Située sur les coteaux entre Nailloux et Mauvaisin dans le Lauragais, la zone s’étend au cœur des secteurs cultivés en bordure de l’autoroute A66. Ces champs sont essentiellement exploités pour la culture céréalière ou le tournesol. La majorité de l’espace est occupée par la culture avec toutefois quelques zones relictuelles non cultivées en fond de vallon ou sur des zones en pentes fortes ne permettant pas une exploitation agricole. Le secteur concerné est un versant sud bien exposé et bénéficiant d’un ensoleillement notable. La construction de l’autoroute a séparé en deux cette entité avec une partie plus importante au nord de l’ouvrage. Au milieu de ces zones d’agriculture intensive, les cours d’eau en fond de vallon restent les derniers endroits où sont encore préservés quelques milieux présentant des intérêts notables pour divers cortèges d’espèces de plantes notamment. Les prairies humides, rares dans le Lauragais, se révèlent donc être des zones de refuge importantes pour des espèces à fort enjeu de conservation au niveau régional. Deux espèces inféodées à ces milieux sont présentes sur ce secteur. Discret donc plus difficile à repérer, l’Ophioglosse commun (Ophioglossum vulgatum) est présent dans la zone aux côtés de la Jacinthe romaine (Bellevalia romana), protégée nationalement et dont il ne reste que quelques rares stations dans le Lauragais. L’intensification des pratiques et l’altération des milieux humides représentent des menaces notables pour ces espèces au cœur d’un paysage largement dominé par l’agriculture. Le Bruant ortolan, rare en Midi-Pyrénées, ne présente que quelques populations très localisées en Haute-Garonne. Protégée à l’échelle nationale mais en déclin constant, l’espèce affectionne les zones de prairies et les milieux cultivés bien exposés au soleil. Cette petite population lauragaise isolée trouve ici un milieu relativement « stable » puisque le couvert végétal y est constant durant toute la saison de reproduction. L’espèce trouve ainsi sur ce site une zone de nourriture et de nidification correspondant à ses exigences. La réalisation de l’ouvrage autoroutier ayant conservé une grande zone non morcelée, l’espèce n’a pas quitté le site. Toutefois, les pratiques agricoles intensives peuvent avoir un impact négatif rapide sur ces populations restreintes via une altération directe du milieu (changement d’usage) et indirecte (raréfaction des ressources alimentaires). L’espèce est également convoitée (braconnage) et sensible au dérangement.
Les limites retenues correspondent à l’entité agricole cultivée présentant un attrait notable pour le Bruant ortolan en période de nidification, les individus nicheurs pouvant utiliser des secteurs différents d’une année sur l’autre. Les zones situées de part et d’autre de l’autoroute présentant des caractéristiques similaires (même entité scindée en deux), la population peut se répartir de chaque côté de l’ouvrage. La zone s’étend jusqu’aux berges de l’Aïse, offrant des milieux relictuels non cultivés et favorables au développement de plantes typiques de prairies humides, rares dans le Lauragais.