Ce site est constitué d’un ensemble de prairies naturelles et semi-naturelles inondables en bord de Gimone aux environs de Saramon.
Soumises à un régime plus ou moins régulier d’inondations, et très anciennes pour certaines d’entre elles, elles constituent des écosystèmes originaux, avec une biodiversité spécifique :
- des communautés végétales de zones humides : prairies humides atlantiques, avec des zones longuement inondables à Eleocharis, à joncs et nombreux carex, des cortèges de mégaphorbiaies au niveau des fossés ;
- une flore de prairies particulièrement riche (non déterminante), associant des espèces « fourragères » (Flouve, Crételle, Agrostis, Brome, Houlque, Fromental, trèfles, luzernes, Gesse…) à des espèces hygrophiles (4 espèces de Carex, le Scirpe des marais [Eleocharis palustris], l’Iris des marais [Iris pseudacorus], le Lysimaque nummulaire [Lysimachia nummularia], la Menthe aquatique [Mentha aquatica], l’Orchis à fleurs lâches [Anacamptis laxiflora], etc.) ;
- des insectes, araignées et autres invertébrés très nombreux à vivre dans ces milieux herbeux humides exempts de pesticides, entre autres sauterelles, criquets, grillons, mantes, libellules, papillons... 3 espèces d’insectes patrimoniales y ont été recensées, dont 1 odonate protégé et relevant de la directive « Habitats », la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), mais dont la reproduction sur le site n’est pas avérée, et un autre odonate inscrit comme menacé dans la liste rouge régionale : l'Agrion nain (Ischnura pumilio). L’intérêt odonatologique mériterait d’être précisé, et des inventaires complémentaires semblent nécessaires au vu des premiers indices rapportés sur ce site.
Ces prairies inondables et les abords de la rivière forment un ensemble bocager remarquable, avec de nombreux gros arbres, de multiples haies, des mares, des chemins creux, associés à de vieux ouvrages bâtis de petite hydraulique (canaux, écluses, clapets...), et constituent en outre une composante importante du patrimoine culturel et paysager de la commune de Saramon.
Fortement menacées par la conversion en champs cultivés ou peupleraies, ces prairies inondables méritent une attention particulière, d’autant qu’elles jouent un rôle naturel de zone d’expansion des crues.
Ce sont les prairies inondables situées dans le lit majeur et repérées sur orthophotographies en 2005, puis inventoriées sur le terrain en 2006, qui sont les bases de la délimitation de la zone. Celle-ci comprend aussi les bords de la rivière et les boisements limitrophes, ainsi que quelques champs cultivés, par logique de continuité fonctionnelle.