ZNIEFF 730030284
Coteaux de Creysse

(n° régional : Z1PZ0413)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF de 250 ha est localisée au nord-ouest de la commune de Creysse et aux abords directs de la vallée de la Dordogne, qu’elle domine de plus de 300 m. Le mont Mercou et la Caude Coste sont traversés par divers sentiers de randonnée en liaison avec le GR46 qui passe à Martel. Les alentours présentent des zones plus cultivées, car plus facilement accessibles, situées en plaine. Le secteur est cependant très fortement boisé, et les zones ouvertes de prairies mésophiles ou de pelouses sèches sont minoritaires. L’enjeu principal est pour l’heure une colonie de chauves-souris ayant élu domicile dans une des grottes du mont Mercou.

Des données issues des prospections Natura 2000 font état d’une diversité d’habitats. Des zones de pelouses sèches sont présentes sur le versant sud. En effet, la Caude Coste présente un sommet ras et ouvert, ainsi qu’un versant pierreux où les ligneux s’installent avec difficulté. Ces zones xériques accueillent des pelouses sèches (Mesobromion) et très sèches (Xerobromion), ainsi que des formations remarquables à plantes annuelles. Elles abritent l’Épipactis brun rouge (Epipactis atrorubens), le Sumac des corroyeurs (Rhus coriaria), le Cardoncelle mou (Carduncellus mitissimus), l’Hysope officinale (Hyssopus officinalis) et la Rue des jardins (Ruta graveolens) qui affectionnent les coteaux secs bien exposés. Ces espèces ont des répartitions fragmentées, et sont pour la plupart toujours rares, bien qu’ elles ne soient pas déterminantes. La présence de zones prairiales mériterait une attention particulière pour connaître le type d’habitat. Des prairies naturelles de fauche (potentiellement déterminantes) peuvent encore être entretenues vers le nord de la zone. Le reste de la zone est très boisé (forêt de Chêne pubescent), et sera favorable à une partie de la faune. Dans ces formations et dans les zones de landes, on pourra observer le Chêne vert (Quercus ilex) et le Pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus).

Les zones ouvertes écorchées et pierreuses sont l’habitat privilégié du Lézard ocellé, très farouche malgré sa taille imposante. Ce dernier est rarement observé. Son habitat souffre de la fermeture des zones ouvertes par l’avancée des fruticées. Localement, son territoire est assez restreint. L’intérêt majeur noté à ce jour est la présence de différentes espèces de chauves-souris. On peut ainsi noter un cortège de 5 espèces occupant le même gîte à la même période. La capacité d’accueil du site est remarquable, et ce site doit être cité pour sa diversité. On notera la présence du Murin de Daubenton, du Murin de Natterer et du Petit Rhinolophe. Ces données sont issues de rares visites, et les effectifs peuvent être très fluctuants d’une année sur l’autre. La connaissance et la prise en compte de la totalité des espèces sont importantes et nécessaires. Le périmètre de la ZNIEFF prend en compte bon nombre de milieux propices à l’alimentation post- ou pré-hibernation : les sous-bois, les haies, les bosquets, les prairies, les pâtures et l’accès direct à la vallée de la Dordogne sont autant d’atouts concentrés sur le site. Des inventaires complémentaires sont à envisager pour mettre en avant des enjeux potentiels pour les oiseaux, mais aussi pour les papillons ou encore les orthoptères (criquets et sauterelles).

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre de la ZNIEFF est localisé sur le mont Mercou, comme zone tampon autour de la grotte du même nom, qui représente l’enjeu majeur du site. Les versants boisés, les zones prairiales et les zones bocagères ont été prises en compte, car elles rentrent dans les terrains de chasse des espèces fréquentant les sites hypogés. La limite sud - sud-est est représentée par les bas de versants en transition avec les zones plus artificielles de la vallée de la Dordogne. À l’ouest, la route D33 représente la limite qui remonte vers le nord par des petits vallons, jusqu’au hameau de la Garrigue. La limite nord écarte au mieux les zones habitées, en suivant les linéaires artificiels (routes, bords de haies ou de parcelles) jusqu’au cap de la Coste.