Ce territoire de collines situé au nord-est de Saint-Gaudens se caractérise par des affleurements calcaréo-marneux et par un paysage qui dérive de celui du bocage. Le milieu est encore constitué par des bois recouvrant les principaux versants, par des bosquets, ainsi que par un réseau de haies partiellement conservé. Des prés pâturés ou fauchés et des cultures occupent les surfaces faiblement pentues, dont la vallée de la Noue et plusieurs secteurs à proximité des villages. De remarquables pelouses basophiles, des landes sèches, ainsi que des boisements thermophiles sont disséminés au sein de cette ZNIEFF de type 2. Ces milieux calcicoles sont particulièrement bien représentés à l’est, dans un secteur retenu en ZNIEFF de type 1 et intitulé : « Milieux marneux ouverts et versants forestiers d’Aulon à Proupiary ». Ces habitats basophiles sont également abondants dans des coteaux situés au sud-ouest, correspondant à un autre site de type 1 nommé : « Landes, pelouses sèches et marnes de Biroulière et des Côtes de Couscouil ».
La flore est riche et diversifiée sur ce territoire. De nombreuses plantes calcicoles et déterminantes se développent dans les pelouses sèches : la Stéhéline douteuse (Staehelina dubia), la Leuzée conifère (Leuzea conifera), protégée en Haute-Garonne, l’Épipactis brun rouge (Epipactis atrorubens), l’Orchis singe (Orchis simia), une orchidée rare en Haute-Garonne, la Lavande à larges feuilles (Lavandula latifolia), etc. La présence de plantes thermophiles et de répartition méditerranéenne constitue un intérêt biogéographique. L’Aphyllante de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis), protégée en Haute-Garonne, se situe ici dans la limite orientale de son aire de répartition. Il pourrait en être de même pour le Romarin (Rosmarinus officinalis), dont quelques pieds ont été observés, bien que l’on puisse émettre quelques réserves quant au caractère indigène de cette station. C’est un site particulièrement riche en orchidées avec plus de 35 espèces recensées, dont certaines fleurissent dans d’autres types de milieux (prairies de fauche, landes et chênaie thermophile). Dans les zones marneuses, les végétaux doivent s’adapter à des conditions édaphiques particulières constituées par une forte variation hydrique au cours de l’année, des processus actifs d’érosion, ainsi que de faibles niveaux de fertilité. Dans des replats et des cuvettes marneuses, régulièrement humides, croissent des plantes peu communes pour la région Midi-Pyrénées telles que le Schoin noirâtre (Schoenus nigricans), l’Épipactis des marais (Epipactis palustris), une magnifique orchidée, ainsi que l’Inule tubéreuse (Jasonia tuberosa), une plante sans aucun statut bien que très rare en Haute-Garonne. D’autres espèces patrimoniales seraient à rechercher dans ces milieux périodiquement humides, comme la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe), une plante rare en plaine. Les landes sèches et le sous-bois de la chênaie thermophile accueillent d’autres espèces végétales déterminantes : l’Iris graminée (Iris graminea), protégé en Haute-Garonne, le Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum), la Laîche des montagnes (Carex montana), etc. Les prairies mésohygrophiles de fauche (périodiquement inondées), situées en fond de versant ou en bordure de cours d’eau, bien que recouvrant de petites surfaces, comportent de riches cortèges en espèces avec des taxons déterminants fortement menacés dans ces zones agricoles de basses altitudes. On y rencontre l’Orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata subsp. incarnata), l’Ophioglosse (Ophioglossum vulgatum), l’Orchis grenouille (Coeloglossum viride), ainsi que l’Œnanthe faux boucage (Oenanthe pimpinelloides) qui n’est déterminant que dans les Pyrénées. Dans les cultures extensives de ce territoire, les plantes des moissons ou messicoles sont encore diversifiées. Parmi celles-ci, on recense le Pavot argémone (Papaver argemone), un petit coquelicot rare en Haute-Garonne et en Midi-Pyrénées, la Renoncule des champs (Ranunculus arvensis), l’Adonis d’automne (Adonis annua), la Moutarde des champs (Sinapis arvensis), le Myagre perfolié (Myagrum perfoliatum), la Spéculaire miroir-de-Vénus (Legousia speculum-veneris), ainsi que la Mâche à oreillettes (Valerianella rimosa). Toutes ces plantes des cultures sont menacées de disparaître avec l’intensification de l’agriculture. Enfin, les boisements en versant nord ou ceux à proximité des cours d’eau peuvent héberger des plantes montagnardes. Ces espèces atteignent ici la limite inférieure de leur aire de répartition. C’est particulièrement vrai pour le Lis martagon (Lilium martagon) qui est rare, tandis que l’Isopyre faux pigamon (Thalictrella thalictroides) et la Scille lis-jacinthe (Scilla lilio-hyacinthus) sont plus fréquents. Les enjeux faunistiques concernent principalement les oiseaux et les insectes. Les bois, les bosquets, ainsi que certains milieux ouverts sont favorables à l’avifaune. Le Milan royal y hiverne et s’y reproduit. Les effectifs de cet oiseau, assez importants sur ce territoire pendant l’hiver, sont en réalité en net recul en Europe. Deux autres rapaces, le Faucon pèlerin et, probablement, le Circaète Jean-le-Blanc, nichent sur ce territoire de collines. En outre, des colonies de Guêpier d’Europe se sont établies dans des milieux ouverts et thermophiles. Le site est riche en orthoptères, bien qu’ils ne soient pas déterminants ici. La Decticelle aquitaine (Zeuneriana abbreviata) affectionne plutôt des prairies mésohygrophiles ou des mégaphorbiaies présentant une biomasse assez importante, à proximité de cours d’eau. Cette dernière espèce est une sauterelle endémique pyrénéo-cantabrique qui arrive en Comminges dans la limite orientale de son aire de répartition. Notons également la présence de la Decticelle des roselières (Pholidoptera femorata), un animal rare en Comminges, et du Grillon noirâtre (Melanogryllus desertus) qui vit sur les pelouses ayant une forte proportion de sols nus. Parmi les papillons déterminants, la Bacchante (Lopinga achine) et le Damier de la succise (Euphydryas aurinia), protégés en France, tout comme le Nacré de la filipendule (Brenthis hecate) et le Miroir (Heteropterus morpheus), vivent sur ce territoire.
Les pelouses basophiles et les milieux calcaires et marneux abritent une flore et une faune remarquables avec plusieurs espèces rares en Haute-Garonne, dont certaines sont en limite d’aire de répartition. Par ailleurs, les éléments de l’ancien bocage tels que les prairies de fauche, les bosquets et les haies jouent, en plus de leur fonction d’habitats d’espèces, des fonctions écologiques de corridor (zones de passage et d’échange pour les populations animales).
Les contours de ce site de collines tiennent compte de la présence d’affleurements calcaréo-marneux et de la nature du paysage qui dérive de celui du bocage. Ces deux éléments de coteaux forment une entité homogène riche en espèces patrimoniales. Un fort enjeu concerne la flore calcicole qui se développe sur les pelouses basophiles, les landes et les boisements thermophiles. On recense également des plantes messicoles rares et déterminantes dans les champs cultivés de façon extensive. Par ailleurs, le site intègre les petits bois et bosquets, ainsi que certains milieux ouverts favorables à l’avifaune, en particulier à certains rapaces patrimoniaux dont la nidification a été constatée. Le réseau hydrographique qui structure la zone présente également des enjeux faunistiques. Au-delà des limites de la zone, le relief est moins important, les milieux globalement plus artificialisés, et les enjeux naturels identifiés à l’heure actuelle moins nombreux.