La zone concernée est située sur les coteaux au sud de la Garonne, à l’ouest de Saint-Gaudens. Ces secteurs constituent les premiers reliefs du piémont pyrénéen, composés de coteaux calcaires boisés et de vallons souvent occupés par des terres agricoles. Cette zone présente un intérêt majeur du fait de la présence de deux espèces de rapaces dont l’enjeu de protection est très fort.
Citons le Faucon pèlerin, espèce sédentaire, qui fréquente ces milieux notamment du fait de la présence de zones de falaises ou assimilées qui correspondent à ses secteurs de nidification. L’espèce, après une régression l’ayant amenée au bord de l’extinction, connaît aujourd’hui une dynamique nationale positive, réoccupant les zones favorables à sa présence et investissant de nouveaux territoires (dont certains en milieu urbain). Exclusivement ornithophage, il recherche donc des secteurs de nidification lui donnant un accès rapide à des zones de chasse riches en proies. L’alternance de zones boisées et de secteurs plus bocagers offre une diversité de milieux favorables à la présence de nombreuses espèces de petits passereaux notamment. La proximité de la Garonne induit également le passage régulier d’espèces migratrices qui pourront entrer dans le régime alimentaire du faucon. L’espèce, bien que bénéficiant d’une protection totale et d’une dynamique positive, n’en demeure pas moins localisée et sensible à diverses atteintes. Elle reste encore largement sujette à des désairages réguliers, et doit en ce sens bénéficier d’une attention particulière sur la diffusion de la localisation de ses sites de nidification. L’essor de la photographie animalière amateur sans code de déontologie peut également représenter un risque pour cette espèce très convoitée. Dans ce type de secteur, la concurrence avec le Grand-duc d’Europe est également possible puisque ce dernier, dont la dynamique générale est positive, fréquente les mêmes milieux. En effet, le Faucon pèlerin et notamment les jeunes sont des proies potentielles du Grand-duc qui, lorsqu’il s’installe à proximité d’une aire de Faucon pèlerin, peut conduire à l’abandon et à la désertion de celle-ci. L’espèce reste très localisée en Midi-Pyrénées et en Haute-Garonne ; sauf rares exceptions, elle demeure confinée à la zone de montagne et de piémont.
La deuxième espèce de rapace est forestière et les atteintes à ce milieux (gestion, aménagements, loisirs, etc) mais également aux zones adjacentes plus ouvertes sont des facteurs pouvant influer de façon négative sur cette espèce.
Pour ces deux espèces, l’enjeu de protection reste donc capital, et la responsabilité conservatoire régionale très forte. Sur ces secteurs, l’évolution des usages et la modification des pratiques de gestion s’avèrent des facteurs importants pouvant influer de façon forte et rapide sur le maintien de ces rapaces.
Les contours retenus pour cette ZNIEFF s’appuient sur les zones de quiétude nécessaires pour le maintien des espèces de rapaces concernées. Elles englobent donc les zones de coteaux boisés où nichent ces oiseaux : le bois d’Aubasc et le cap de Houcheton. Des parcelles plus ou moins ouvertes en périphérie du bois d’Aubasc ont été incluses pour garder la cohérence de l’aire de vigilance d’un des rapaces. Les surfaces comprises entre ces deux font partie de la ZNIEFF de type 2 : « Piémont calcaire commingeois et bassin de Sauveterre ».