ZNIEFF 730030367
Cours de l'Arrats

(n° régional : Z2PZ2018)

Commentaires généraux

Ce site correspond au corridor de l’Arrats, constitué de la rivière elle-même, de sa ripisylve et des milieux inondables situés dans le lit majeur (zone naturelle d’épandage des crues).

Les prairies naturelles, qui occupaient quasiment tout le lit majeur au début du XXe siècle, constituent encore un réseau de plusieurs dizaines d’hectares, réparties en îlots plus ou moins importants. Les prairies naturelles les plus anciennes constituent des écosystèmes originaux, avec une biodiversité exceptionnelle :

- elles accueillent des communautés végétales de zones humides : prairies longuement et régulièrement inondables, mégaphorbiaies, fossés à Grand carex et à Eleocharis ;

- la flore de ces prairies est particulièrement riche, associant des espèces « fourragères » à des espèces hygrophiles ; certaines sont très rares, comme la Jacinthe romaine (Bellevalia romana), espèce protégée au niveau national et dont le cours de l’Arrats accueille plusieurs stations parmi les plus importantes du département, le Scirpe maritime (Bolboschoenus maritimus), ou encore l’Orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata) ;

- les insectes, araignées et autres invertébrés : sauterelles, criquets, grillons, mantes, libellules, papillons... sont très nombreux à vivre dans ces milieux herbeux humides exempts de pesticides ; on citera à ce titre le Cuivré des marais (Lycaena dispar), papillon protégé nationalement, inféodé à ces prairies inondables ;

- les amphibiens : plusieurs espèces de crapauds, grenouilles et tritons pondent dans les fossés, les mares, voire directement dans les prairies inondées au printemps ; protégées et rares au niveau national, (comme le Triton marbré), elles disparaissent systématiquement avec le retournement des prairies inondables ;

- les poissons : l’Arrats héberge de belles populations d’Anguille (Anguilla anguilla) et de Toxostome ou Sofie (Chondrostoma toxostoma), néanmoins perturbées par les opérations passées de recalibrage de la rivière, son régime hydraulique artificialisé et la pollution des eaux liée aux intrants agricoles.

Le corridor que constituent les prairies et les boisements humides le long de l’Arrats joue un rôle essentiel dans la circulation de l’ensemble de la faune dans la vallée : oiseaux, mammifères, reptiles, batraciens...

En outre, des ensembles bocagers remarquables, avec de nombreux gros arbres, des boisements humides et de multiples haies, constituent eux-mêmes des habitats propices à de nombreuses autres espèces non encore observées ou recherchées (coléoptères, oiseaux, mammifères).

Effets de l’évolution de l’agriculture et de la diminution du nombre d’éleveurs dans le Gers, les prairies inondables de l’Arrats disparaissent de la vallée (à l’image des autres vallées du département) au profit des champs cultivés ou des peupliers, sans compter les infrastructures aux abords des villes riveraines.

Ces zones humides, ces habitats naturels, cette faune et cette flore sont de plus en plus isolés et rares, et nécessitent une attention accrue.

Commentaires sur la délimitation

Ce sont les prairies inondables situées dans le lit majeur de l’Arrats qui sont les bases de la délimitation de cette zone. Celle-ci comprend aussi les bords de la rivière et les boisements limitrophes, ainsi que les cultures interstitielles, par logique de continuité fonctionnelle.