Au cœur du département du Gers, la vallée de l’Auloue et ses coteaux dévoilent au sud de la commune d’Ordan-Larroque un patrimoine naturel remarquable. Situé en continuité des coteaux de l’Astarac, ce territoire a été notamment touché par l’intensification de l’agriculture et l’urbanisation.
Pourtant, certains milieux naturels sont encore préservés dans ce territoire. La vallée de l’Auloue et ses coteaux sont composés d’une importante diversité de milieux naturels qui offrent à de nombreuses espèces un habitat indispensable à leur conservation. C’est le cas de certains oiseaux comme l’Alouette lulu (Lullula arborea), la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur) et la Huppe fasciée (Upupa epops).
On peut différencier trois grands types de milieux différents et complémentaires.
- Une mosaïque de prairies mésophiles, prairies humides, mégaphorbiaies et mares, qui correspond notamment à l’habitat de la Cistude d’Europe (Emys orbicularis). Dans cette partie du département, la cistude est en limite est de son aire de répartition régionale. La conservation des mares est notamment essentielle pour préserver cette espèce d’intérêt communautaire, mais aussi toutes les espèces associées présentes dans ces zones humides comme les amphibiens : Triton palmé (Lissotriton helveticus), Triton marbré (Triturus marmoratus), Crapaud accoucheur (Alytes obstetricans), Rainette méridionale (Hyla meridionalis), Grenouille agile (Rana dalmatina).
La flore présente sur cette typologie de milieux est tout aussi remarquable avec des espèces de zones humides comme l’Orchis grenouille (Coeloglossum viride), le Dactylorhize incarnat (Dactylorhiza incarnata subsp. incarnata) et l’Ophioglosse commun (Ophioglossum vulgatum).
- Les milieux plus secs de coteaux comme des landes sèches et les pelouses calcicoles sèches sont l’habitat de la Coronelle girondine (Coronella girondica). La présence de certaines espèces d’orchidées comme l’Ophrys du Gers (Ophrys aegirtica) et l’Ophrys de Gascogne (Ophrys vasconica), ainsi que d’autres espèces comme la Leuzée conifère (Leuzea conifera, protégée dans le Gers) et le Genêt scorpion (Genista scorpius), atteste que cette zone est également propice à une flore remarquable.
- La présence d’une zone forestière importante avec la forêt domaniale d’Armagnac au sud de la ZNIEFF et la succession de chênaies thermophiles à Chêne pubescent sur les coteaux offre un habitat pour certains rapaces : Autour des palombes (Accipiter gentilis) et Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) nichent sur le site.
Toutefois, si ces milieux sont encore en partie fonctionnels, ils sont, années après années, en régression, et l’abandon de toute pratique d’élevage extensif conduit à une fermeture progressive de la végétation sur les coteaux et à des changements importants de pratiques agricoles dans la vallée.
La ZNIEFF est située sur un coteau en rive droite de l’Auloue. Le critère géomorphologique a guidé le contour, car ce critère converge avec la répartition des habitats naturels et des espèces d’intérêt présentes. Par ailleurs, l’agencement d’un ensemble de milieux naturels en réseau où la Cistude d’Europe (Emys orbicularis) est présente a également été pris en compte.
Plus précisément, la limite ouest se situe principalement en rive gauche de l’Auloue. Les contours sud-ouest, sud et sud-est correspondent aux limites du domaine forestier domanial d’Armagnac, qui abrite les sites de nidification des rapaces présents. Puis en remontant vers le nord, la limite est suit tant que cela est possible la ligne de crête, tout en évitant les milieux les plus artificialisés, type habitations et grandes cultures. La limite nord s’arrête avant le lieu-dit « En Doumenget », pratiquement à l’extrémité nord du coteau.