Situé en rive droite de la Dordogne au sud-ouest du causse de Martel, le site du coteau de Borie intéresse la frange nord de la population quercynoise du Lézard ocellé. Plus boisé et présentant des surfaces d’habitats favorables à la fois plus faibles et moins connexes que celles du causse de Gramat et d’autres causses extra-méditerranéens plus méridionaux (Saint-Chels et Limogne dans le Lot, causse Noir et causse de France en Aveyron...), le causse de Martel paraît héberger des populations aux effectifs peu importants, assez distantes les unes des autres et n’échangeant probablement pas (ou presque pas) d’individus. Dans le contexte biogéographique du causse de Martel, chaque population doit être considérée comme une unité conservatoire à part entière. Compte tenu des caractéristiques paysagères et écologiques du territoire considéré, si celles-ci venaient à être modifiées, les conséquences sur la population seraient néfastes à l’espèce. La population de Lézard ocellé dont il est ici question constitue un patrimoine naturel vulnérable, hérité d’une histoire biogéographique (tant anthropique que non anthropique) dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne se poursuit pas à l’identique aujourd’hui.
Trois habitats déterminants sont présents sur le site : les pelouses sèches du Xerobromion du Quercy et du Mesobromion du Quercy, tous deux bien représentés dans le Lot, et des communautés annuelles calciphiles de l’ouest méditerranéen, beaucoup plus localisées. Le Gaillet glauque (Galium glaucum), qui pousse sur ces milieux de pelouses sèches, est rare dans la région. Notons aussi la présence du Nacré de la filipendule (Brenthis hecate), papillon localisé en France, mais bien représenté sur les causses du Quercy qui constituent l’un de ses bastions nationaux. Il affectionne les prairies mésophiles où sa chenille se développe sur la Filipendule commune (Filipendula vulgaris). L’Azuré du serpolet (Maculinea arion), papillon protégé en France, est à rechercher sur le site. Des prospections complémentaires permettront certainement de trouver d’autres espèces patrimoniales (plantes, insectes et habitat) permettant de conforter l’enjeu de ce site.
La zone délimitée correspond à un versant majoritairement exposé au sud, présentant un caractère très ouvert par endroits (dalles en gradins faiblement végétalisées surmontées de pelouses pâturées). Il s’agit donc d’une zone présentant d’importantes surfaces d’habitats favorables au Lézard ocellé, plus ou moins connectées entre elles.