités à proximité des lisières des bois. Ces derniers restent eux-mêmes cantonnés, surtout sur les versants nord, limitrophes du Lot, et sur des surfaces modestes sur le reste de la zone. Les bois sont des chênaies pubescentes. C’est dans une de ces chênaies, au sol de pierres moussues, que nous découvrons la seule station de la Scille à deux feuilles (Scilla bifolia) de l’ouest du département du Tarn-et-Garonne.

Quelques haies arborées et arbustives rythment le plateau entre pelouses, prairies de fauche et cultures. Quelques espèces messicoles devenues rares apparaissent régulièrement sur les marges de ces cultures.

L’eau est cependant présente sur ces plateaux. Des suintements et des sources apparaissent au creux de quelques ravinements ; de maigres ruisseaux peuvent apparaître sur ces plateaux après des épisodes fortement pluvieux. Les lits asséchés qui entaillent le substrat rocheux témoignent de ces passages. Une mare, située sur une des hautes croupes du plateau, est alimentée uniquement par l’eau du sous-sol. Toujours en eau à la fin de l’été, elle constitue une zone humide originale par sa position et son isolement. On peut y observer un tapis de characées, et une petite prairie à Molinie s’est installée dans son voisinage. Voici un milieu extrêmement rare dans le département.

Lorsqu’on quitte ces plateaux, on retrouve des petits vallons plus frais. Si le Vigor au nord ne coule que de manière épisodique, le Boudouyssou coule toute l’année et irrigue une succession de prairies, notamment une prairie de fauche qui offre une très belle station d’Orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora) comptant plusieurs centaines d’individus. Un petit réservoir alimenté par ce ruisseau abrite characées et potamots. Le ruisseau lui-même abrite le Cresson de fontaine (Nasturtium officinale) et le Rubanier dressé (Sparganium erectum).

Une espèce est ici en limite de répartition vers le sud, l’Armoise camphrée (Artemisia alba).

Le Bruant ortolan fréquente le site ; plusieurs mâles chanteurs ont été contactés. Quatre mâles chanteurs de Petit-Duc, trois mâles de Pie-grièche écorcheur, plusieurs mâles de Tourterelle des bois et d’Alouette lulu ont également été répertoriés.

Commentaires sur la délimitation

C’est l’un des rares territoires de l’ouest du département du Tarn-et-Garonne qui se situe sur des plateaux. Les versants n’occupent qu’une place réduite au sein de la zone proposée. En outre, ils n’offrent que des dénivelés modestes.

Ce territoire est donc essentiellement composé de deux plateaux séparés par un ruisseau au débit pérenne. Un autre ruisseau limite cet espace au nord : son débit est saisonnier.

Si la pression agricole est importante à la périphérie de ce territoire, elle se révèle ici très modérée. Nous pouvons découvrir des habitats bien préservés, et surtout de superficie inhabituelle pour ce secteur du département du Tarn-et-Garonne. Le nombre d’espèces déterminantes et leur abondance sont également à souligner.