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Ce site correspond à un ensemble de prairies humides, de jachères agricoles humides, de taillis et de boisements humides, parcouru par un réseau de fossés et de canaux, le tout dans la plaine inondable et agricole de la Save.
Ce caractère inondable est par ailleurs très marqué, prairies et champs de ce secteur jouant le rôle de « casiers d'inondation ». Fossés et anciennes vannes attestent également de ce fonctionnement historique.
Ce complexe de zones humides se situe aux portes de L'Isle-Jourdain, et voit ainsi se développer une fréquentation de type loisir (randonnées pédestre et équestre, moto verte...) avec la progression de l'urbanisation. La traversée du site par la RN124 (2x2 voies) a, il y a quelques années, modifié le fonctionnement hydraulique du secteur ainsi que l'organisation de l'activité agricole.
Le Cuivré des marais (Lycaena dispar), papillon emblématique des prairies humides et protégé au niveau national, est assez bien représenté sur le site, avec plusieurs stations identifiées de part et d’autre de la RN124. La ponte de l’espèce a été observée localement sur le Rumex crépu (Rumex crispus).
Chez les orthoptères, il faut signaler également la présence du Tétrix caucasien (Tetrix bolivari), petit criquet menacé au niveau régional, qui apprécie particulièrement les vasières et bord de fossés des prairies humides.
Enfin, chez les libellules, citons la présence de la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), espèce protégée et inscrite en annexe II de la Directive Habitats Faune Flore. Cette espèce se reproduit sur la Save. Quelques exuvies ont été observées juste en aval du périmètre.
La présence du Chirocéphale diaphane (Chirocephalus diaphnus) est à souligner. Ce branchiopode, rare à l’échelle départementale (une des seules stations connues), est particulièrement abondant certaines années dans le réseau de fossés au nord de la RN124. Plusieurs milliers d’individus peuvent y être rencontrés.
On compte également des populations importantes d'amphibiens, qui utilisent le complexe de mares, fossés et prairies inondées. Au moins 6 espèces se reproduisent sur le site, dont le Triton marbré (Triturus marmoratus), espèce menacée à l’échelle régionale. Cet urodèle se rencontre dans certains fossés en eau du site. Ce réseau de fossés est également utilisé par le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus), protégé au niveau national et menacé par la destruction et l’assèchement des zones humides.
De très belles populations de Jacinthe romaine (Bellevalia romana), espèce protégée au niveau national à forte valeur patrimoniale, sont à souligner sur le site. Cette plante bulbeuse se retrouve notamment dans les prairies naturelles de fauche humides, son habitat optimal. Certaines stations peuvent également se rencontrer dans les frênaies mésohygrophiles clairsemées.
Enfin, notons la présence d’effectifs importants de Scirpe à une écaille (Eleocharis uniglumis), espèce protégée et menacée, très localisée dans l’ouest de l’Occitanie. Seulement deux stations récentes de cette plante des prairies et pelouses amphibies sont connues dans le département du Gers. L’espèce se développe en bordure de fossés sur le site.
Ce complexe de prairies humides accueille également deux autres espèces végétales protégées (régional ou départemental) mais non déterminantes : le Trèfle maritime (Trifolium squamosum) et la Véronique scutellaire (Veronica scutellaria). D’autres taxons patrimoniaux des zones humides ont également été recensés comme la Laîche tomenteuse (Carex tomentosa) ou encore le Colchique d’automne (Colchicum autumnale).
Les mosaïques formées par cette diversité de milieux humides reliés par les réseaux de fossés permettent la présence de nombreux taxons patrimoniaux et représentent donc un fort enjeu dans le département du Gers.
La fonctionnalité du complexe de zones humides (connexions écologiques, habitats...) sur ce secteur a été le principal critère de délimitation. Le réseau de fossés et la mosaïque de milieux humides (cariçaie, prairie humide...) constituent la trame de ce site.
Le contour s’appuie également sur des limites physiques : il s’arrête au nord-ouest contre la D575, et englobe dans sa partie ouest le lit mineur de la Save. Il est en outre issu d’un compromis entre la prise en compte des critères fonctionnels précités et l’exclusion de parties cultivées.
