ZNIEFF 730030308
Secteur bocager de Bois de Valon, Font Rebonde et Pech Mezo

(n° régional : Z1PZ0290)

Commentaires généraux

Cette zone bocagère et vallonnée du Limargue est dominée par des prairies, naturelles ou semées, bordées de haies arborées, en mosaïque avec de nombreux bosquets. Les arbres présents sont essentiellement des chênes pédonculés (Quercus robur), des charmes (Carpinus betulus) et des châtaigniers (Castanea sativa). Les vieux vergers de châtaigniers, particulièrement propices à la présence d’une riche entomofaune saproxylique, ainsi que les noyeraies sont assez abondants sur la zone.

Les habitats naturels d’intérêt patrimonial présents sont les prairies de fauche atlantiques du Brachypodio rupestris-Centaureion nemoralis, qui occupent une part non négligeable au sein des milieux prairiaux, ainsi que, beaucoup plus ponctuellement, des pelouses sèches du Mesobromion du Quercy et peut-être aussi (leur présence serait à confirmer) des pelouses acidiclines du Violion caninae. Des prospections complémentaires pourraient aussi révéler la présence d’habitats naturels prairiaux remarquables du Bromion racemosi ou des Eleocharietalia.

Une station de la rare et localisée Laîche à épis grêles (Carex strigosa) a été recensée dans un bois frais et humide du secteur. Également inféodé aux zones humides, le Grillon des marais (Pteronemobius heydenii) est aussi bien présent. De nombreuses observations de coléoptères saproxyliques ont été effectuées au sein des boisements ou des haies arborées du secteur. Pas moins de 30 espèces ont été recensées dont la majeure partie présente un intérêt patrimonial indéniable. Outre une série d’espèces dont les larves s’attaquent au bois mort ou dépérissant comme la Lepture revêtue (Pedostrangalia revestita), le Prione tanneur (Prionius coriarius) ou la Pseudocistèle céramboïde (Pseudocistela ceramboides), d’autres espèces possèdent des larves détritivores qui vivent dans le terreau des cavités des vieux arbres. Plusieurs espèces de cétoines remarquables, Cétoine de Fieber (Potosia fieberi), Gnorime à huit points (Gnorimus variabilis), Grande Cétoine dorée (Cetonischema aeruginosa), Cétoine lugubre (Liocola lugubris), etc., sont présentes, voire abondantes, dans les vieilles châtaigneraies. Certaines espèces possèdent des larves prédatrices d’autres espèces : c’est le cas de l’Opile mou (Opilo mollis), du Taupin rhomboïdal (Stenagostus rhombeus) ou du Taupin noirâtre (Ampedus nigerrimus). Parmi les taxons les plus remarquables au sein du cortège d’espèces « déterminantes ZNIEFF », il faut citer le Grand Bupreste du chêne (Eurythyrea quercus), le Prostome mandibuleux (Prostomis mandibularis) ou le Taupin tibial (Procraerus tibialis). Quant au Lucane scaraboïde (Aesalus scarabaeoides) ou au Lacon des chênes (Lacon querceus), ils possèdent un intérêt patrimonial très élevé, lié à leur caractère rare et/ou localisé. Cette zone de bocage accueille également une riche avifaune, avec la présence remarquable du Pic mar, qui fréquente vieux vergers de châtaigniers, bosquets de chênes pédonculés et haies arborées. L’Alouette lulu, la Tourterelle des bois, la Huppe fasciée et la Pie-grièche écorcheur fréquentent aussi le secteur en période de reproduction.

Cette portion du Limargue recèle de nombreux « trésors » naturels, notamment entomologiques. Certains restent très probablement encore à découvrir. Mais la zone devrait faire l’objet de toute l’attention des acteurs du territoire, afin de permettre le maintien du patrimoine boisé local (vergers de châtaigniers pluriséculaires), lié à une activité castanéicole aujourd’hui tombée en désuétude.

Commentaires sur la délimitation

La zone englobe un certain nombre de données issues de prospections entomologiques très spécifiques sur les coléoptères saproxyliques. Elle correspond à un secteur bocager et vallonné du Limargue, incluant des prairies, naturelles ou semées, entrecoupées de haies arborées et de bosquets, dont de vieux vergers de châtaigniers. La délimitation de cette zone est donc essentiellement inféodée à la présence avérée d’une riche entomofaune forestière. Elle inclut le vallon du ruisseau de Saignes, la partie amont de la vallée du ruisseau de Bio ainsi que les coteaux attenants et le secteur du bois de Valon qui est aujourd’hui classé en zone Natura 2000 pour la présence exceptionnelle d’un beau coléoptère Cetoniidae protégé en France.