Ce site est principalement composé de milieux ouverts, quelquefois fauchés, mais surtout pâturés par des bovins. La richesse de cette ZNIEFF est essentiellement liée à la présence de nombreux habitats humides. En effet, plus de 50 % du zonage est concerné par ceux-ci. Sept milieux naturels remarquables dans le Lot et plus généralement en région Midi-Pyrénées ont été répertoriés ici : les gazons des bordures d’étangs acides en eaux peu profondes, avec la présence de nombreuses plantes patrimoniales dont certaines sont protégées – ce groupement végétal se retrouve aussi dans les fossés ; les herbiers à Potamot à feuilles de renouée (Potamogeton polygonifolius), localisés dans les eaux stagnantes du site, constituent des milieux de vie pour beaucoup d’espèces animales aquatiques comme les amphibiens et de nombreux insectes ; les pelouses humides à Nard raide (Nardus stricta) possèdent une végétation originale, car elles s’établissent sur des sols pouvant être paratourbeux, et même tourbeux ; les formations arbustives marécageuses à Saule cendré (Salix cinerea) et Aulne glutineux (Alnus glutinosa) sur sols mésotrophes à eutrophes – milieux de vie pour de nombreuses espèces animales, notamment pour les amphibiens, ces formations correspondent à la dynamique naturelle des bas-marais et des zones d’atterrissements des plans d’eau ; les tourbières à Ossifrage (Narthecium ossifragum), suintements tourbeux colonisés en partie par cette plante patrimoniale ; les peuplements de Laîche paniculée (Carex paniculata), plante qui est elle-même d’intérêt patrimonial ; les radeaux flottants à Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata) et Comaret (Potentilla palustris), groupement végétal pionnier constitué sur le site du Trèfle d’eau et qui forme la transition entre les communautés amphibies et les communautés de tourbière. De nombreux autres milieux humides sont présents ici ; ils ne sont pas inscrits dans la liste des habitats déterminants pour les ZNIEFF, mais possèdent une réelle valeur patrimoniale (certains sont notamment d’intérêt communautaire au titre de la directive européenne « Faune-Flore-Habitats »), comme les landes humides à Bruyère à quatre angles (Erica tetralix), les landes humides à Molinie bleue (Molinia caerulea), les mégaphorbiaies, les prairies acides à Molinie Bleue, les bas-marais acides et les tourbières asséchées envahies par la Molinie bleue. Présence notable de nombreux secteurs paratourbeux (parfois tourbeux) dont certains sont dotés de sphaignes, mousses d’intérêt patrimonial à fort pouvoir absorbant, qui caractérisent les tourbières. D’autres habitats présents, plus mésophiles et/ou artificiels tels que les ronciers, les fourrés, les landes à fougères ou à Genêt à balais, les pâtures mésophiles, les prairies naturelles de fauche, les prairies temporaires de fauche (parfois établies sur d’anciennes prairies humides) et les différents boisements contribuent aussi à la diversité du site en servant notamment de corridors écologiques.
La grande diversité du site en milieux naturels se vérifie par la présence de nombreuses plantes patrimoniales. En effet, 28 espèces remarquables ont été répertoriées ici, toutes liées aux zones humides. Parmi elles, citons le Mouron délicat (Anagallis tenella), l’Arnica des montagnes (Arnica montana), la Laîche puce (Carex pulicaris), le Cirse d’Angleterre (Cirsium dissectum), l’Orchis des Charentes (Dactylorhiza elata subsp. sesquipedalis), la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium), l’Écuelle d’eau (Hydrocotyle vulgaris), la Balsamine des bois (Impatiens noli-tangere), la Fougère des montagnes (Oreopteris limbosperma), la Fougère du hêtre (Phegopteris connectilis), la Renouée bistorte (Polygonum bistorta), la Renoncule à feuilles d’aconit (Ranunculus aconitifolius), le Rhynchospore blanc (Rhynchospora alba), la Valériane dioïque (Valeriana dioica), la Véronique à écusson (Veronica scutellata), la Violette des marais (Viola palustris), la Petite Scutellaire (Scutellaria minor) et la Campanille à feuilles de lierre (Wahlenbergia hederacea). 4 espèces végétales sont protégées ici : une au niveau départemental, la Bruyère à quatre angles (Erica tetralix), espèce des landes humides ; une au niveau régional, le Millepertuis des marais (Hypericum elodes), espèce souvent localisée dans les pelouses amphibies vivaces oligotrophes ; ainsi que deux au niveau national, les Rossolis intermédiaire (Drosera intermedia) et à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), plantes carnivores des tourbières sur sols dénudés pour la première et sur coussins de sphaignes pour la seconde. En ce qui concerne la faune du site, présence remarquable du Lézard vivipare, espèce protégée en France et seulement observée en altitude en Midi-Pyrénées et en quelques secteurs du Ségala lotois. La zone présente aussi un intérêt entomologique avec plusieurs espèces remarquables liées aux zones humides, notamment le Grillon des marais (Pteronemobius heydenii), et d’autres, plus banales, comme le Criquet ensanglanté (Stetophyma grossum), orthoptère en raréfaction en France, mais qui reste relativement commun dans le Ségala lotois. Des prospections seront à réaliser notamment au niveau des amphibiens, lépidoptères et odonates, car le potentiel est grand.
Outre ses fonctions d’habitats pour les populations animales et/ou végétales, ce site possède de nombreuses fonctions de régulation hydraulique (soutien naturel d’étiage, auto-épuration des eaux, zone d’expansion naturelle des crues, ralentissement du ruissellement). De par la bonne qualité du cours d’eau, la présence de nombreux milieux naturels et d’espèces patrimoniales et de par les fonctions de régulation hydraulique, ce site mérite amplement sa désignation en ZNIEFF en jouant notamment un rôle majeur dans la préservation de divers espèces/habitats rares à extrêmement rares pour la région Midi-Pyrénées. Même si ce site demeure bien préservé, il souffre de plus en plus du drainage et de la fermeture du milieu. La déprise pastorale en est la cause principale.
Délimitation du site aux zones humides se localisant sur les ruisseaux de Combard et de Poutiac ainsi que de leurs affluents, autour des lieux-dits « de Sireyol » (Latronquière) et « de Poutiac » (Gorses). Le zonage s’étend ensuite en aval, au lit majeur du ruisseau de Poutiac et de Goutepeyrouse, jusqu’au moulin de Lantuéjouls. Ces zones humides sont situées en tête de bassin et font partie du chevelu hydrographique du Bervezou, ruisseau qui se jette dans la rivière Célé.