Situé au cœur du territoire des sables fauves du bas Armagnac soumis aux influences atlantiques, ce site est constitué d’un complexe de quatre étangs connectés entre eux et de leurs boisements riverains. Ces étangs sont utilisés pour la pisciculture extensive, et le plus grand présente un double usage avec l’irrigation. Ils sont relativement intéressants pour la Cistude d’Europe et les amphibiens. Les étangs représentent à la fois des lieux d’activité, d’hivernage et de reproduction de la Cistude d’Europe dont plusieurs individus sont régulièrement observés. Pour ce qui est des amphibiens, un cortège déterminant de 3 espèces est présent : le Crapaud accoucheur, la Rainette méridionale et la Salamandre commune terrestre.
Le paysage environnant est constitué de parcelles agricoles exploitées en grandes cultures et en vignes. Deux de ces quatre étangs sont relativement anciens et figurent sur les cartes de Cassini. Les queues boisées de ces étangs constituent de véritables niches écologiques, zones de quiétude favorables à la nidification de l’avifaune, à l’hivernage et à l’activité des cistudes. La proximité de zones herbagères comme les jachères et les prairies situées en bordure des étangs est favorable au développement des cistudes en tant que zones privilégiées pour la ponte.
On peut noter sur l’étang de Valéra, le plus grand des quatre, une remarquable jonchaie-cariçaie notamment au niveau de la queue, ainsi que des phragmites sur la digue et sur les berges bien développées en rive droite, le long d’une ancienne bande enherbée de 30 m de large. On trouve également sur cette rive une vasière à haute jonchaie bordée de saules.
Les bois qui bordent le ruisseau adducteur ainsi que les aulnaies-saussaies situées en queues d’étangs jouent un rôle tampon vis-à-vis des risques d’arrivées d’intrants et de matières en suspension dans le ruisseau adducteur, limitant ainsi le comblement rapide des étangs.
Un complément de prospection serait à envisager en ce qui concerne la flore et l’entomofaune de ces étangs, notamment les libellules et les insectes liés aux vieux arbres.
Deux de ces étangs sont colonisés par la Jussie depuis 2004, et leur faible profondeur en eau favorise la croissance continue de cette espèce qui a envahi la queue et les bordures de ces étangs.
Le Ragondin et l’Écrevisse de Louisiane sont présents sur le site. Des impacts sur les berges et la végétation hygrophile ont été constatés. Ces modifications mettent en péril l’état de conservation de l’étang en tant qu’habitat d’espèces patrimoniales.
Les limites retenues sont basées sur l’occupation du sol du bassin versant de ces étangs : les milieux pris en compte concernent les boisements riverains et les parcelles herbagères situées à proximité des étangs et pouvant être utilisées pour la ponte par la Cistude d’Europe. Les boisements qui bordent le ruisseau adducteur ainsi que les aulnaies-saussaies situées en queues d’étangs présentent également un intérêt fonctionnel en tant que filtres vis-à-vis des arrivées d’intrants et de matières en suspension, limitant ainsi le comblement rapide des étangs.