ZNIEFF 730030315
Grottes de la Forge et environs

(n° régional : Z1PZ0276)

Commentaires généraux

Cette zone se situe à cheval sur les départements du Lot et de la Dordogne, soit à la limite entre les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine. Elle est principalement constituée par un ensemble de combes et de pechs calcaires, qui forme la bordure sud-ouest de la vallée de la Borrèze au niveau du village de Bourzolles et qui comprend, dans sa partie centrale, plusieurs grottes, dont l’une est un gîte d’hibernation de grand intérêt pour les chiroptères (chauves-souris). Cet ensemble vallonné présente une couverture boisée importante, composée de chênaies pubescentes et de charmaies calcicoles. Il possède plusieurs secteurs de pelouses sèches, majoritairement liés à des versants accusés exposés au sud ou au nord-est. Les cultures occupent les fonds de vallons ainsi qu’une partie des secteurs sommitaux, qui comprennent également quelques habitations humaines. La bordure nord-est du site est formée par le fond de la vallée de la Borrèze. Très largement cultivé, celui-ci est parcouru par un ruisseau permanent et des fossés inondables, que soulignent une ripisylve étroite et des lignes de peupliers plantées.

Les milieux naturels et la flore du site sont encore insuffisamment connus. Outre les grottes, les habitats naturels paraissant les plus remarquables sont les pelouses sèches calcaires. Les formations les plus xérophiles, situées en exposition sud, se rattachent au Xerobromion du Quercy, alors que les formations mésophiles à mésoxérophiles relèvent du Mesobromion du Quercy, notamment de l’association du Carduncello mitissimi-Ranunculetum graminei. Quelques plantes d’intérêt patrimonial y ont été relevées : Bugrane striée (Ononis striata), Renoncule à feuilles de graminée (Ranunculus gramineus) et, surtout, Crapaudine de Guillon (Sideritis peyrei subsp. guillonii), cette dernière étant une endémique du nord du bassin aquitain. Au nord-ouest de Bourzolles, un éboulis d’origine anthropique héberge une station de Silène des glariers (Silene vulgaris subsp. glareosa), caryophyllacée fortement localisée, protégée dans le Lot et probablement très rare en Dordogne, où elle ne paraît pas avoir encore été signalée. Le Muguet (Convallaria majalis) semble relativement fréquent dans les charmaies calcicoles des versants boisés en exposition fraîche, qui abritent également ponctuellement le Lis martagon (Lilium martagon).

Les données relatives aux insectes sont encore très fragmentaires. Est à signaler la présence du Criquet des garrigues (Omocestus raymondi raymondi) dans des rocailles d’adret correspondant bien à ses exigences écologiques. Ce criquet méditerranéen semble atteindre l’extrême limite nord-ouest de son aire de répartition dans la vallée de la Dordogne quercynoise et ses abords. L’intérêt faunistique majeur du site réside dans la présence de colonies d’hibernation de plusieurs espèces de chauves-souris. Parmi les cinq grottes répertoriées, une seule semble présenter une grande diversité en période hivernale. On peut supposer qu’elle est également fréquentée par un petit nombre de chauves-souris en dehors de cette période. Cette cavité est équipée d’une grille, qui reste cependant ouverte toute l’année. Si aucun dérangement n’est avéré, ces conditions sont à pérenniser, car la fermeture de la cavité pourrait entraîner une diminution des effectifs en rendant son accès difficile aux chauves-souris. Les zones situées en périphérie des gîtes hivernaux constituant des terrains de chasse vitaux pour les chiroptères avant et, surtout, après la phase d’hibernation, la conservation des divers milieux naturels présents dans le périmètre de la ZNIEFF est primordiale pour le maintien de cette colonie.

Commentaires sur la délimitation

Cette zone est centrée sur une grotte qui accueille en période hivernale plusieurs espèces de chauves-souris remarquables, dont deux présentent des effectifs importants. Avant et après la période d’hibernation, les chauves-souris chassent essentiellement à proximité de leur gîte hivernal, dont l’occupation régulière est en partie conditionnée par la nature et la richesse en proies des milieux environnants. Le périmètre de la ZNIEFF englobe donc une partie de cette zone périphérique au rôle alimentaire vital. Il inclut notamment des secteurs forestiers et une partie du fond de la petite vallée de la Borrèze, attractive pour les chauves-souris du fait de la présence du cours d’eau et de sa ripisylve. Les contours de la zone s’appuient sur des éléments écologiques discriminants (ruisseau de la Borrèze en bordure nord-est), des limites topographiques (bas de versants) et des voies de communication (routes et chemins).