ZNIEFF 730030378
Coteaux secs calcaires d'Auriac-sur-Vendinelle à Noumérens

(n° régional : Z2PZ0236)

Commentaires généraux

Cette zone située au cœur du Lauragais est constituée par un ensemble de coteaux secs calcaires (calcaire lacustre) qui se succèdent le long du ruisseau de l’Olivet, au sud-est d’Auriac-sur-Vendinelle. Leur géomorphologie et leur exposition au sud-est font qu’ils sont soumis à une influence pseudoméditerranéenne assez forte pour la région. Entre ces deux lignes de coteaux orientés nord-ouest - sud-est, des parcelles agricoles forment des corridors entre les différents coteaux à pelouses ou écorchements. Bien que l’agriculture dans le Lauragais soit assez intensive, le sol calcaire étant très près de la surface, le travail des labours est souvent beaucoup moins destructeur qu’ailleurs. Il n’est donc pas rare de trouver de belles populations de plantes messicoles dans ces zones de transition. L’intérêt fort de la flore sur cette ZNIEFF est surtout lié à tous les sommets de coteaux, les affleurements calcaires et les micro-éboulis de pentes qui offrent des habitats déterminants comme les garrigues à Helianthemum et Fumana par exemple. Nous trouvons sur ces milieux des espèces comme le Micrope dressé (Bombycilaena erecta) ou la Leuzée conifère (Leuzea conifera), qui est protégée en Haute-Garonne. Autour de ces petits milieux caractéristiques se développent des pelouses sèches très riches en plantes à tendance méditerranéenne. L’ensemble de ce cortège de plantes est présent sur presque tous les coteaux. Nous trouvons ainsi : l’Égilope ovale (Aegilops ovata), l’Aster à feuilles d’osyris (Aster linosyris), la Carline en corymbe (Carlina corymbosa), la Catananche bleue (Catananche caerulea), le Cirse acaule (Cirsium acaule) ou encore l’Hélianthème à feuilles de saule (Helianthemum salicifolium), qui est une espèce assez rare en Haute-Garonne. C’est aussi sur ces pelouses que nous trouvons un bel ensemble d’orchidées. Notons la présence en plusieurs stations (sur pelouses sèches, mais aussi sur les bords de routes) d’une orchidée protégée au niveau national : l’Orchis odorant (Anacamptis coriophora subsp. fragrans). En parallèle avec ces milieux secs, le bord direct du ruisseau offre un joli complexe de prairies humides en hiver et mésophiles en été. Sur ces prairies se trouve une intéressante flore puisque la Jacinthe romaine (Bellevalia romana), espèce protégée au niveau national, a été trouvée en 2003 (mais non revue depuis bien que la prairie n’ait pas changé). Cette espèce est d’ailleurs présente sur une autre station plus en aval, située dans la ZNIEFF « La Vendinelle, le Girou et prairies annexes ». Notons aussi la présence du Cirse tubéreux (Cirsium tuberosum), protégé dans le département, et de la petite fougère Ophioglossum vulgatum. Enfin, les cultures avoisinantes offrent elles aussi un bon nombre d’espèces déterminantes. Notons la présence de la Nigelle de France (Nigella gallica), espèce protégée au niveau national, sur huit stations dans cette ZNIEFF, ainsi que celle de la Passerine annuelle (Thymelaea passerina, certainement la sous-espèce gussonei), qui est une plante assez rare dans le département. Pour la faune, des prospections sur les insectes, sur les rapaces et autres oiseaux (Circaète Jean-le-Blanc souvent vu en vol) ainsi que sur les reptiles (possibilité de Seps strié) seraient une bonne source de complément de données. Les quelques boisements de cette ZNIEFF ne présentent pas, à priori, une grande diversité naturaliste (mais ce serait à vérifier, notamment avec des prospections oiseaux), mais ils jouent un rôle important d’écrans de protection naturels des milieux déterminants contre les intrants utilisés dans les parcelles de cultures intensives entourant la ZNIEFF.

Commentaires sur la délimitation

Cette ZNIEFF suit les coteaux calcaires d’origine lacustre qui bordent la vallée du ruisseau de l’Olivet. Beaucoup de ces coteaux montrent des affleurements rocheux et des pentes qui empêchent l’agriculture de s’y installer, et permettent donc à une flore riche et diversifiée de se maintenir. Ce sont principalement ces coteaux qui forment les limites de cette ZNIEFF. Néanmoins, plusieurs cultures interstitielles ont été incluses, car elles forment un corridor entre les différents coteaux, conférant davantage de cohérence à l’ensemble des deux versants. Quelques boisements en périphérie ont été intégrés dans cette ZNIEFF, car ils jouent un rôle important dans la protection de ces milieux contre les éventuels intrants issu d’une agriculture plus intensive pratiquée sur les bords de la ZNIEFF (parcelles exclues du périmètre).

Ce site, ainsi que les coteaux de faciès similiare successivement disposés le long de l’Olivet, font partie de la ZNIEFF de type 2 : « Ensemble de coteaux du Lauragais ». Ces petits coteaux, suivant leur niveau d’intérêt ou de connaissance, font l’objet ou non de ZNIEFF de type 1 comme celle-ci.