Ce site est principalement composé de milieux ouverts, quelquefois fauchés, mais surtout pâturés par des bovins. La richesse de ce site est essentiellement liée à la présence de nombreux habitats humides. En effet, pratiquement 50 % du zonage est concerné par ceux-ci. Diverses végétations aquatiques comme les tapis de Nénuphar jaune (Nuphar lutea), les herbiers de Rubanier émergé (Sparganium emersum) ou les remarquables herbiers de Potamot à feuilles de renouée (Potamogeton polygonifolius) sont localisées dans les eaux stagnantes du site (parfois eaux courantes aussi pour le potamot), constituant ainsi des milieux de vie pour beaucoup d’espèces animales aquatiques comme les amphibiens et de nombreux insectes, notamment les libellules. Hormis les herbiers de Potamot à feuilles de renouée, neuf autres milieux naturels remarquables dans le Lot et plus généralement en région Midi-Pyrénées ont été répertoriés ici. La plupart de ces milieux sont d’ailleurs liés à la présence d’habitats tourbeux : les gazons des bordures d’étangs acides en eaux peu profondes, avec présence de nombreuses plantes patrimoniales dont certaines sont protégées ; les pelouses atlantiques acidiphiles à Nard raide (Nardus stricta), habitat mésophile de plus en plus rare dans le Lot, car souffrant de la déprise pastorale ; les pelouses humides à Nard raide, qui possèdent une végétation originale car il s’agit d’un milieu charnier entre l’habitat précédent et les végétations de bas-marais tourbeux ; les communautés végétales à Rubanier rameux (Sparganium erectum) ; les bois tourbeux dominés par le Bouleau pubescent et la Bourdaine avec une strate muscinale riche en sphaignes ; les dépressions peu profondes des tourbières basses, constituées de plantes à haute valeur patrimoniale ; les tourbières basses à Laîche noire et Laîche étoilée (Carex nigra et Carex echinata), composées aussi de nombreuses plantes rares, dont certaines sont protégées ; les radeaux flottants à Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata) et Comaret (Potentilla palustris), groupement végétal pionnier constitué ici de ces deux plantes patrimoniales – cet habitat forme la transition entre les communautés amphibies et les communautés de tourbières ; les communautés à Rhynchospore blanc (Rhynchospora alba), habitats pionniers des sols humides dénudés et exposés des tourbières avec un cortège végétal essentiellement constitué d’espèces patrimoniales – ces communautés, très localisées sur le site, sont en relation étroite avec celles des dépressions peu profondes des tourbières. Landes humides à Bruyère à quatre angles (Erica tetralix), landes humides à Molinie bleue (Molinia caerulea), mégaphorbiaies, diverses prairies humides oligotrophes à eutrophes, boisements rivulaires comme les aulnaies-saulaies marécageuses, végétations humides des ourlets des cours d’eau, bas-marais acides, végétation des eaux courantes des rivières à Glycérie flottante (Glyceria fluitans), peuplements de grandes laîches (Carex) et tourbières asséchées envahies par la Molinie bleue sont les autres habitats humides recensés sur le site. D’autres habitats présents, plus mésophiles et/ou artificiels tels que les ronciers, les landes à fougères, les pâtures mésophiles, les prairies naturelles de fauche, les prairies amendées (souvent établies sur d’anciennes prairies humides), les boisements, les haies, les taillis, les fourrés et les terrains en friche contribuent à la diversité du site en servant notamment de corridors écologiques.
La grande diversité du site en milieux naturels se vérifie par la présence de nombreuses plantes patrimoniales. En effet, 26 espèces remarquables sont présentes ici, toutes liées aux zones humides. Parmi elles, citons l’Arnica des montagnes (Arnica montana), la Laîche à bec (Carex rostrata), le Cirse d’Angleterre (Cirsium dissectum), la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum polystachion), l’Écuelle d’eau (Hydrocotyle vulgaris), le Souchet sétacé (Isolepis setacea), la Renouée bistorte (Polygonum bistorta), la Renoncule de Lenormand (Ranunculus omiophyllus), la Valériane dioïque (Valeriana dioica) et la Véronique à écusson (Veronica scutellata). 6 espèces végétales sont protégées ici : deux au niveau départemental, la Laîche fausse brize (Carex brizoides) et la Bruyère à quatre angles (Erica tetralix) ; deux au niveau régional, le Millepertuis des marais (Hypericum elodes) ainsi que le Scirpe à nombreuses tiges (Eleocharis multicaulis), espèces souvent localisées dans les pelouses amphibies vivaces oligotrophes ; ainsi que deux au niveau national, les Rossolis intermédiaire (Drosera intermedia) et à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), plantes carnivores des tourbières sur sols dénudés pour la première et sur coussins de sphaignes pour la seconde. En ce qui concerne la faune du site, présence remarquable du Lézard vivipare, espèce protégée en France et seulement observée en altitude en Midi-Pyrénées et en quelques secteurs du Ségala lotois. Le Criquet palustre (Chorthippus montanus), orthoptère rarissime dans le Lot et plus généralement en Midi-Pyrénées, est une espèce de faible amplitude écologique, inféodée aux milieux humides. Il affectionne plus particulièrement les sites à végétation hétérogène, notamment ceux qui sont gérés par pâturage extensif. Des espèces typiques et plus banales des zones humides sont présentes sur cette zone, comme le Criquet ensanglanté (Stetophyma grossum). Des prospections seront à réaliser notamment au niveau des amphibiens, lépidoptères et odonates, car le potentiel est grand.
Outre ses fonctions d’habitats pour les populations animales et/ou végétales, ce site possède de nombreuses fonctions de régulation hydraulique (soutien naturel d’étiage, auto-épuration des eaux, zone d’expansion naturelle des crues, ralentissement du ruissellement). De par la bonne qualité du cours d’eau, la présence de nombreux milieux naturels et d’espèces patrimoniales et de par les fonctions de régulation hydraulique, ce site mérite amplement sa désignation en ZNIEFF en jouant notamment un rôle majeur dans la préservation de divers espèces/habitats rares à extrêmement rares pour la région Midi-Pyrénées. Même si ce site reste bien préservé, il souffre de plus en plus du drainage et de la fermeture du milieu, notamment due à la déprise pastorale.
Délimitation du site aux zones humides du ruisseau de Goutepeyrouse et de ses affluents, entre la commune de Latronquière et le lieu-dit « le Pental » (commune de Lauresses). Quelques prairies humides se situant en amont du ruisseau du Bousquet sont incorporées au sein du zonage ZNIEFF, autour des lieux-dits « Lascroux », « Laprade » et « Mazarguil ». Ces zones humides sont situées en tête de bassin, et font partie du chevelu hydrographique du Bervezou et du Veyre, ruisseaux qui se jettent dans la rivière Célé.