ZNIEFF 730030394
Prairies de l'aérodrome de Toulouse-Lasbordes

(n° régional : Z2PZ0274)

Commentaires généraux

Situé en limite est de Toulouse à proximité du périphérique, l’aérodrome de Lasbordes représente la majeure partie de cette ZNIEFF. Le reste est composé de parcelles de prairies de fauche situées derrière les bâtiments de l’aérodrome. D’un point de vue naturaliste, cet aérodrome s’apparente complètement à une prairie mésophile de fauche. En effet, depuis plus d’un siècle que cet aérodrome existe, il est géré (sauf les pistes en dur actuelles) comme une prairie de fauche. L’Hers-Mort, qui longe la partie ouest de cette ZNIEFF, maintient un régime hydrique favorable à un riche cortège de plantes des milieux humides, et notamment à une grande station de Jacinthe romaine (Bellevalia romana), une espèce protégée en France. C’est d’ailleurs l’une des plus grandes stations connues dans l’ouest de l’Occitanie : nous l’estimons à plus de 50 000 pieds pour le seul aérodrome. Vu la rareté de cette plante dans le monde et l’importance de cette station (et des populations de l’Occitanie), il est évident que la responsabilité régionale par rapport à son maintien est très importante dans le Midi toulousain. De plus, ces parcelles recèlent aussi d’autres plantes très intéressantes. Notons l’Ophioglosse commun (Ophioglossum vulgatum), la Gesse de Nissole (Lathyrus nissolia), le Salsifis blanc (Tragopogon porrifolius) ou encore le Trèfle maritime (Trifolium squamosum). Quelques stations éparses d'Orchis lacté (Neotinea lactea), protégée au niveau national, sont également présentes dans certaines prairies. Les effectifs restent toutefois faibles.

Sur le plan faunistique, le rare branchiopode Lepidurus apus est également un hôte de ces prairies, qui vit dans les flaques temporaires. Des prospections supplémentaires concernant les insectes et les amphibiens seraient vraisemblablement fructueuses. Un site aussi remarquable aux portes de Toulouse reste fragile face à l’urbanisation et à l’artificialisation environnantes. Chirocephalus diaphanus, un autre branchiopode, localisé et menacé en agglomération, est probablement présent aussi dans ces milieux temporaires. Il a été recensé à proximité immédiate de la ZNIEFF.

Chez les insectes, signalons la présence de l’Azuré du serpolet (Phengaris arion), papillon protégé, dans les ourlets et friches à origan en bordure de l’Hers. Il y est particulièrement abondant, notamment en rive gauche de la rivière. Le Gomphe semblable (Gomphus simillimus) est connu du site et fréquente probablement l’Hers.
Ce cours d’eau est aussi utilisé par le Putois d’Europe (Mustela putorius). Malheureusement, sa présence est souvent attestée par l’observation de cadavres sur la rocade toulousaine.

Enfin, chez la faune, les vastes prairies de l’aérodrome sont aussi utilisées par un grand nombre d’oiseaux en halte migratoire ou en période hivernale. Signalons par exemple, le Vanneau huppé (Vanellus vanellus), la Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator), le Tarier des près (Saxicola rubetra), le Milan royal (Milvus milvus) ou encore le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus).

Commentaires sur la délimitation

Cette ZNIEFF est délimitée par la présence de prairies plus ou moins humides. Elle est bornée à l’ouest par l’Hers-Mort, et ailleurs par des cultures ou l’urbanisation intense. Les pistes de l’aérodrome, qui forment un réseau complexe et sont directement entourées par des milieux à haute valeur naturaliste, n’ont pas été écartées du contour.