ZNIEFF 730030518
Terrasses de Bouconne et du Courbet

(n° régional : Z2PZ2021)

Commentaires généraux

Ancienne terrasse de la Garonne sur terrains acides, ce site est dominé par des espaces ouverts, prairies et cultures, avec un maillage important d’éléments fixes du paysage, notamment haies et fossés. Les milieux prairiaux, principalement des prairies de fauche, sont encore bien présents, contrairement au reste de la plaine toulousaine. Mares et fossés restent en eau tardivement certaines années (mai voire juin), ce qui crée des milieux favorables à la faune et à la flore aquatique.

Le site revêt un intérêt marqué pour des espèces de plantes acidophiles de milieux ouverts (prairies, haies et cultures), ainsi que pour les milieux humides constituant des habitats favorables à une certaine variété et densité d’amphibiens.

Au premier rang des espèces floristiques déterminantes, nous trouvons deux taxons bénéficiant d’une protection nationale : le Rosier de France (Rosa gallica) et la Renoncule à feuilles d’ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius), et une espèce protégée en région Midi-Pyrénées, l’Orchis lacté (Neotinea lactea). Ces espèces sont présentes avec des densités remarquables dans la zone. La première se rencontre dans divers milieux : bordures de champs, haies, bords de fossés, bords de routes et de chemins ; la deuxième occupe de nombreux fossés et certaines mares. Neotinea lactea se trouve souvent dans des délaissés régulièrement fauchés (bords de routes) et plus rarement dans des prairies relictuelles où les populations peuvent atteindre plusieurs centaines de pieds. On notera également la forte densité de Chêne-liège (Quercus suber). La surface encore occupée par des prairies de fauche, parfois maigres et anciennes, est notable pour le secteur, et pourrait abriter des espèces ou des habitats intéressants non encore inventoriés. Les cultures et jachères abritent également des espèces déterminantes comme la Cotonnière de France (Logfia gallica) ou le Bleuet (Centaurea cyanus), taxon devenu très rare dans la moyenne vallée de la Garonne. Le réseau hydrographique de surface, avec plusieurs mares et surtout un réseau de fossés dense, rend le site attractif pour les amphibiens. La variété est importante sur l’ensemble du site qui abrite la quasi-totalité des amphibiens de plaine de Midi-Pyrénées, avec notamment la présence en forte densité du Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), du Crapaud calamite (Bufo calamita), de la Salamandre tachetée (Salamandra salamandra) et de la Rainette méridionale (Hyla meridionalis). Le Triton marbré (Triturus marmoratus) et la Grenouille agile (Rana dalmatina) sont plus localisés. Côté avifaune, sur le site se reproduisent le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) et l’Œdicnème criard (Burhinus oedicnemus) ainsi que d’autres espèces du cortège déterminant « agrosystèmes » : Pipit rousseline (Anthus pratensis), Chevêche d’Athéna (Athene noctua), Cochevis huppé (Galerida cristata), Pie-grièche écorcheur (Lanius excubitor), Alouette lulu (Lulula arborea), Tourterelle des bois (Streptopelia turtur) et Huppe fasciée (Upupa epops). Le site sert également de territoire d’alimentation pour d’autres espèces d’oiseaux déterminants tels l’Aigle botté (Hieraaetus pennatus), le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) et le Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax). Le Putois (Mustela putorius) est présent sur le site. L’observation en 2009 dans une mare très proche du site de Chirocephalus diaphanus laisse à penser que cette espèce est présente également sur le site.

Il faut noter que le site est maintenant traversé d’ouest en est par une voie autoroutière. Si le tracé a épargné les espèces et les milieux les plus intéressants, la coupure engendrée a des conséquences sur le déplacement de la faune, notamment des amphibiens.

Commentaires sur la délimitation

Le tracé rassemble, en deux noyaux disjoints, un grand nombre de stations d’espèces végétales déterminantes situées entre la forêt de Bouconne et la grande agglomération de Toulouse. Ces derniers sont constitués de milieux encore relativement préservés des aménagements et d’une agriculture trop intensive (prairies, bois, friches, zones bocagères), et concentrent une forte densité d’espèces patrimoniales, souvent en situation relictuelle. L’espace situé entre ces deux périmètres est occupé par des milieux plus artificiels (zones urbanisées, cultures) mais, malgré les prospections, il pourrait y subsister des stations non inventoriées.