ZNIEFF 730030415
Étangs et bois du château d'Esbérous

(n° régional : Z2PZ1089)

Commentaires généraux

Situé sur le territoire des sables fauves du bas Armagnac soumis aux influences atlantiques, cette ZNIEFF se trouve dans le bassin versant de la Gélise. Cette zone a une importance historique en tant qu’ancien oppidum gaulois datant de l’époque romaine, cité dans des bulletins de la Société archéologique du Gers. La configuration naturelle du site avec rivière, marais et versant pentu permettait à l’époque de se protéger de l’ennemi. Par ailleurs, l’étang le plus au sud date au moins du XVIIIe siècle puisqu’il figure sur les cartes de Cassini, tandis que les deux autres ont été créés il y a quinze ans. Deux mares situées à proximité peuvent être utilisées par les cistudes pour l’hivernage, et par les amphibiens pour la reproduction. Salamandres et grenouilles agiles sont des espèces forestières observées sur le site, au stade tant larvaire qu’adulte, ainsi que d’autres espèces plus ubiquistes comme le Crapaud commun (non déterminant) ou la Rainette méridionale. Un marais situé en bord de Gélise est resté « vierge » de toute perturbation agricole : il n’a jamais fait l’objet de drainage, d’amendement ni de retournement. Ce marais est un milieu rare sur le territoire armagnacais. Il est gorgé d’eau une partie de l’année, notamment au printemps où il constitue une zone importante de ponte pour les amphibiens. Un inventaire floristique de ce marais pourrait être intéressant.

Le site présente une diversité de milieux favorable au développement de nombreuses espèces. Les parcelles cultivées présentes sur le site ne sont pas exploitées de manière intensive. Les zones herbagères situées à proximité des étangs constituent des sites potentiels de ponte pour la Cistude d’Europe. Au niveau de l’avifaune, le site abrite des espèces telles que la Bondrée apivore (AREMIP/COG, 1994) et le Martin-pêcheur, non déterminantes, le Héron cendré, qui niche sur le site, de nombreux anatidés et oiseaux limicoles...

Les boisements sont liés aux conditions pédoclimatiques du territoire, avec notamment des peuplements de Hêtre et de Chêne tauzin (Quercus pyrenaica) associés à d’autres essences. En queue de l’ancien étang qui est utilisé pour la pisciculture extensive, une saulaie associée à des iris et autres espèces hygrophiles constitue un milieu intéressant.

Le ruisseau adducteur de l’ancien étang, en tant qu’affluent de la Gélise, joue un rôle de corridor écologique important non seulement pour le déplacement des cistudes et des amphibiens, mais aussi pour des espèces comme le Vison d’Europe qui est potentiellement présent sur le secteur. Des inventaires complémentaires au niveau de la flore, des chauves-souris et des insectes permettraient d’améliorer la connaissance du site, notamment en ce qui concerne les libellules au niveau des étangs. La présence de coléoptères remarquables tels que l’Osmoderme (Osmoderma eremita), présent sur le territoire, est à étudier, car il existe quelques arbres à cavités d’essences différentes, aux troncs d’un diamètre exceptionnel. Les chauves-souris seraient également à prospecter compte tenu des vieux arbres, des bois et bosquets de ce site.

Le Ragondin et l’Écrevisse de Louisiane sont présents sur le site. Des impacts sur les berges, les digues et la végétation hygrophile ont été constatés. Ces modifications mettent en péril l’état de conservation des étangs et leur rôle d’habitat d’espèces patrimoniales.

Commentaires sur la délimitation

Les limites ont été définies à partir des espèces présentes et des différents types d’habitats qu’elles utilisent. Les zones herbagères sont utilisées par les cistudes pour la ponte, les mares et étangs à la fois par les cistudes et les amphibiens. Les étangs récents, qui ont une configuration intéressante, ont été englobés. Les boisements ont également un intérêt sur le plan écologique par rapport aux essences en présence et en tant qu’habitats d’espèces forestières.