ZNIEFF 730030360
Ensemble de coteaux au nord du Pays de Mirepoix

(n° régional : Z2PZ2085)

Commentaires généraux

Le site correspond aux Razès de Mirepoix, au nord-est du département de l’Ariège. Il est compris dans le bassin de l’Hers. Il est composé de coteaux marneux et molassiques et de collines, et présente une forte influence méditerranéenne alternée avec des influences plus atlantiques en fonds de vallées et versants nord. Le bois de la Belène constitue un îlot forestier dans cet ensemble de coteaux à mosaïque paysagère très marquée. La partie est, au niveau des communes de Malegoude et Sainte-Foi, présente aussi quelques retenues d’eau collinaires. L’activité agricole est bien représentée à la fois par le pastoralisme, les cultures céréalières et les systèmes de polyculture. La ZNIEFF de type 2 comprend trois ZNIEFF de type 1 concernant des coteaux (« Coteaux de Gaudiès et de Saint-Félix-de-Tournegat », « Coteaux de Manses à Teilhet » et « Coteaux du nord-Mirapicien »).

Concernant les habitats naturels du site, la mosaïque de milieux à affinités méditerranéennes (pelouses sèches à orchidées, fruticées sclérophylles, bois et pré-bois) et la présence de falaises et d’un réseau de plans d’eau en font une zone remarquable et intéressante pour de nombreux groupes d’espèces floristiques et faunistiques. La ZNIEFF présente aussi des peuplements forestiers assez originaux avec des mélanges de chênes pubescents (Quercus humilis), chênes verts (Quercus ilex), Hêtre (Fagus sylvatica) et même Charme (Carpinus betulus). Enfin, nous pouvons mentionner la présence de groupements de végétation aquatique à grands potamots, de pelouses à Aphyllanthe de Montpellier (Aphyllanthion) et de prairies humides à Molinie sur calcaire (Molinion).

D’un point de vue floristique, l’intérêt majeur réside dans la présence de nombreux éléments d’affinités méditerranéennes : le Romarin (Rosmarinus officinalis), le Thym (Thymus vulgaris), le Chêne vert (Quercus ilex), l’Aphyllanthe de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis), le Genêt scorpion (Genista scorpius), l’Alaterne (Rhamnus alaternus)... La zone abrite aussi des orchidées de fort intérêt patrimonial : l’Orchis parfumé (Orchis coriophora subsp. fragrans), protégée nationale, l’Ophrys de Gascogne (Ophrys vasconica), l’Ophrys sillonné (Ophrys sulcata) et le Limodore avorté (Limodorum abortivum). Enfin, les parcelles de céréales sont l’habitat d’espèces végétales messicoles dont deux sont protégées nationalement : la Nigelle de France (Nigella gallica) et la Dauphinelle de Verdun (Delphinium verdunense). On rencontre également l’Adonis d’automne (Adonis annua), la Spéculaire miroir-de-Vénus (Legousia speculum-veneris), le Pavot rude (Papaver argemone), dont c’est l’une des quelques stations ariégeoises, le Peigne de Vénus (Scandix pecten-veneris), etc. Il faut également noter la présence remarquable du Hêtre (Fagus sylvaticus) dans un tel contexte. Le bois de la Belène héberge un nombre important d’essences forestières (entre autres le Charme, une des rares stations en Ariège, probablement en limite d’aire) qui génère une grande diversité de champignons. Des inventaires complémentaires, en particulier sur la fonge ectomycorhizienne, permettraient vraisemblablement de mettre en évidence des enjeux forts.

Sur le plan faunistique, la zone est remarquable pour plusieurs groupes : l’avifaune des milieux humides et des plans d’eau, avec le Héron cendré (Ardea cinerea), le Héron bihoreau (Nycticorax nycticorax), le Héron pourpré (Ardea purpurea), la Grande Aigrette (Egretta alba), l’Aigrette garzette (Egretta garzetta), la Bécassine des marais (Gallinago gallinago), le Petit Gravelot (Charadrius dubius)..., plusieurs de ces espèces étant nicheuses sur le site ; les rapaces de milieux boisés et bocagers protégés au niveau national, pour lesquels la zone est un site de nidification et un territoire de chasse (notamment l’Aigle botté) ; l’entomofaune avec la présence d’odonates comme la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), la Libellule fauve (Libellula fulva), l’Agrion mignon (Coenagrion scitulum) et le Sympétrum méridional (Sympetrum meridionale), et celle de lépidoptères d’intérêt patrimonial comme l’Aurore de Provence (Anthocharis belia euphenoides), le Miroir (Heteropterus morpheus), le Damier de la succise (Euphydryas aurinia), le Nacré de la filipendule (Brenthis hecate) et l’Ocellé rubané (Pyronia bathseba) ; l’herpétofaune, avec des stations de Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition originale en Midi-Pyrénées ; les amphibiens, avec la présence du Crapaud accoucheur (Alytes obstetricans), du Pélodyte ponctué (Pelodytes punctata), de la Rainette méridionale (Hyla meridionalis), de la Grenouille agile (Rana dalmatina) et du Triton marbré (Triturus marmoratus).

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF de type 2 correspond à l’ensemble des coteaux calcaires et marneux et des collines du nord-est du département de l’Ariège, situés en rive droite de l’Hers. Cela constitue un ensemble cohérent d’un point de vue biogéographique (forte influence méditerranéenne). Elle englobe trois ZNIEFF de type 1 présentant de fortes similarités entre elles. Au sud et à l’ouest, les contours s’appuient sur la limite entre la zone de coteaux et la plaine de l’Hers, plus artificialisée. De la même façon, au nord et à l’est, le contour évite les zones plus anthropisées et sensiblement moins riches en enjeux naturels identifiés à l’heure actuelle.