La ZNIEFF de type 2 « bois de chênes-lièges des environs de Montréal » se situe principalement dans le Gers, à la limite nord-ouest de ce département, et déborde légèrement sur celui du Lot-et-Garonne.
Elle occupe un ensemble de molasses et de sables fauves qui, soumis à une influence atlantique très marquée, porte une flore acidiphile caractéristique.
L’élément remarquable est la présence du plus important ensemble régional de bois de chênes-lièges (ou subéraies) relativement éloignés de leur foyer principal qu’est le littoral aquitain. Bien que largement sélectionnés et mis en valeur par l’homme, ce qui leur donne parfois un caractère artificiel, ces peuplements constitués de la forme occidentale du Chêne-liège (autrefois nommée Quercus suber subsp. occidentalis) peuvent être regardés comme formant un isolat de cette espèce qui serait présente ici naturellement.
Ces chênes-lièges portent des cortèges de coléoptères saproxyliques exceptionnels, dont au moins 3 nouvelles espèces de faune découvertes ces dix dernières années.
Les landes atlantiques des alentours présentent le cortège typique d’éricacées (la Callune [Calluna vulgaris], la Bruyère ciliée [Erica ciliaris], la Bruyère cendrée [Erica cinerea], la Bruyère à balais [Erica scoparia], la Bruyère à quatre angles [Erica tetralix] et la Bruyère vagabonde [Erica vagans]), la Lobélie brûlante (Lobelia urens), la Petite scutellaire (Scutellaria minor) ou bien encore la rare Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe) dont il s’agit ici d’une des seules stations gersoises actuellement connues.
En contexte plus sec apparaissent le Chêne tauzin (Quercus pyrenaica) et l’Agrostide de Curtis (Agrostis curtisii).
Enfin, une mare du site est totalement colonisée par une utriculaire du groupe vulgaris (certainement l’Utriculaire négligée, Utricularia australis, dont la détermination devra être confirmée à floraison) dont il s’agit là de la seule station gersoise actuellement connue.
Cette ZNIEFF de type 2 présente donc un patrimoine naturel remarquable pour la région Midi-Pyrénées, menacé principalement par l’agriculture intensive déjà très développée dans le Gers, et potentiellement par une intensification de la viticulture.
Les contours résultent d’un compromis entre la prise en compte des répartitions du Chêne-liège (Quercus suber), des espèces déterminantes situées à proximité, et de l’agencement des habitats naturels dans un contexte local très marqué de cultures intensives (vignoble essentiellement), en particulier de l’exclusion dans la mesure du possible de cette matrice agricole. Les contours s’appuient secondairement sur des limites physiques, et en particulier ici sur des voies de communication.