Située sur le territoire des sables fauves du bas Armagnac soumis aux influences atlantiques, cette ZNIEFF est divisée en deux unités disjointes qui présentent des intérêts pour la préservation de la Cistude d’Europe (Emys orbicularis). Elle est constituée de quatre étangs et de leurs boisements riverains qui bordent les ruisseaux adducteurs. Elle se trouve dans un contexte agricole associant les cultures céréalières et la viticulture. L’étang de Bordes et son ensemble adducteur se trouvent dans le périmètre du site Natura 2000 de la Gélise, mis en place par rapport à la préservation du Vison d’Europe.
Ces étangs sont relativement intéressants pour les cistudes et les amphibiens. Ils sont bordés de bandes enherbées, en place depuis 1995 pour les étangs de Seignebon, et depuis 2002 pour l’étang de Bordes, dans le cadre des mesures agri-environnementales. Ils représentent à la fois des lieux d’activité, d’hivernage et de reproduction pour la Cistude d’Europe dont plusieurs individus sont régulièrement observés. Le site de Seignebon est constitué de trois étangs successifs qui sont complémentaires : les deux premiers sont de petite taille et entourés de bois en totalité, tandis que le troisième est relativement équilibré avec la rive droite boisée et la rive gauche enherbée. La queue de ce dernier présente un cortège de végétation hygrophile avec des espèces non déterminantes telles que le Myosotis des marais (Myosotis scorpioides), le Gnaphale jaunâtre (Pseudognaphalium luteoalbum), le Bident tripartite (Bidens tripartita) et la Samole de Valérand (Samolus valerandii), associée à des joncs, carex et souchets. Cette végétation est propice au développement des jeunes cistudes. Les bandes enherbées constituent des zones privilégiées pour leur ponte. Les pourtours des étangs sont bien végétalisés avec des branches tombées dans l’eau qui servent de supports à la fois à l’avifaune et aux cistudes pour thermoréguler.
Ces étangs sont en bon état de conservation excepté l’étang intermédiaire de Seignebon, dont la digue et le déversoir sont en mauvais état. Les bois qui bordent les ruisseaux adducteurs et les boisements riverains des étangs, ainsi que les bandes enherbées situées le long des berges jouent un rôle de filtre important vis-à-vis des intrants agricoles et de l’arrivée de matières en suspension provenant de l’érosion des sols, préservant ainsi la qualité de l’eau et limitant les risques de comblement rapide.
Les ruisseaux adducteurs de ces étangs sont des affluents de la Gélise, et jouent un rôle de corridor écologique important, non seulement pour le déplacement des cistudes et des amphibiens, mais aussi pour des espèces comme le Vison d’Europe qui est potentiellement présent sur le secteur. Des inventaires complémentaires au niveau des mustélidés et des insectes permettraient d’améliorer la connaissance du site, notamment en ce qui concerne les libellules au niveau des étangs. Un inventaire batrachologique pourrait révéler la présence d’autres espèces que la Grenouille agile, comme la Salamandre, par exemple, qui affectionne les milieux forestiers.
Le Ragondin et l’Écrevisse de Louisiane sont présents sur le site. Des impacts sur les berges, les digues et la végétation hygrophile ont été constatés. Ces modifications mettent en péril l’état de conservation des étangs et leur rôle d’habitat d’espèces patrimoniales.
Les limites englobent les étangs et leurs boisements riverains situés en amont, le long du ruisseau adducteur qui joue un rôle de corridor écologique notamment pour le déplacement et l’hivernage des cistudes. Les jachères enherbées situées à proximité des étangs et des ruisseaux adducteurs y sont incluses en tant que zones privilégiées pour la ponte des cistudes.Cette ZNIEFF est divisée en deux unités afin d’exclure les parcelles agricoles exploitées en vignes ou en grandes cultures intensives.