Ces bosquets de feuillus situés sur les coteaux de la Gimone sont imbriqués dans un maillage de cultures et de zones plus ou moins humides. Ils comportent différentes essences à de nombreux stades de maturité. On observe notamment de très vieux arbres vivants pourvus de cavités et de coulées de sève actives, ainsi que des troncs au sol. On note par ailleurs la présence d’importantes fourmilières. Ces éléments permettent le développement d’espèces déterminantes de syrphidés qui y sont inféodées, et en particulier le développement de larves saproxyliques et de larves commensales de fourmis.
Ces bosquets présentent par ailleurs de nombreuses lisières avec les milieux environnants. Les adultes de toutes ces espèces ne sont pas migrateurs, et ne peuvent parcourir de grandes distances en milieu ouvert. Ainsi ces lisières permettent de fournir des sites de prospection pour la nourriture des espèces de syrphidés forestières.
Parmi les espèces saproxyliques présentes sur le site, on peut tout d’abord citer Myolepta potens. Il s’agit d’une espèce dont la larve se développe dans les cavités de bois pourri d’arbres vivants ou morts. Elle est menacée d’extinction en France et en déclin en Europe, et est utile à l’identification des forêts d’importance internationale pour la conservation de la nature (Speight, 1989).
Brachypalpus laphriformis est également une espèce dont la larve vit dans les cavités, en particulier les cavités humides de vieux arbres, notamment du Chêne.
2 espèces du genre Temnostoma sont présentes : Temnostoma bombylans et Temnostoma meridionale. Les larves de ces deux syrphidés forent le bois encore dur dans les souches et troncs pourrissants. Ces deux espèces sont en net déclin en Europe, ainsi qu’en France en ce qui concerne la seconde.
Xylota tarda est elle aussi une espèce saproxylique inféodée au bois pourrissant, ou encore aux coulées de sève d’arbres vivants.
On rencontre aussi Xanthogramma laetum, une espèce en net déclin en France qui ne se trouve que dans des forêts humides (avec ruisseaux, sources ou résurgences) comprenant de vieux arbres.
La présence de fourmilières importantes permet aussi le développement d’espèces de syrphidés d’importance patrimoniale, telles que Doros profuges et Microdon analis, deux espèces à surveiller en Europe, dont les larves vivent dans les fourmilières.
Rhingi rostrata est quant à elle une espèce inféodée aux déjections de gros mammifères. Elle est menacée d’extinction en France et en Europe.
Ces bosquets présentent donc un intérêt fort pour le maintien de populations d’espèces en déclin ou menacées d’extinction aux niveaux français et européen, en leur fournissant des sites de reproduction et de développement (forêts), ainsi que des zones de nourrissage (coulées de sève, fleurs des lisières de milieu ouvert, bordures de cours d’eau...).
Les contours sont basés sur la répartition des habitats utilisés par les espèces déterminantes de syrphidés présentes.
Les bosquets de Lalanne-Arqué constituent les sites de reproduction et de développement tandis que les zones cultivées et leurs zones adjacentes (haies, bandes non cultivées...) permettent la circulation de ces espèces patrimoniales inféodées aux forêts ou aux zones humides, et leur nourrissage. La surface en eau fait partie intégrante de cette mosaïque, et les rives présentent un intérêt encore plus particulier, car elles peuvent constituer le lieu de reproduction de certaines espèces de syrphidés.