ZNIEFF 730030264
Prairies naturelles de la vallée de la Tourmente

(n° régional : Z1PZ0362)

Commentaires généraux

Le site des « prairies naturelles de la vallée de la Tourmente » se situe à l’extrémité nord du département du Lot, en rive droite de la rivière Dordogne dont la Tourmente constitue l’un des affluents. Il concerne les communes de Saint-Michel-de-Bannières, Cavagnac, Condat, Les Quatre-Routes-du-Lot, Strenquels et Saint-Denis-lès-Martel. D’une surface de 403 ha, son altitude moyenne est d’environ 120 m. Il s’agit d’un site particulièrement intéressant par la densité de ses prairies naturelles, mésophiles (Cynosurion et Brachypodio-Centaureion nemoralis) à humides (Bromion racemosi), voire localement hygrophiles longuement inondables (Eleocharietalia).

Ces prairies hébergent une flore et une faune spécifiques. On notera particulièrement la présence de 5 plantes protégées : la Renoncule à feuilles d'Ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius) et l’Herbe de Saint-Roch (Pulicaria vulgaris), protégées au niveau national, ainsi que le Vulpin bulbeux (Alopecurus bulbosus), le Trèfle maritime (Trifolium maritimum subsp. maritimum) et le Scirpe à une écaille (Eleocharis uniglumis), protégés au niveau régional. S'y ajoutent deux oenanthes très localisées dans l’ouest de l’Occitanie : l'Oenanthe fistuleuse (OEnanthe fistulosa) et l’Oenanthe à feuilles de Silaüs (Oenanthe silaifolia). Un troisième oenanthe déterminant, l'Oenanthe à feuilles de peucédan (Oenanthe peucedanifolia), n’a pas été confirmé sur le site depuis plusieurs années. D’autres plantes caractéristiques des zones humides ont été recensées, comme la Laîche des renards (Carex vulpina), menacée à l’échelle régionale, le Brome en grappe (Bromus racemosus) ou encore le Myosotis cespiteux (Myosotis laxa subsp. cespitosa).

Les cours d’eau sont également dignes d'intérêt, avec la présence de la Loutre d'Europe (Lutra lutra) et de plusieurs poissons comme le Chabot (Cottus gobio), la Lamproie de Planer (Lampetra planeri) ou encore l’Anguille d’Europe (Anguilla anguilla). Chez les odonates, il faut signaler aussi la présence du Gomphe à crochets (Onychogomphus uncatus).

Plusieurs espèces d’amphibiens se reproduisent sur la zone, que ça soit dans les fossés, les ornières ou les prairies inondables. Il faut citer la présence du rare Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata). Cet amphibien fortement menacé est présent essentiellement dans le nord du département du Lot dans la région Occitanie. Il se reproduit localement dans les dépressions en eau créées par les troupeaux de vache. Le Triton marbré (Triturus marmoratus) a été recensé au niveau d’une mare bordant la route départementale RD 96.

L'entomofaune est également très riche, notamment chez les lépidoptères, avec le Cuivré des marais (Lycaena dispar), où les effectifs sont importants mais en régression depuis une dizaine d’années, et chez les orthoptères avec la Courtilière commune (Gryllotalpa gryllotalpa), le Barbitiste pyrénéen (Isophya pyrenaea), le Tétrix caucasien (Tetrix bolivari), le Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum), le Criquet des roseaux (Mecostethus parapleurus) et le Conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis), très localisé dans la région et particulièrement menacé (inscrit dans la catégorie « en danger » sur la liste rouge régionale).

Les nombreuses haies et les alignements d'arbres composés de vieux arbres à cavités à proximité d'espaces ouverts sont enfin très favorables à l'avifaune dite des agrosystèmes. La Chevêche d'Athéna (Athene noctua), la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), le discret Torcol fourmilier (Jynx torquilla), la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur) ou encore la Huppe fasciée (Upupa epops) ont ainsi été observés au sein de ce site. Les coléoptères saproxyliques n’ont pas bénéficié d’inventaires spécifiques mais certains vieux arbres doivent probablement accueillir des espèces remarquables.

Commentaires sur la délimitation

Le site des « prairies naturelles de la vallée de la Tourmente » constitue un vaste ensemble de prairies de fauche naturelles, peut-être le plus important du département. Cet ensemble est délimité latéralement et en aval par le changement de topographie, donc de contexte écologique, et en amont par le passage à des prairies de moindre intérêt dans lesquelles aucune donnée floristique ou faunistique patrimoniale n’a été mentionnée.