ZNIEFF 730030372
Coteau sec d'Avignonet-Lauragais

(n° régional : Z2PZ0228)

Commentaires généraux

Ce site concerne un secteur de coteaux secs d’une vingtaine d’hectares, localisé sur la commune d’Avignonet-Lauragais, en limite régionale avec le Languedoc-Roussillon (Aude). Ces quelques versants abrupts qui surplombent la rivière la Cantarane reposent sur des roches calcaires d’origine lacustre affleurantes, et sont orientés au sud-est. Leur géomorphologie combinée à leur exposition fait qu’ils sont soumis à une influence pseudoméditerranéenne assez forte pour la région Midi-Pyrénées, mais caractéristique de certains coteaux du Lauragais. De plus, la pente et les affleurements rocheux y limitent fortement l’agriculture, permettant à des formations végétales intéressantes de se maintenir avec un bon état de conservation.

Les milieux les plus remarquables sont représentés par des pelouses du Xerobromion qui recouvrent la majeure partie du coteau. D’autres habitats déterminants souvent contigus dénotent également la richesse de ce coteau : landes à Genévrier, garrigues à Helianthemum et Fumana et lisières xérothermophiles y sont répartis en mosaïque. Ainsi, ce coteau est remarquable par l’abondance en espèces à tendance méditerranéenne typiques du cortège des pelouses sèches calcaires : l’Aster à feuilles d’osyris (Aster linosyris), l’Ail rose (Allium roseum), le Brachypode à deux épis (Brachypodium distachyon), la Carline en corymbe (Carlina corymbosa), la Catananche bleue (Catananche caerulea), le Cirse acaule (Cirsium acaule), la Lavande à larges feuilles (Lavandula latifolia) et la Mâche à fruits velus (Valerianella eriocarpa) sont dispersés en de nombreuses stations (et avec un grand nombre d’individus) sur l’ensemble de la zone. Cette influence méditerranéenne se retrouve aussi dans la strate arbustive avec le Nerprun alaterne (Rhamnus alaternus) et le Chèvrefeuille d’Étrurie (Lonicera etrusca). On compte également des espèces communes dans la région méditerranéenne mais assez rares en Midi-Pyrénées, et localisées le long de la limite administrative avec l’Aude, comme l’Euphorbe dentée (Euphorbia serrata), la Vipérine des Pyrénées (Echium asperrimum), la Germandrée dorée (Teucrium aureum), l’Hélianthème à feuilles de saule (Helianthemum salicifolium) ou encore la Cousteline (Reichardia picroides) qui semble n’être connue que de quatre stations dans la région. On peut noter également l’Hélianthème à feuilles de lédum (Helianthemum ledifolium), dont les populations de cette ZNIEFF sont les seules connues en Midi-Pyrénées.

Deux espèces, plus rares et bénéficiant de statuts de protection intégrale, sont particulièrement intéressantes : l’Orchis papillon (Anacamptis papilionacea) qui est une espèce protégée en Midi-Pyrénées et dont la Haute-Garonne possède une part importante des populations de France (plusieurs centaines de pieds ont été recensés ici) et l´Ophrys à grandes fleurs (Ophrys magniflora). Cette dernière qui est protégée nationalement constitue une rareté dans tout le pays : elle est présente seulement dans 4 départements du sud et 3 stations en Haute-Garonne pour la région Midi-Pyrénées. Enfin, on trouve, en bordure des cultures à l’ouest du site, quelques stations de plantes messicoles assez classiques avec la Spéculaire miroir-de-Vénus (Legousia speculum-veneris), le Peigne de Vénus (Scandix pecten-veneris) et l’Anthémis élevé (Anthemis altissima) notamment.

Ainsi, ce coteau apparaît particulièrement intéressant pour une flore à influence méditerranéenne dont le cortège est riche et conséquent.

Commentaires sur la délimitation

Cette ZNIEFF est centrée sur une petite partie de coteau sec calcaire qui concentre des espèces floristiques à influence méditerranéenne intéressantes. Les limites de la zone suivent donc les contours des secteurs encore naturels situés en fortes pentes et qui hébergent cette végétation. Les parcelles cultivées alentour, notamment à l’ouest du site, ont été exclues du contour, tout comme la décharge située au centre de la ZNIEFF.