ZNIEFF 730030398
Réseau hydrographique du Midou et milieux annexes

(n° régional : Z2PZ2008)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF de type 2 se trouve sur le territoire des sables fauves du bas Armagnac, soumis aux influences atlantiques, en limite nord-ouest du département du Gers, dans le bassin versant du fleuve Adour. Elle est comprise dans le site Natura 2000 du « réseau hydrographique du Midou-Ludon », retenu notamment pour la présence du Vison d’Europe, et concerne 43 communes pour une superficie de 6 350 ha. Elle est constituée du lit majeur du Midou et de ses principaux affluents, dans un contexte agricole dominé par les grandes cultures et notamment celle du maïs irrigué.

Aussi, le site comptabilise de nombreux points d’eau, entre les retenues collinaires récentes créées pour l’irrigation, les anciens étangs présents sur les cartes de Cassini datant au moins du XVIIIe siècle et des mares de plus petite taille. Ces milieux de différentes superficies sont favorables au développement de la Cistude d’Europe, pour laquelle ces étangs et leurs milieux riverains représentent à la fois des lieux d’activité, d’hivernage et de reproduction. Les boisements d’aulnes et de saules au niveau des berges constituent des perchoirs permettant aux cistudes de thermoréguler. Elles disposent également de zones d’hivernage : queues marécageuses, fossés annexes et étangs de petite taille. Des zones herbagères situées à proximité des points d’eau représentent des lieux privilégiés pour la ponte.

La diversité des milieux humides est également favorable aux amphibiens : salamandres, grenouilles agiles et grenouilles rousses (rares dans le département du Gers) qui affectionnent particulièrement les milieux boisés, mais aussi à la Rainette méridionale, au Crapaud accoucheur...

Au niveau de l’avifaune, les données disponibles sur cette zone sont peu nombreuses par rapport aux potentialités, notamment en ce qui concerne les oiseaux d’eau, et permettent uniquement d’attester la présence du Guêpier d’Europe et du Pic mar pour lequel le remplacement des bois de feuillus par des peuplements de pins et de sapins réduit considérablement les possibilités de nidification.

La faune piscicole est particulièrement intéressante surtout dans les petits affluents, avec entre autres des espèces remarquables comme l’Anguille ou la Lamproie de Planer.

Ce site est également retenu en Natura 2000 par rapport au Vison d’Europe, et des prospections en ce sens sur la ZNIEFF seraient intéressantes à mener.

En ce qui concerne les boisements, on peut noter la présence de beaux peuplements à Chêne tauzin (Quercus pyrenaica), typique des conditions pédoclimatiques de ce territoire, de quelques landes humides et sèches de type atlantique, et de peuplements remarquables de Hêtre associé à des essences acidiphiles comme le Chêne pédonculé... Aulnes et saules occupent essentiellement les berges et les queues d’étangs ainsi que les bords de cours d’eau. Quelques spécimens de la sous-espèce occidentale du Chêne-liège (Quercus suber subsp. occidentalis), essence rare sur le département du Gers, rappellent aussi les influences atlantiques. Elater ferrugineus, coléoptère qui se développe exclusivement dans les vieux arbres, est présent.

Au niveau floristique, les Primevères commune et acaule (Primula vulgaris et acaulis), peu communes en Midi-Pyrénées, y sont particulièrement abondantes en compagnie de l’Isopyre faux pygamon (Thalictrella thalictroides). On peut noter la présence de végétation hygrophile avec en bordure d’étang sur les zones exondées liées aux marnages des plantes telles que la Jussie des marais (Ludwigia palustris) ou le Bident penché (Bidens cernua), la Petite scutellaire (Scutellaria minor), le Scirpe des marais (Scirpus lacustris)... Le Sérapias en cœur (Serapias cordigera), espèce acidiphile qui bénéficie d’une protection régionale, n’a été observé dans le département que sur le territoire des sables fauves. Le Nénuphar jaune (Nuphar lutea), plus commun jusque dans les années 1980 mais aujourd’hui protégé dans le département, est encore présent sporadiquement dans cette ZNIEFF.

Certains groupes taxonomiques mériteraient d’être étudiés pour améliorer la connaissance de cette ZNIEFF : chauves-souris, oiseaux, mustélidés, insectes liés au bocage, libellules et reptiles.

Le Ragondin et l’Écrevisse de Louisiane sont présents sur le site. Des impacts sur les berges des étangs, les digues et la végétation hygrophile ont été constatés. Ces modifications mettent en péril l’état de conservation des étangs et leur rôle d’habitats d’espèces patrimoniales.

Commentaires sur la délimitation

La délimitation correspond au lit majeur du Midou et de ses principaux affluents jusqu'à son entrée dans les Landes.

Les contours de cette ZNIEFF prennent en compte les habitats d'espèces patrimoniales présentes, ainsi que les milieux riverains préservés (boisements, étangs) pour la continuité fonctionnelle des écosystèmes. Les cultures sont exclues autant que faire se peut.