Ce site est principalement composé de milieux ouverts, quelquefois fauchés/gyrobroyés, mais surtout pâturés par des bovins. La richesse de ce site est surtout liée à la présence de nombreux habitats humides. En effet, plus de 25 % du zonage est concerné par ceux-ci. Dix milieux naturels remarquables dans le Lot et plus généralement en région Midi-Pyrénées ont été répertoriés ici ; la plupart sont d’ailleurs liés aux milieux tourbeux : la végétation annuelle de bordure de cours d’eau sur vases riches en azotes, principalement composée d’espèces de Bident (Bidens sp.) ; les herbiers à Potamot à feuilles de renouée (Potamogeton polygonifolius), localisés dans les eaux courantes du site, constituant ainsi des milieux de vie pour beaucoup d’espèces animales aquatiques comme les amphibiens et de nombreux insectes, notamment les libellules ; les pelouses humides à Nard raide (Nardus stricta), qui possèdent une végétation originale, car elles s’établissent sur des sols pouvant être paratourbeux, et même tourbeux ; les boisements marécageux acidiclines, oligotrophes à oligo-mésotrophes d’Aulne glutineux (Alnus glutinosa) – ce groupement végétal se localise dans les bas-marais acides et les berges mal drainées des ruisseaux du site, milieu de vie pour de nombreuses espèces végétales et animales ; les formations arbustives marécageuses à Saule cendré (Salix cinerea) et Aulne glutineux (Alnus glutinosa) sur sols mésotrophes à eutrophes – milieux de vie pour de nombreuses espèces animales, notamment pour les amphibiens, ces formations correspondent à la dynamique naturelle des bas-marais et des zones d’atterrissements des plans d’eau ; les buttes de sphaignes colorées, milieu riche en espèces rares ; les tourbières à Ossifrage (Narthecium ossifragum), habitat tourbeux des suintements colonisés en partie par cette plante d’intérêt patrimonial ; les peuplements de Laîche à bec (Carex rostrata), plante elle aussi rare ; les tourbières basses à Laîche noire et Laîche étoilée (Carex nigra et C.echinata), composées aussi de nombreuses plantes rares, dont certaines sont protégées ; les radeaux flottants à Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata), groupement végétal pionnier constitué sur le site de cette plante patrimoniale et qui forme la transition entre les communautés amphibies et les communautés de tourbières. De nombreux autres milieux humides sont présents ici. Ils ne sont pas inscrits dans la liste des habitats déterminants pour les ZNIEFF, mais possèdent souvent une réelle valeur patrimoniale (certains sont d’ailleurs d’intérêt communautaire au titre de la directive européenne « Faune-Flore-Habitats ») comme les gazons amphibies annuels et/ou pérennes, les landes humides à Bruyère à quatre angles (Erica tetralix) et leurs formes évolutives à Molinie bleue (Molinia caerulea), les mégaphorbiaies, les prairies humides oligotrophes et/ou eutrophes, les tourbières actives et/ou dégradées, les bas-marais acides, les cariçaies ainsi que les boisements riverains. Présence notable de nombreux secteurs paratourbeux et/ou tourbeux avec des sphaignes (Sphagnum sp.). D’autres habitats présents, plus mésophiles et/ou artificiels tels que les fourrés, les landes à fougères, les pâtures mésophiles, les prairies temporaires de fauche (parfois établies sur d’anciennes prairies humides) et les différents boisements, contribuent aussi à la diversité du site en servant notamment de corridors écologiques.
La grande diversité du site en milieux naturels se vérifie par la présence de nombreuses plantes patrimoniales. En effet, 28 espèces remarquables ont été répertoriées ici, toutes liées aux zones humides. Parmi elles, citons le Mouron délicat (Anagallis tenella), la Laîche paniculée (Carex paniculata), la Laîche à bec (Carex rostrata), le Carvi verticillé (Carum verticillatum), le Cirse d’Angleterre (Cirsium dissectum), la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum polystachion), l’Écuelle d’eau (Hydrocotyle vulgaris), le Souchet sétacé (Isolepis setacea), la Renouée bistorte (Polygonum bistorta), le Comaret (Potentilla palustris), la Renoncule à feuilles d’aconit (Ranunculus aconitifolius), le Rhynchospore blanc (Rhynchospora alba), la Véronique à écusson (Veronica scutellata), la Violette des marais (Viola palustris), la Petite Scutellaire (Scutellaria minor) et la Campanille à feuilles de lierre (Wahlenbergia hederacea). 4 espèces végétales sont protégées ici : une au niveau départemental, la Bruyère à quatre angles (Erica tetralix), espèce des landes humides ; deux au niveau régional, le Millepertuis des marais (Hypericum elodes) et le Scirpe à nombreuses tiges (Eleocharis multicaulis), espèces souvent localisées dans les pelouses amphibies vivaces oligotrophes ; ainsi qu’une au niveau national, le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), plante carnivore des tourbières, présente sur les coussins de sphaignes. En ce qui concerne la faune du site, présence remarquable du Lézard vivipare, espèce protégée en France et seulement observée en altitude en Midi-Pyrénées, et en quelques secteurs du Ségala lotois. La présence du Pic noir est avérée ici par l’existence d’arbres à loges. Signalons aussi que le Pic mar a été signalé en plusieurs points du site comme nicheur probable. Le Grillon des marais (Pteronemobius heydenii), orthoptère d’intérêt patrimonial, a aussi été inventorié ici. Des espèces typiques et plus banales des zones humides sont également présentes sur cette zone, comme le Criquet ensanglanté (Stetophyma grossum), orthoptère non déterminant dans le Ségala lotois, mais souffrant du drainage qui, lui, est de plus en plus pratiqué sur ce territoire. Des prospections seront à réaliser notamment au niveau des amphibiens, lépidoptères et odonates, car le potentiel est grand.
Outre ses fonctions d’habitats pour les populations animales et/ou végétales, ce site possède de nombreuses fonctions de régulation hydraulique (soutien naturel d’étiage, auto-épuration des eaux, zone d’expansion naturelle des crues, ralentissement du ruissellement). De par la bonne qualité du cours d’eau, la présence de nombreux milieux naturels et d’espèces patrimoniales et de par les fonctions de régulation hydraulique, ce site mérite amplement sa désignation en ZNIEFF en jouant notamment un rôle majeur dans la préservation de divers espèces/habitats rares à extrêmement rares pour la région Midi-Pyrénées. Même si ce site reste bien préservé, des faits menaçant la biodiversité ont été constatés : drainage, canalisation du cours d’eau, fermeture du milieu, eutrophisation, mise en culture, abandon pastoral, surpiétinement de certaines zones et accès direct du cours d’eau au bétail.
Délimitation du site aux zones humides se localisant sur le ruisseau de Laborie et le ruisseau de Brulet ainsi que leurs affluents, entre la commune de Gorses et les lieux-dits « les Tillets », « le Montet », « Bouxal » (commune de Montet-et-Bouxal). Ces zones humides sont situées en tête de bassin, et font partie du chevelu hydrographique du Bervezou, ruisseau qui se jette dans la rivière Célé.