ZNIEFF 730030364
Neste moyenne et aval

(n° régional : Z2PZ0108)

Commentaires généraux

Ce site correspond au cours de la Neste en aval d’Arreau, de 420 à 720 m d’altitude. La végétation est collinéenne en partie basse avec quelques pointements méditerranéens. Elle devient montagnarde lorsqu’on s’élève dans la vallée.

Le bassin aval, entre La Barthe-de-Neste et Montréjeau, a une physionomie de plaine, mais conserve des caractéristiques écologiques montagnardes ; sur la partie centrale et amont du site alternent des affleurements rocheux, calcaires et plus ponctuellement de grès rouges acides, avec des terrasses alluviales de faible extension. À l’aval, ces dernières viennent s’appuyer sur un socle de calcaire parfois mis à nu par le cours de la Neste (Bizous, Nestier, Aventignan). Le climat est contrasté, à dominante atlantico-montagnarde. Les étés sont généralement chauds sans sècheresse marquée.

Le régime de la rivière est perturbé par les prélèvements d’eau pour l’alimentation du canal de la Neste. L’exploitation hydroélectrique sur le bassin versant de la Neste génère des variations de niveaux et s’accompagne parfois d’opérations de transparence avec relargage de sédiments accumulés dans les barrages.

En ce qui concerne les habitats naturels, les eaux courantes sont colonisées dans la moitié aval du site par des herbiers de renoncules (Ranunculus fluitans) parfois abondants. Les plans d’eau d’anciennes gravières (Tuzaguet) peuvent être envahis par des massifs dominés par de petits potamots (Groenlandia densa) et éventuellement des characées. Les formations rivulaires comprennent des végétations colonisant les bancs de graviers enrichis en limons et vases (Chenopodion rubri ou Bidention), des massifs de saules arbustifs (Saule drapé [Salix eleagnos], Saule pourpre [Salix purpurea]) moins fréquents que sur la partie amont de la Neste.

Les boisements riverains sont constitués de saulaie blanche et d’aulnaie-frênaie assez fréquentes, parfois accompagnées de mégaphorbiaies dont certaines plus typiques comprennent l’Aconit tue-loup (Aconitum lycoctonum) et l’Impatience (Impatiens noli-tangere), non déterminantes.

Les prairies riveraines comprennent des prairies de fauche montagnardes en limite basse de répartition, avec une flore riche et caractéristique (non déterminante), notamment la Sanguisorbe officinale (Pimpinella major), l’Avoine dorée (Trisetum flavescens), la Renouée bistorte (Polygonum bistorta) et la Berce des Pyrénées (Heracleum pyrenaicum). Elles donnent un attrait important à ce site lié à un bon entretien et à leur localisation à une altitude très basse du fait de conditions stationnelles fraîches. Des prairies maigres de fauche existent également, et sont en général bien représentées et caractéristiques sur ce site, là où les champs cultivés ne les ont pas remplacées.

Les forêts jouxtant la rivière sont des boisements de feuillus : forêts de ravins à tilleuls ou érables (Tilia cordata, Acer pseudoplatanus et Acer platanoides) sur les terrains instables, chênaies calcicoles.

Les sources pétrifiantes sont représentées très ponctuellement (aval d’Arreau) alors que les grottes, un peu plus nombreuses et rarement très grandes, sont souvent habitées par des chauves-souris.

La plupart des habitats cités sont déterminants et appartiennent à l’annexe I de la directive « Habitats ».

La partie aval de la vallée de la Neste présente un cortège intéressant d’espèces végétales à forte valeur patrimoniale comprenant des espèces déterminantes telles que Raiponce des Pyrénées (Phyteuma pyrenaicum), Vesce à quatre graines (Vicia tetrasperma), Violette des champs (Viola arvensis) et Scléranthe à crochets (Scleranthus uncinatus), parfois inscrites aussi sur la liste rouge régionale : Fritillaire des Pyrénées (Fritillaria nigra), Lathrée écailleuse (Lathrea squamaria) et Ophioglosse commun (Ophioglossum vulgatum).

La faune est riche avec une douzaine d’espèces déterminantes.

La Loutre d’Europe (Lutra lutra) s’est développée ici dans la première moitié des années 2000, mais l’aval de ce site (Saint-Paul, Aventignan) est l’un des rares points de persistance possible dans les années 1980 et 1990 ; le Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus), signalé à la fin des années 1980 sur la partie aval et encore présent en 2000 à Arrea. Ces 2 espèces sont emblématiques des eaux de bonne qualité.

Le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), les Petit et Grand Rhinolophes (Rhinolophus hipposideros et Rhinolophus ferrumequinum) qui peuvent chasser au-dessus de la rivière, hivernent et/ou se reproduisent dans certaines cavités adjacentes.

Les Petit/Grand Murins (Myotis myotis et Myotis blythii) occupent les anfractuosités de certains ponts.

Les espèces de poissons comptent le Chabot (Cottus sp.) et le Saumon atlantique (Salmo salar) en cours de réintroduction sur le haut bassin de la Garonne, ces deux espèces comme les précédentes appartenant à l’annexe II de la directive « Habitats ».

Parmi les oiseaux présents, on signale l’Hirondelle de rivage (Riparia riparia) qui forme la seule petite colonie du département, en milieu artificiel sur un secteur d’extraction de gravier.

Parmi les mammifères, on signale enfin la présence du Putois (Mustella putorius) qui fréquente notamment le bord de la rivière dans sa partie aval (Tuzaguet).

Commentaires sur la délimitation

La délimitation du site a été réalisée sur la base du tracé du cours de la Neste en aval d’Arreau, élargi d’une part aux sites où sont signalées des espèces de plantes déterminantes (liées aux zones humides, aux parois formant des gorges et aux prairies riveraines et ripisylves attenantes au cours), et d’autre part aux aires de vigilance d’espèces faunistiques patrimoniales.

En outre, a été intégrée au périmètre l’unique colonie d’Hirondelle de rivage, dans une ancienne carrière, à Montégut.