ZNIEFF 730030508
Prairies de la vallée du Gers entre Monlong et Lassales

(n° régional : Z2PZ0112)

Commentaires généraux

Localisée dans le quart nord-est des Hautes-Pyrénées, la ZNIEFF se situe dans un contexte collinéen entre le plateau de Lannemezan et le Magnoac, le long de la rivière Gers, à une altitude moyenne de 370 m. Bordée à l’est par la colline de Garaison, elle se limite en fond de vallée aux quelques prairies naturelles encore présentes sur le lit majeur du Gers et à sa ripisylve. Les sols sont constitués d’alluvions (limons et sables), en limite des éboulis de bas de pente (argiles et galets) de la colline attenante.

Un secteur restreint est encore dominé par une agriculture traditionnelle mélangeant élevage et culture céréalière, offrant des prairies de fauche encore bordées d’arbres et de haies, mais très limité aux abords de la rivière. On note aussi la présence d’anciens canaux et moulins façonnant un paysage riche et varié. La ripisylve est parfois très résiduelle, surtout vers Lassales.

Les fonds de ce type de vallée sont aujourd’hui consacrés à la culture du maïs. Seuls les abords de la rivière ont conservé cet aspect « bocager » où alternent prairies de fauche mésophiles et pâturages entrecoupés de haies, surtout sur la partie sud (Monlong). La rivière principale et ses canaux de dérivation pour les moulins sont encore bordés d’arbres et de haies. La ripisylve est de type chênaie-frênaie, riche en géophytes (plantes passant l’hiver sous forme de bulbe ou rhizome), et s’élargit parfois en prairies colonisées par les ligneux où abondent plusieurs espèces de narcisses. C’est dans les lisières entre prairies et parties boisées que l’on trouve les espèces les plus intéressantes pour ce contexte de plaine dominé par l’agriculture céréalière.

La Trompette de Vénus (Narcissus bulbocodium), bien présente sur le secteur du plateau de Lannemezan, se raréfie énormément dans les basses vallées (plaines ou coteaux). Elle est ici présente de façon marginale et sans doute relictuelle le long des quelques prairies de fauche restantes sur les rives du Gers. Dans son sillage, on trouve plusieurs autres espèces de narcisses (le sauvage Narcisse jaune ou parfois des cultivars échappés), ainsi que d’autres géophytes bulbeuses fleurissant au printemps (anémones), la Scille lis-jacinthe (Scilla lilio-hyacyntus) et le Crocus à fleur nue (Crocus nudiflorus) qui eux aussi se raréfient quand on progresse vers la plaine.

Ces populations sont fort menacées par l’abandon de l’élevage et le retournement total des prairies traditionnelles. Ce secteur apparaît donc comme un îlot de conservation de la Trompette de Vénus en plaine, et sans doute comme une relique de l’ancienne occupation de l’espèce le long de ces petites vallées.

Commentaires sur la délimitation

La délimitation de la ZNIEFF s’appuie sur la répartition actuelle et connue des narcisses, dans le lit majeur de la rivière Gers, sur l’ensemble des prairies de fauche ou de pâture traditionnelles et le long de la ripisylve et des canaux de dérivation. La zone est limitée à l’est par les coteaux de Garaison et à l’ouest par la culture intensive des céréales.