ZNIEFF 730030523
Quères de Bédeille et grotte de Tourtouse

(n° regional: Z2PZ0442)

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Succession de petits pechs et de vallons, le site s’étend sur 800 ha dans le piémont pyrénéen à une altitude maximale de 540 m, dans une région appelée Petites Pyrénées. L’ambiance thermophile et calcaire favorise le développement de forêts de chênes pubescents et de pelouses sèches de types variés. Peu d’informations existent en ce qui concerne la diversité des habitats naturels, mais la flore déterminante recensée permet de connaître les grands types de milieux existants. La zone, karstique, présente une forte densité de grottes, qui représentent un fort enjeu pour la reproduction et l’hibernation des chauves-souris. La grotte de Tourtouse est d’ailleurs aujourd’hui en arrêté préfectoral de protection de biotope pour ses populations de chauves-souris.

Le Bugle petit-pin (Ajuga chamaepitys) est une petite lamiacée qui se développe dans les tonsures de plantes annuelles ou au milieu des zones écorchées des pelouses xérophiles. Le Thym à pilosité variable (Thymus polytrichus) affectionne lui aussi des pelouses sèches sur sols squelettiques. L’Ophrys jaune (Ophrys lutea) est une orchidée qui se retrouve çà et là sur les zones de pelouses mésoxérophiles, tout comme l’Orchis parfumé (Orchis coriophora subsp. fragrans), qui fait l’objet d’une protection nationale. Dans les zones plus fermées (ourlets, lisières thermophiles), on peut observer la Bonjeanie hirsute (Dorycnium hirsutum), commune dans les habitats de type garrigue, ou encore la Corroyère à feuilles de myrte (Coriaria myrtifolia), qui apprécie les bois clairs. Dans les cultures extensives poussent la Gesse de Nissole (Lathyrus nissolia), la Renoncule des champs (Ranunculus arvensis) ou encore la Vesce poilue (Vicia hirsuta) et le Muscari chevelu (Muscari comosum). Enfin, dans les secteurs de pelouses mésophiles avec un degré d’hygrométrie toujours présent, on observe le Lotier maritime (Tetragonolobus maritimus).

Le Milan royal a été observé en période de nidification, dans les secteurs les plus boisés propices à son développement, les secteurs ouverts environnants représentant ses terrains de chasse. Deux mollusques du genre Cochlostoma ont été identifiés (Cochlostoma obscurum et Cochlostoma nouleti). Ces espèces affectionnent les falaises et les rochers de préférence ombragés, comme les entrées de grottes. Si la première espèce a une répartition plus large, elle reste commune dans les Pyrénées. Quant à Cochlostoma nouleti, son aire de répartition est cantonnée au nord de cette même chaîne.

L’enjeu majeur au niveau de la faune demeure cependant les populations de chauves-souris qui utilisent la grotte de Tourtouse, ainsi que le réseau de grottes proches, lors des périodes importantes (mise-bas et hibernation).

Le site représente un des plus gros gîtes de parturition (reproduction) de 3 espèces de chauves-souris, parmi les plus menacées : Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), le complexe des Grand et Petits Murins (Myotis myotis ou Myotis blythii) et le Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale). Les effectifs cumulés peuvent atteindre, en période estivale, plus de 4000 individus.

Le périmètre de la ZNIEFF tend à prendre en compte une zone minimale utilisée lors de l’émancipation des jeunes ou la chasse des femelles gestantes ou allaitantes. Bien sûr, ces espèces utilisent d’autres terrains de chasse complémentaires, nettement plus vastes et distants.

En période hivernale, d’autres espèces utilisent le site pour leur longue hibernation ; on peut noter un cortège complémentaire formé par le Murin de Daubenton (Myotis daubentonii), le Murin de Natterer (Myotis nattereri) et la Barbastelle (Barbastella barbastellus). Ces espèces sont très peu communes en période froide dans les grottes ariègeoises contrairement aux Grand et Petit Rhinolophes (Rhinolophus ferrumequinum et R. hipposideros), qui sont des hôtes classiques de la majorité des grottes en hiver.

Sur ces 8 espèces de chauves-souris, toutes sont protégées au niveau national et 6 sont citées en annexe 2 de la directive « Habitat - Faune - Flore ».

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La ZNIEFF prend en compte deux zones de pechs, au sud-est de Tourtouse et au nord-ouest de Bédeille. Le secteur sélectionné s’arrête en bas des versants de chaque quère (pech), intègre une zone de nidification probable du Milan royal et une zone minimale d’émancipation des chauves-souris, de gîte étant localisé dans la grotte de Tourtouse.