ZNIEFF 730030300
Bois et prairies du vallon du Verboul et des combes tributaires

(n° régional : Z1PZ0388)

Commentaires généraux

Cette zone se situe sur le causse de Saint-Chels, entre les vallées du Lot et du Célé. Elle s’étend sur moins de 300 ha à une altitude moyenne de 259 m. Le ruisseau de Verboul est un petit affluent du Lot. Dans la portion amont de son bassin versant, de nombreuses formations prairiales d’intérêt patrimonial dominent les fonds de vallées. Les formations herbacées naturelles de fonds de vallées présentes sur la zone sont très variées. Leur nature dépend essentiellement du niveau hydrique du sol sur lequel elles se développent, donc de variations topographiques de l’ordre du mètre. D’autres facteurs, notamment trophiques, peuvent induire des variations importantes au sein des groupements prairiaux. Pour les niveaux hydriques les plus faibles, on trouve des pelouses mésophiles relevant du Mesobromion du Quercy (Eu-Mesobromenion), dans lesquelles le Cardoncelle mou (Carduncellus mitissimus) semble fréquent. En allant vers des niveaux hydriques de plus en plus élevés, on rencontre ensuite des pelouses alluviales rattachées au Loto maritimi-Mesobromenion erecti. Le Cirse tubéreux (Cirsium tuberosum) y possède de nombreuses stations. Cette espèce transgresse aussi dans les prairies de fauche atlantiques, plus hygrophiles, du Brachypodio rupestris-Centaureion nemoralis. Les prairies les plus humides relèvent quant à elles du Bromion racemosi, et possèdent une des espèces caractéristiques de cette alliance : le Brome en grappe (Bromus racemosus). La Germandrée des marais (Teucrium scordium) se rencontre également dans cette dernière formation prairiale.

Ces prairies et pelouses mésophiles à mésohygrophiles hébergent une microfaune typique et remarquable : Decticelle des friches (Pholidoptera femorata), Barbitiste des Pyrénées (Isophya pyrenea), et surtout Nacré de la filipendule (Brenthis hecate). Ce dernier est un papillon rare et localisé en France, dont la chenille se nourrit de Filipendule commune (Filipendula vulgaris) et qui possède dans le Lot un des foyers populationnels nationaux les plus importants. Un vaste secteur de chênaie pubescente, avec ses variantes plus fraîches et probablement des formations de chênaies-charmaies relevant du Carpinion betuli, est inclus dans cette zone, notamment pour la présence d’un couple de Circaète Jean-le-Blanc. Ce rapace emblématique des causses du Quercy, qui chasse à vue les reptiles au-dessus des landes et pelouses sèches, a en effet besoin de secteurs boisés calmes et reculés pour mener à bien l’élevage de son unique jeune annuel. Une graminée rare et protégée, le Millet verdâtre (Piptatherum virescens), qui croît préférentiellement en sous-bois pentu, est présente sur ce secteur forestier. D’autres espèces, inféodées aux sous-bois frais, comme le Muguet (Convallaria majalis) et la rare Mélique penchée (Melica nutans), ont également été observées ici. Quelques pelouses sèches, qui relèvent essentiellement du Xerobromion du Quercy (Xerobromenion erecti), sont présentes sur les places ensoleillées et arides du bois de Triel. Elles hébergent des plantes de milieux secs à mésoxéroclines comme la Leuzée conifère (Leuzea conifera), l’Euphorbe de Duval (Euphorbia duvalii) ou le Pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus), qui peut être localement fréquent dans les formations arbustives qui colonisent les pelouses abandonnées. Des peuplements végétaux appartenant au Potentillion caulescentis sont également présents sur les petites corniches rocheuses de ce secteur. L’Œdipode rouge (Oedipoda germanica germanica) a été observé ici. C’est un criquet assez peu commun dans le Lot, qui affectionne les zones ouvertes, pierreuses et sèches.

La richesse, la diversité et la continuité spatiale des prairies de cette zone en font un secteur très intéressant. La bonne gestion, essentiellement par la fauche, est garante de la pérennité de ces milieux, autrement voués à disparaître rapidement par embroussaillement. Les milieux herbacés et arbustifs plus secs, visiblement nettement moins exploités, vont évoluer à plus ou moins long terme vers la chênaie pubescente. Cette dernière formation possède néanmoins un intérêt patrimonial indéniable lorsqu’elle accueille des stations de plantes forestières rares et protégées et un couple de ce grand rapace forestier qu’est le Circaète Jean-le-Blanc.

Commentaires sur la délimitation

Cette zone est principalement centrée sur les formations prairiales du vallon du ruisseau de Verboul et de quelques combes tributaires. Elle comprend aussi quelques pelouses sèches et bois de Chêne pubescent (Quercus pubescens) développés sur des coteaux bordant une combe tributaire au lieu dit « bois de Triel ». La délimitation aval de la zone se situe au niveau du Mas Merlin. La zone remonte à l’amont, en fond de vallée, jusqu’au lieu dit « Lestang » et à la source des Courpasols.