ZNIEFF 730030358
Bois, landes et tourbières d'Uglas

(n° régional : Z2PZ0080)

Commentaires généraux

Le site « bois, landes et tourbières d’Uglas » est situé en rive droite du Gers en face du village d’Uglas. Il est disposé à une altitude comprise entre 490 et 560 m, en situation moyenne sur le versant nord du plateau de Lannemezan (c’est-à-dire en situation intermédiaire entre les tourbières trouvées en position amont et celles trouvées à l’aval). Ce site est agencé autour d’une dizaine de petites unités tourbeuses qui se développent à partir de sources réparties çà et là sur ce versant exposé à l’ouest. Il s’étend jusqu’à la zone alluviale proche de la rivière (présence de zones tourbeuses et de prairies humides).

Le climat est humide et chaud en été, sans sècheresse estivale, et bénéficie en hiver d’une situation d’abri par rapport aux vents dominants.

Les sols sont des cailloutis (glaises bigarrées ligniteuses du Lannemezan) généralement constitués de galets siliceux disposés dans une matrice riche en argile. Imperméables, ils fixent sur le plateau dominant le site une grande partie des eaux de précipitations qui s’écoulent par des sources latérales dès que le relief le permet.

Le Gers est ici réalimenté par le canal de la Neste, ce qui induit un régime hydrologique perturbé de la rivière. Une importante micro-centrale est située sur la limite aval du site.

Les habitats à valeur patrimoniale sont répartis sur tout le versant dominant le Gers.

Ils comprennent des boisements de tourbière et de bord de rivière : formations à Saule cendré (Salix cinerea) et Bourdaine (Frangula alnus) longeant le cours du Gers et certaines zones d’accumulation d’eau, l’aulnaie-frênaie riveraine, des taches de mégaphorbiaie à hautes herbes et fougères avec l’Eupatoire chanvrine (Eupatorium canabinum) et l’Osmonde royale (Osmunda regalis).

Les tourbières acides et landes humides n’ont pas subi d’atteintes fonctionnelles, mais sont souvent abandonnées et en voie de fermeture.

On rencontre des bas-marais acides et des landes humides à Bruyère à quatre angles (Erica tetralix) avec le Genêt d’Angleterre (Genista anglica) et la Laîche étoilée (Carex echinata).

Il y a plus ponctuellement des éléments de tourbière active en voie de fermeture (sept unités sur huit observées en 1996) dominée par la Molinie bleue (Molinia caerulea) avec également de la tourbière active avec des sphaignes (Sphagnum sp.), le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) et la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium).

Les parties les plus humides forment de la tourbière de transition caractérisée par la formation de radeaux à Trèfle d’eau (Menyanhtes trifoliata) avec des potamots (Potamogeton sp.).

La lande sèche tend à se refermer et évolue vers la chênaie acidiphile. Des boisements de conifères ont été réalisés à l’extrême nord du site. La lande subsiste cependant çà et là avec l’Ajonc nain (Ulex minor), la Callune (Calluna vulgaris) et la Phalangère à feuilles planes (Simethis mattiazzii).

La prairie humide oligotrophe, souvent riche en joncs (Juncus acutiflorus), est également présente, habitée par le Narcisse trompette (Narcissus bulbocodium).

Ces habitats de tourbière, intéressants et assez riches, sont souvent l’objet d’un abandon plus ou moins avancé. Une remise en état par réouverture du milieu permettrait probablement l’expression d’habitats et d’espèces supplémentaires.

Le cortège d’espèces végétales, bien que son inventaire soit incomplet, est caractéristique des landes, des prairies et des milieux tourbeux.

Certaines sont reconnues pour leur rareté ou leur valeur patrimoniale : le Rossolis à feuilles rondes est sur la liste nationale des espèces protégées ; l’Osmonde royale, le Trèfle d’eau, l’Ajonc nain et la Phalangère à feuilles planes sont des espèces déterminantes.

On note en outre plusieurs espèces d’intérêt patrimonial ou bio-indicatrices déjà mentionnées comme la Bruyère à quatre angles, la Linaigrette à feuilles étroites, le Narcisse trompette ou le Genêt d’Angleterre.

Assez peu de données ont été communiquées concernant la faune de ce site. On peut cependant indiquer que dans un travail réalisé entre 1995 et 1997 (Larroque et Muratet), le Lézard vivipare (Zootoca vivipara) avait été observé dans sept unités tourbeuses sur neuf étudiées, ce qui indique une bonne représentation de cette espèce de faune (déterminante en dessous de 500 m d’altitude), dont on compte peu de stations à basse altitude.

On doit enfin signaler de bonnes potentialités vis-à-vis des insectes, notamment les papillons.

Ce site présente des intérêts manifestes au niveau des habitats naturels présents, notamment de leur variété, de la flore observée, et vis-à-vis du Lézard vivipare qui y est bien représenté. Il a des potentialités intéressantes pour d’autres espèces animales. Il s’insère enfin dans un réseau de tourbières, représenté dans presque chaque vallée du Lannemezan, au sein duquel des échanges d’espèces et des haltes migratoires sont possibles.

Commentaires sur la délimitation

La délimitation du site a été réalisée sur la base de l’agencement des zones humides, notamment des contours des tourbières, des bois marécageux et des chênaies qui les entourent sur la rive droite du Gers. Les limites ouest et est s’appuient respectivement sur la rive gauche du Gers et sur un chemin forestier.