La ZNIEFF se situe à l’extrémité nord-est de la Gascogne centrale en bordure de la Lomagne. Elle occupe sur environ 5 km le versant exposé à l’ouest du vallon très dissymétrique de l’Arrats. En effet, ce versant côté rive droite est beaucoup plus proche de l’Arrats et nettement plus pentu (environ 20 %). Son substratum est composé de molasse avec intercalation d’un banc de calcaire de Mauvezin ; le haut de versant est constitué de formation résiduelle des plateaux. Ce versant est entaillé par de nombreux vallons de quelques centaines de mètres pourvus en amont d’un réseau de sources conséquent. La topographie a engendré des habitats variés d’intérêt patrimonial et peu soumis à une exploitation agricole.
La couverture boisée caducifoliée est dominante avec une bonne composante en chênaie thermophile et subméditerranéenne à Chêne pubescent ; elle est souvent dégradée en garrigues calcicoles méditerranéennes occidentales ou fruticées sclérophiles. En sommet de coteau, les pelouses sèches calcicoles bien installées ou pionnières (zones décapées d’ancienne carrière) offrent une flore typique ; enfin, des lisières xérothermophiles bordent les versants exposés au sud.
Dans ces divers milieux poussent l’Égilope ovale (Aegilops ovata), le Brachypode à deux épis (Brachypodium distachyon), l’Herbe de Biscaye (Convolvulus cantabricus, protégée dans le Gers), la Gastridie (Gastridium ventricosum), le Myagre perfolié (Myagrum perfoliatum), les Germandrées botryde et des montagnes (Teucrium botrys et Teucrium montanum), le Limodore avorté (Limodorum abortivum) et l’Ophrys du Gers (Ophrys aegirtica). On trouve aussi des espèces messicoles et adventices de parcelles cultivées telles que l’Adonis annuelle (Adonis annua), le Miroir de Vénus (Legousia speculum-veneris) et l’Euphorbe en faux (Euphorbia falcata). Cette douzaine d’espèces déterminantes au niveau régional doit pouvoir être revue à la hausse par une prospection plus poussée dans ces habitats et en zones de sources, de suintements et de végétation bordière de ruisseau.
Ces dernières attirent les batraciens pour la reproduction ; une mare branchée sur source et une excavation alimentée par suintement y concentrent 5 espèces déterminantes en cortège ; dans le secteur, une zone boisée de cette dimension présentant de tels milieux pour la reproduction et proche d’un cours d’eau devient rare, ce qui les met en situation précaire ; il est à déplorer que récemment, l’excavation qui était colonisée par une végétation aquatique prometteuse ait souffert d’une pollution acide importante. Le vallon plus au nord, celui du ruisseau de Tillac, possède un chapelet de lacs proche de la source avec des versants boisés ; celui de Homps, boisé aussi et bordé au nord par une falaise verticale, possède une mare bordée d’hélophytes connectée à une source ; remarquons au passage que cette mare, outre des Azolla sp., a été « décorée » par des espèces pouvant devenir potentiellement dangereuses par leur caractère invasif pour le réseau hydrographique qu’elle alimente, notamment la Laitue d’eau (Pistia stratiotes) et la Jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes).
La ZNIEFF s’étend du lieu dit « Babéous » au nord pour finir au sud au lieu dit « Bel-Air ». Les limites suivent essentiellement ce long versant en pente assez forte et ses ravines tant qu’une végétation typique le recouvre. Quelques parties en haut de versant et sur le plateau ont été incluses pour leur flore présentant un intérêt. Idem pour quelques zones humides au pied du versant. Des ruisseaux ont été accompagnés pour leur effet corridor vis-à-vis des batraciens, dont le ru d’En Jay reliant une mare à En Jay.