ZNIEFF 730030501
Coteaux de Haget à Lhez

(n° régional : Z2PZ2024)

Commentaires généraux

La ZNIEFF occupe le coteau orienté nord-sud compris entre les vallées de l’Arros et de l’Estéous. Le sol est argileux à argilo-calcaire. Le paysage est composé d’une mosaïque de milieux boisés et ouverts. Le couvert forestier est majoritairement constitué de chênaie accompagnée de hêtres et de châtaigniers et de milieux plus ouverts de landes, pelouses, prairies et cultures extensives. Le relief contribue largement à la préservation du couvert forestier et de la mosaïque de milieux en limitant l’exploitation agricole. De nombreux ruisseaux et vallons traversant le coteau transversalement ajoutent à la complexité du relief. Les différentes expositions des versants, la variété des peuplements, les stations de sujets matures ou plus juvéniles, ainsi que la présence de nombreuses lisières et trouées offrent une multitude de conditions hydriques et d’ensoleillement qui contribuent à la richesse du site.

Ainsi se développent des cortèges mycologiques assez variés. Parmi les taxons mycorhiziens déterminants ont été répertoriés de nombreux bolets appartenant à la section Luridi, plus ou moins thermophiles, tels que le Bolet de Dupain (Boletus dupainii), le Bolet de Le Gal (Boletus legaliae), le Bolet de Quélet (Boletus queletii), le Bolet Satan (Boletus satanas) et le Bolet rouge pourpre (Boletus rhodopurpureus) ainsi que différentes formes et variétés de cette même espèce. Plusieurs espèces de chanterelles peuplent également ces forêts, en particulier la rare Chanterelle noircissante (Cantharellus melanoxeros), ainsi que des représentants peu fréquents d’autres genres mycorhiziens tels que Amanita valens, Russula amoenolens ou encore Ramaria formosa. À signaler également le rare Hygrocybe intermedia.

On peut raisonnablement penser qu’une grande diversité d’espèces fongiques reste à découvrir sur ce site, notamment liée à la sénescence de certains des peuplements présents et au bois mort laissé en place. Le maintien de cette richesse et des espèces rares et menacées qui en font partie est conditionné à une gestion forestière adaptée.

En ce qui concerne la flore, on rencontre ponctuellement des pelouses marneuses riches en orchidées appartenant au Mesobromion (34.322), à fort contraste hydrique. Elles hébergent notamment l’Orchis grenouille (Coeloglossum viride). Ces pelouses aujourd’hui en régression se maintiennent en plaine seulement sur ces flancs de coteaux.

On remarquera aussi la présence de la Bruyère des marais (Erica tetralix) et du Narcisse bulbeux (Narcissus bulbocodium) dans une lande aquitano-ligérienne à Ajonc nain (34.329).

On trouve des espèces déterminantes associées aux cultures comme la Petite brize (Briza minor) ou la Renoncule des champs (Ranunculus arvensis). Le Glaïeul commun (Gladiolus communis), qui tend à se raréfier, trouve quant à lui refuge sur les talus de bords de routes.

On rencontre ponctuellement des petites mares aux berges favorables à des espèces de milieux humides comme le Carvi verticillé (Carum verticillatum). Ces mares pourraient également constituer un habitat propice aux amphibiens.

Le Hêtre, l’Isopyre faux pygamon (Thalictrella thalictroides) et la Scille lis-jacinthe (Scilla lilio-hyacinthus) sont présents dans les stations abyssales (fonds de vallons frais).

D’un point de vue faunistique, de fortes potentialités existent, notamment concernant l’avifaune forestière. Au minimum 3 couples d’Aigle botté nichent de façon certaine et régulière sur le coteau, et le Pic mar est également fortement pressenti comme nicheur sur la zone.

Ce type de coteau est constitué d’une riche mosaïque de secteurs boisés et de petites parcelles cultivées de façon traditionnelle où l’on retrouve des reliques de prairies de fauche, landes et pelouses à orchidées, favorisant une diversité floristique constrastant avec les plaines avoisinantes à culture intensive.

Commentaires sur la délimitation

Cette zone correspond au coteau compris entre les ruisseaux d’Estéous et de l’Arros, et qui s’étend de Lhez (65) à Haget (32).

Le couvert forestier n’est pas continu (bosquets, petites forêts), et le paysage est constitué d’une mosaïque d’habitats forestiers, mais aussi plus ouverts.

Les limites de la zone sont basées sur la répartition des habitats les moins artificialisés (boisements, landes et pelouses, prairies, cultures extensives), intéressants en tant que tels ou en tant qu’habitats d’espèces déterminantes. Cette répartition coïncide avec la géomorphologie de la zone : les limites est et ouest correspondent donc, en règle générale, aux bas de pentes du coteau orienté nord-sud, ou parfois au-delà, aux limites du couvert forestier. Au-delà du coteau, les espaces moins pentus sont davantage habités ou exploités en agriculture intensive.

Au-delà de la limite nord de la zone, les enjeux naturels identifiés se raréfient. La continuité du coteau au sud est compris dans la ZNIEFF de type 2 : « Plateau et vallons des Coustalats ».

Les milieux plus artificialisés, y compris l’habitat dispersé, qui sont imbriqués dans la mosaïque de milieux ont été englobés.