ZNIEFF 730030363
L´Ourse et ses affluents de Ferrère à Izaourt

(n° régional : Z2PZ0097)

Commentaires généraux

Le site du bassin versant aval de l’Ourse se développe à une altitude comprise entre 437 et 840 m en rive gauche de la Garonne. Il structure le paysage de la Barousse. L’Ourse se jette dans la Garonne entre Izaourt et Loures-Barousse, après un parcours orienté au nord-est. C’est un torrent de moyenne montagne dont le régime des eaux n’est que très peu altéré par de rares installations hydroélectriques de petites dimensions. Le contexte géologique global du site est dominé par divers types de roches calcaires et par des dépôts glaciaires localement importants, en particulier des cordons morainiques. On rencontre successivement des terrains de l’Ordovicien à proximité de Ferrère, puis des calcaires plus ou moins métamorphisés (marbres ou dolomies, calcaires de l’Urgonien puis du Barrémien), des ensembles morainiques et enfin, en aval de Sarp, des terrasses inondables post-glaciaires. Cette situation, malgré un contraste entre les blocs de granite d’origine morainique et les terrains calcaires, n’offre pas de très grands contrastes dans les types de végétation dominés par la composante calcaire du milieu. La géologie offre au niveau du gouffre de Saoule un relief karstique spectaculaire.

Le climat est montagnard en amont de Mauléon, avec des conditions confinées de type gorge, plus doux en aval avec l’apparition de conditions méditerranéennes sur le relief proche de la rivière (Ourde, Troubat).

Les habitats naturels sont dominés par le milieu aquatique avec le type torrentiel à truite, les ruisseaux affluents qui sont à faible débit et tendent à s’assécher en été. On rencontre des boisements riverains, aulnaies-frênaies, formant le plus souvent un simple cordon le long de la rivière, sauf là où le cours se divise, avec alors une galerie plus fournie. Le milieu boisé comprend ponctuellement de la forêt de ravin (tilliaie-frênaie en aval du gouffre de Saoule). La mégaphorbiaie est bien développée au niveau des gorges avec un fort développement de la Lunaire vivace (Lunaria rediviva). Des parois calcaires plongent dans la rivière, surtout en amont de Bramevaque. Au niveau de la commune d’Ourde, le gouffre de Saoule déjà cité offre une végétation de parois calcaires avec la Ramonde des Pyrénées (Ramonda myconi), l’Érine des Alpes (Erinus alpinus), l’Arabette des Alpes (Arabis alpina), le Millepertuis à feuilles rondes (Hypericum nummularium), la Valériane des montagnes (Valeriana montana), le Nerprun des Alpes (Rhamnus alpinus), des dalles calcaires végétalisées et pelouses pionnières avec notamment l’Orpin blanc (Sedum album), l’Orpin à feuilles épaisses (Sedum dasyphyllum), la Globulaire à tige nue (Globularia nudicaulis), ainsi que des grottes plus ou moins en réseau.

Le long du cours dans sa partie moyenne et aval, les prairies de fauche dominent avec des prairies maigres à Avoine dorée (Trisetum flavescens), et entre Mauléon et Bramevaque des prairies plus riches en calcaire avec notamment l’Ornithogale des Pyrénées (Ornithogalum pyrenaicum). On trouve également dans un vallon latéral une prairie humide calcaire avec l’Orchis parfumé (Orchis coriophora subsp. fragrans).

Cet ensemble d’habitats naturels en bordure de rivière est assez original et confère au site un grand intérêt du point de vue écologique. L’abondance des prairies constitue un facteur positif pour le maintien de la qualité des eaux.

Le site est intéressant par la présence d’espèces végétales dont plusieurs ont déjà été citées. On relève la présence d’espèces appartenant à la liste nationale des espèces protégées comme l’Orchis parfumé, au Livre rouge régional telles que la Ramonde des Pyrénées, et à la liste des déterminantes ZNIEFF avec en plus des précédentes la Lunaire vivace et la Valériane des Pyrénées (Valeriana pyrenaica).

Parmi les espèces de mammifères signalées sur le site, on note le Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus), dont la présence reste d’actualité contrairement à de nombreux autres sites où elle est devenue plus précaire, la Loutre (Lutra lutra), qui a recolonisé le site dans le début des années 2000 et semble maintenir sa présence sur tout le cours ainsi que sur ses annexes à l’aval, et le Putois (Mustela putorius).

La présence de l’Écrevisse à patte blanches (Austropotamobius pallipes) a déjà été constatée sur une partie du réseau hydographique.

Les poissons offrent également un grand intérêt avec le Saumon atlantique (réintroduit et présent uniquement au niveau du contact avec la Garonne), le Chabot (Cottus sp.), et dans la partie aval du cours au niveau d’Izaourt, un cortège intéressant composé de la Lamproie de Planer (Lampetra planeri), du Goujon (Gobio sp.) et du Vairon (Phoxinus phoxinus), le dernier étant le seul à pouvoir présenter des effectifs importants.

L’Ourse est une petite rivière de moyenne montagne qui a conservé des conditions écologiques intéressantes avec une gamme d’habitats variée, une faune de mammifères et de poissons assez riche et une flore comprenant quelques espèces caractéristiques.

Commentaires sur la délimitation

Ce site a été délimité sur la base du réseau hydrographique aval de l’Ourse à partir de Ferrère. Les ruisseaux affluents sont intégrés ainsi que les canaux d’irrigation ou de moulins qui hébergent également des enjeux naturels. Les limites amont de la ZNIEFF correspondent aux intersections avec les ZNIEFF consacrées aux massifs. Certaines parties de prairies ou de pentes rocheuses attenantes présentant un intérêt particulier sont associées à ce site.