ZNIEFF 730030540
Coteaux de Bellevue près de Port-Lauragais

(n° régional : Z2PZ0227)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF se situe à la frontière des départements de la Haute-Garonne et de l’Aude, au cœur du Lauragais, sur la commune d’Avignonet-Lauragais. À proximité de l’A61 et du Canal du Midi (situés au nord), elle couvre plusieurs versants de coteaux secs occupés par des milieux variés typiques du Lauragais : cultures, bosquets isolés, milieux ouverts (pelouses) et en voie de fermeture.

Cinq habitats déterminants en dénotent la richesse : landes à Genévrier, matorral calciphile, garrigues à Helianthemum et Fumana, pelouses du Xerobromion et lisières xérothermophiles sont répartis dans la zone. Ce site s’articule autour de deux complexes de coteaux calcaires secs, le premier occupant la partie nord-ouest, entre les deux habitations, et le second se situant au nord-est.

Le premier coteau, certainement le plus riche, est remarquable par son abondance en plantes à tendance méditerranéenne comme la Lavande à larges feuilles (Lavandula latifolia), la Catananche bleue (Catananche caerulea), le Cirse acaule (Cirsium acaule), l’Ail rose (Allium roseum) ou la Vipérine des Pyrénées (Echium asperrimum) ainsi que par sa multitude d’orchidées. Ont été dénombrées plus de 22 espèces d’orchidées sur l’ensemble de la ZNIEFF. Notons la présence de deux orchidées protégées au niveau national : l´Orchis parfumé (Orchis coriophora subsp. fragrans) et l´Ophrys à grandes fleurs (Ophrys magniflora). Cette dernière est une espèce endémique et constitue une rareté dans toute la France (présente seulement dans 4 départements du sud et 3 stations en Haute-Garonne pour la région Midi-Pyrénées).

Le second est aussi composé de cette flore à tendance méditerranéenne, accompagnée de nombreuses espèces d´orchidées (sans O. magniflora). À proximité de ces deux coteaux se trouvent principalement des cultures assez intensives, mais dont les influences du sol calcaire, de la tendance méditerranéenne et des coteaux secs apportent une flore assez remarquable. Un cortège assez riche en messicoles (Camomille puante [Anthemis cotula], Spéculaire miroir-de-Vénus [Legousia speculum-veneris], Peigne de Vénus [Scandix pecten-veneris]) est bien présent, avec un nombre conséquent d’individus. Il faut noter la Nigelle de France (Nigella gallica), une espèce protégée à l’échelle nationale, qui se trouve aussi bien en bordure de champs que dans les zones plus ou moins cultivées en bordure des coteaux calcaires. D’autres milieux sont présents sur ce site. Un petit coteau sec, au sud des boisements de résineux, abrite une population dispersée de Brachypode rameux (Brachypodium retusum). Enfin, les boisements de chênes pubescents accueillent une flore herbacée assez riche (mais sans espèces déterminantes). Ce site possède de fortes potentialités concernant la faune et notamment les espèces à tendance méditerranéenne : le Coucou geai a été contacté à deux reprises, l’Empuse est très fréquente sur le site, et le Seps strié (déterminant) a été recensé dans un secteur très proche de la zone. Les boisements de pins sont également susceptibles d’abriter des espèces intéressantes.

Commentaires sur la délimitation

Cette ZNIEFF est constituée de deux parties de coteaux entourés de cultures intensives offrant très peu de diversité naturaliste et formant donc les limites de la zone. Les coteaux montrent une influence méditerranéenne et un sol calcaire qui permet à une flore spécifique et riche de se maintenir. Ils sont connectés par des parcelles agricoles peu dégradées, également intéressantes d’un point de vue naturaliste. Certains habitats sans intérêt propore avéré mais imbriqués dans la mosaïque ont été englobés (notamment les plantations de résineux).