Le site « bassin versant du lac de Lourdes » est localisé à l’ouest de la ville de Lourdes, à une altitude comprise entre 420 et 560 m. Le climat est ici très pluvieux (1 250 mm/an) et tempéré, avec un bon ensoleillement.
Le pourtour du lac est fortement marqué par l’empreinte glaciaire. Les terrains les plus anciens sont du Cénomanien (Secondaire : Crétacé supérieur) à la partie orientale du site. Une basse terrasse d’origine fluviatile s’est surimposée, portant le lac et la tourbière. Le nord, l’ouest et le sud du site sont encombrés de formations glaciaires, moraines marquant l’extension maximum du second stade glaciaire et formant des cordons de gros blocs granitiques.
Il s’agit donc ici de l’un des rares lacs glaciaires de basse altitude des Pyrénées.
Les habitats déterminants sont principalement ceux qui sont associés à la tourbière et au lac (décrits dans le bordereau de la ZNIEFF de type 1 : « Tourbière et lac de Lourdes »), au nombre de neuf et sur lesquels nous ne reviendrons pas.
On signalera simplement qu’à l’est du lac, entre la route de l’embarcadère et le lieu-dit Baloum, existe également une zone humide hébergeant deux habitats déterminants : des massifs de marisques (Cladium mariscus) et la tourbière de transition, caractérisée par un beau peuplement de Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata).
Le bassin versant, en dehors du lac et de la tourbière, est surtout remarquable au nord par la présence d’un ensemble bocager de prairies naturelles entourées de haies d’arbres âgés, formant un habitat riche en insectes saproxyliques.
On trouve, en outre, au nord du site sous le lieu-dit Peyrasses, un ensemble de landes sèches à Ajonc nain (Ulex minor), Avoine de Thore (Pseudarrhenatherum longifolium) et Œillet superbe (Dianthus superbus) se développant sur des prairies plutôt acidiphiles et de type atlantique, alors qu’à l’extrémité nord-est ont été signalés deux bas-marais acides isolés avec une flore intéressante.
Cet environnement bocager préservé, l’extension de la lande à Ajonc et des pâtures extensives, et l’existence d’autres zones humides de petite taille viennent en complément de la richesse des habitats de la tourbière de Lourdes, et peuvent servir de zones de diffusion ou de repli pour certaines espèces, notamment les papillons et les oiseaux.
Nous ne reviendrons pas en détail sur les nombreuses espèces de plantes de la tourbière et du lac de Lourdes, que l’on pourra consulter par ailleurs (bordereau de la ZNIEFF de type 1 précédemment nommée). Rappelons simplement la présence de 2 espèces de la liste nationale des espèces protégées que sont les Rossolis à feuilles rondes et intermédiaire (Drosera rotundifolia et Drosera intermedia) auxquelles vient s’ajouter l’Œillet superbe (Dianthus superbus), très bien représenté sur les parties nord et est du bassin versant.
La petite zone humide à l’est, déjà citée, renferme au moins une espèce qui bénéficie d’une protection régionale, le Marisque (Cladium mariscus) , alors que viennent s’ajouter, sur l’ensemble de ces trois zones humides, des espèces figurant sur la liste rouge régionale telles que l’Ophioglosse commun (Ophioglossum vulgatum) et la Petite scutellaire (Scutellaria minor), ainsi que des déterminantes comme le Scirpe des marais (Eleocharis palustris), le Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata), l’Osmonde royale (Osmunda regalis) et l’Ajonc nain (Ulex minor).
L’Adénocarpe à feuilles pliées (Adenocarpus complicatus), déterminante et figurant sur la liste rouge régionale, légumineuse arbustive pionnière, est observée sur les bordures de chemins et les landes au nord et à l’ouest du site, sur Poueyferré et Peyrouse.
On peut également mentionner, à proximité de Baloum, l’Isnardie des marais (Ludwigia palustris), déterminante.
Dans les bas-marais acides signalés au nord-ouest du site, on rencontre 2 espèces de sphaignes déterminantes : Sphagnum palustre, Sphagnum denticulatum et Sphagnum subnitens,
Alors que 20 espèces déterminantes de champignons ont été signalées sur la tourbière et sa périphérie, on peut mentionner la très rare Pholiota henningsii qui vient renforcer l’intérêt du site.
La faune remarquable du site est essentiellement celle qui a été signalée sur le lac et la tourbière. L’habitat constitué par les prairies, bas-marais et landes au nord du bassin versant est favorable au Lézard vivipare (Zootoca vivipara) et au Miroir (Heteropteus morpheus), papillon de jour déterminant.
Le Fadet des laîches (Coenonympha oedippus), papillon rare et protégé en France qui appartient à l’annexe II de la directive « Habitats », peut bénéficier du réseau de zones humides constitué par les divers types de bas-marais, comme espace de diffusion et de repli pour sa population très isolée sur la tourbière du lac.
Dans les vieux chênes creux du bocage, plusieurs espèces de coléoptères saproxylophages ont été signalées. Elles forment un cortège d’espèces original, sans constituer cependant tout à fait un groupe déterminant.
Ce site présente en outre un intérêt paysager indéniable. Le bocage qui occupe une grande partie de ce bassin versant joue un rôle intéressant dans la régulation quantitative et qualitative des eaux qui arrivent au lac et à la tourbière. L’endroit est signalé comme une zone de découverte de vestiges préhistoriques, tout comme une bonne partie des terrains environnants (Omnes, 1987).
Le site correspond au bassin versant du lac de Lourdes, délimité sur la base de la topographie. À l’ouest ont été ajoutés par rapport à la ZNIEFF de type 1 : « Tourbière et lac de Lourdes » deux éléments de zones humides, des bas-marais acides, qui sont en continuité avec les boisements couvrant cette partie du site et dont la nature est conforme à ses principales composantes.